Il le savait, Asher buvait plus que de raisons depuis quelque temps. Il ne se passait pas une journée sans qu’on ne le voie un verre à la main, même sur le comptoir où il accueillait les clients, un verre trônait, la plupart du temps à moitié remplis, ou presque à moitié vide. Ash le gardait à porter de main, même quand le verre pouvait rester pendant des heures ainsi sans être bu, le liquide brun ou blanc lui permettant peut-être d’avoir un soutien dans cet univers sombres, dans les méandres de sa culpabilité et dans les décisions qui lui restaient à prendre. Certains y feraient attention d’autres non, son sourire venant éclipser le tout quand les rares clients se pressaient pour demander une chambre. Courtois, poli, l’âme charitable, Asher montrait alors les chambres à ceux qui le désiraient, il servait ceux qui le voulaient, voyant sa mère de temps à autre s’arrêter dans ce qu’elle faisait, les draps sales dans ses mains, ne montrant aucun signe de vie. Elle n’était devenue que l’ombre d’elle-même depuis trois ans. Pourtant elle restait sa génitrice. Et elle continuait de sourire. Par réflexe, Asher le savait. Ce n’était plus le même sourire qui illuminait le visage qu’elle avait pu avoir, celui qu’il imitait quand il était petit, lui demandant toujours si elle allait bien. Sa sœur se plaisait dans leur conversation a lui dire qu’il fallait qu’elle se fasse aider, qu’il fallait un peu la brusquer, mais Asher était certain que c’était la pire solution. Marisa Crowley avait tout donner à cette auberge et c’était peut-être pour cette raison qu’il donnait autant pour que celle-ci perdure. Pour conserver le toit au-dessus de leur tête. Sa mère n’avait jamais été mise au courant de ce qu’il faisait, de ce qu’il avait fait, restant dans le silence de sorte que si lui sombre un jour, elle puisse être prise en charge. Sylvia s’en moquait bien, sa famille aujourd’hui constitué de son fils et de son époux, le plus important à ses yeux, même si elle venait leur rendre visite de temps à autre, plus pour critiquer que pour autre chose. Asher lui avait demandé de ne plus revenir, surtout si c’était pour donner son avis de cette manière, mais elle le faisait toujours et son frère l’accueillait avec le sourire. Il savait que Sylvia aurait aimé aider, ne le pouvant tout simplement pas. Et puis dans un sens, même si elle était partie depuis un moment cela restait la famille, importante, une notion que leur parent leur avait inculquée. Qu’importe en somme, il faisait de son mieux et c’était tout ce qui importait.

Au comptoir du Chaudron Baveur, il observait son verre qui diminuait petit à petit, l’alcool ayant des vertus autant satisfaisante qu’horrible à ses yeux. Cela l’aidait à oublier ses propres cauchemars, et en même temps ça ne faisait que ressurgir les émotions négatives. Il ne faisait plus attention au bruit ambiant du bar, ni même à l’animation de ce vendredi soir quelques jours avant les fêtes de Noël. Il savait très bien que cette soirée serait surement notée sous de fausses notes, mais il le passerait avec sa mère comme il le faisait depuis trois ans maintenant. Une personne ivre le bouscula, ne s’excusant pas une seule seconde, par le monde qui se trouvait à l’intérieur, les conversations nébuleuses à son esprit. Levant légèrement les yeux au ciel, il termina son verre, entendant un grand fracas venir jusqu’à ses oreilles. Son regard glissa vers le bruit, de même que les autres clients, le silence envahissant l’espace d’une seconde le bar, laissant les conversations reprendre leur cours. Mais la voix qui tempêta, le pantalon trempé de bière, face à la serveuse, atteignit les oreilles d’Asher. « Tu ne pourrais pas faire attention un minimum ? »s’écria l’homme alors qu’à côté ses collègues ou ses amis acquiesçaient verbalement et de la tête. Asher observa la scène, la serveuse qui devait être bien jeune et pas habitué à ce genre de choses. Rapidement, par habitude ou par réflexe, il remarqua rapidement que l’homme malgré ce que pourrait dire la serveuse n’appréciait pas qu’elle ait renverser la chope sur lui, prêt à en découdre. Heureusement qu’Asher n’avait pas trop bu, se levant rapidement pour s’interposer entre l’homme d’une quarantaine d’année, dont l’haleine étiat déjà suffisamment conséquente pour qu’il comprenne qu’il n’en était pas à son premier verre. Son regard se planta dans ceux de l’homme, sortant sa baguette.« Tergeo !  »  Le liquide s’évapora légèrement des habits du malotrus bien que l’humidité devait rester sur ses vêtements. « Vous pouvez bien être clément, j’imagine qu’elle n’est pas encore totalement habituée et avec le monde autour, un coup et la chope part rapidement des mains.  » fit-il remarquer, alors qu’il sentait au tic nerveux du sourcils de l’homme qu’il ne comprenait pas réellement pourquoi Asher venait d’intervenir, ni qui il était. Tant mieux dans un sens, l’ancien serdaigle avait agit sans réfléchir pour le coup. Il lui offrit un sourire, observant l’homme maudire dans sa barbe avant de se rasseoir.

