Memorial - Intrigue

Les paroles de cette estimable Madame Travers m’arrachèrent un sourire. Oui, les sangs purs, et surtout les gens comme elle n’étaient pas du genre à se laisser marcher sur les pieds sans rien dire. Je n’aurais toutefois pas été si catégorique quant à la perte de temps, mais il était vrai que nous n’avions rien appris sur la situation. La cérémonie avait été plus qu’écourtée. Je regrettais fortement d’avoir accepté d’emmenée @CASSANDRA MCCAULEY, qui en resterait bien plus marquée que je ne l’avais été moi même. Etre un bout de viande, dans les griffes d’un homme dénué d’humanité… Cela laissait des séquelles. Je décidai donc de l’emmener, avant de rentrer, dans un endroit plus agréable, où elle pourrait retrouver un peu de calme, d’assurance, parler même si elle le voulait bien de ce qui s’était passé. J’essaierai de l’y pousser, faire saigner la plaie avant qu’elle ne se change en abcès.

« Nous n’avons pas appris ce que nous voulions, mais nous pouvons toujours tirer des leçons de ce que nous voyons. » dis je, en un constat froid. Mon regard, tourné sur les rafleurs qui quittaient la scène. Un jour, ils subiraient le mauvais sort. Un malheureux accident. Un jour ils goutteraient à un chaudron de furoncles. Agir ainsi, c’était déshonoré notre histoire, notre grandeur. Je commençais à craindre que bientôt il ne reste plus rien.
Je décidai de quitter les lieux, avec ma pauvre Callista, derrière @Callista Travers afin de profiter de son aura. Je n’allais pas trainer ici, à me faire insulter ou risquer un nouveau contrôle. Sitôt dehors, nous transplanions, sans que je ne laisse mon regard s’arrêter sur quoi que ce soit.
Ce n’était pas un gouvernement, c’était une farce cruelle.

Codage par Libella sur Graphiorum

La jeune serdaigle avait grand peine à se tenir debout, elle entendait le sang battre dans ses tempes tel le galop furieux d'un cheval fou, résonnant douloureusement dans son crâne. Elle se sentait trembler de tous ses membres mais ne parvenait pas ne serait-ce qu'à se concentrer pour le contrôler. La peur la paralysait, enveloppant son cerveau dans un épais brouillard. Est-ce que c'était un moyen de défense ? Est-ce qu'inconsciemment, son esprit s'engourdissait volontairement pour tenter d'échapper au traumatisme ? Pour ne pas subir pleinement les évènements qui allaient suivre ? C'était possible, après tout c'est de cette façon qu'elle avait survécu dans ce nouveau monde, en retranchant son esprit loin de la réalité, d'ordinaire elle se concentrait sciemment sur un détail pour qu'il occupe la totalité de ses pensées mais devant le danger imminent, peut-être son subconscient avait-il opté pour une solution plus radicale ?

Le danger était désormais écarté, une jeune femme avait pris sa défense, elle l'avait entendue à travers la brume de la panique. Elle n'aurait su dire qui cependant, la seule présence qu'elle parvenait à identifier clairement était celle de Mme Blackstone, son cerveau ne voulait visiblement pas retrouver sa pleine lucidité pour le moment.  Elle parvint tout de même à donner l'ordre à sa bouche d'articuler péniblement un "M..mer..merci..." et de hocher vaguement la tête aux paroles de la mère de sa meilleure amie. Elle entendit au loin les protestations de gens clamant leur innocence, comme elle quelques instants auparavant, son coeur se serra... Elle aurait tellement voulu les aider, faire quelque chose... Elle se sentait faible, lâche et détestable... Eux n'avaient pas eu la chance qu'une personne au sang-pur intervienne en leur faveur. Et les dernières paroles de sa sauveuse, qu'elle reconnaissait désormais comme étant celle qui avait interrogé le gouvernement au sujet de la reconstruction de Pré-au-lard, ne firent qu'enfoncer le couteau dans la plaie. En effet, elle avait mis Mme Blackstone en danger et elle n'avait rien appris.

Cassandra suivit Mme Blackstone comme un robot, le regard vide, son esprit semblant s'accommoder très bien, pour le moment du moins, de ne pas avoir à fournir le moindre effort et de se contenter de suivre les directives d'une personne de confiance. Pourtant au ton froid de cette dernière, l'adolescente leva vers elle, un regard embué de larmes, convaincue que la mère de son amie lui en voulait, à juste titre selon elle.

"Je... Je suis désolée de vous avoir attiré des ennuis..." lâcha-t-elle d'une voix tremblante.

Elle aurait voulu pouvoir continuer, expliquer qu'elle comprendrait si Danissa ne voulait plus qu'elle voit sa fille, que maintenant qu'elle s'était faite remarquer, elle représentait un danger qu'elle ne voulait pas faire courir à Amélia, mais les mots se bloquèrent dans sa gorge en une sorte de gargouillis inintelligible avant que Mme Blackstone ne les fasse transplaner loin de tout ça.