Asher se tourna vers la jeune serveuse, se rendant compte après coup de son geste. Elle pouvait surement se débrouiller toute seule qui plus ait et il ne la connaissait pas du tout à dire vrai. Il était surtout habitué à voir des gens prendre ce qu’ils pensaient être pour acquis qu’il avait pensé que ce serait la chose à faire. Asher eut un léger sourire gêné. Il ouvrit la bouche pour prononcer quelques mots avant de se raviser et de simplement hocher la tête. Autant aller cuver dans son coin et ne pas faire de vague. Il avait en somme déjà assez de problèmes comme ça.

Cela avait été un réflexe quand il avait vu l’homme se lever, la jeune serveuse maladroite qui pouvait être victime d’une personne dont l’alcool faisait perdre la raison. Les gestes avaient été rapidement fait, dans aucune réflexion de sa part que celle d’éviter une catastrophe. Dans ce genre d’endroit, les verres brisés et les chopes renversées devaient être une habitude, mais certaines personnes pouvaient se montrer violente sous l’emprise de l’alcool, profiter d’une faiblesse pour mieux prendre le dessus sur les autres. Il était intervenu, se doutant tout en fixant le badaud que la jeune femme devait pouvoir s’en sortir toute seule, le sortilège partant avant qu’elle n’ait fait le moindre geste, le regard observateur ayant bien vu la main se poser sur la sienne. La surprise se lut sur le visage de l’homme, peut-être aurait-il profiter de sa position pour envenimer les choses, ou obtenir un gain plus fort qu’une part de gâteau. On pouvait pardonner à une serveuse avec le monde qui se trouvait dans le Chaudron Baveur de faire preuve de maladresse, mais les effluves que l’alcool donnait pouvaient être fatale. Quelques mots, quelques excuses à peine formuler, la phrase parfaitement bien choisit, un regard s’était échangé entre Asher et l’homme, avant que ce dernier ne s’asseoir à nouveau et que l’aubergiste ne se tourne vers la serveuse. Un bref moment ses pensées se multiplièrent, la bouche s’entrouvrant et se fermant. Elle pourrait lui en vouloir d’ailleurs d’avoir agi, capable de réparer les dégâts et n’ayant pas besoin d’aide. N’ayant pas besoin qu’un chevalier – puisque son geste y ressemblait à moitié – vienne à son secours. Asher préféra ne rien dire, faire comme si rien ne s’était passé et si elle voulait lui reprocher quelque chose, elle pourrait bien le faire après. Il n’avait pas non plus envie qu’elle le remercie, il ne jugeait pas cela nécessaire et ce n’était pas pour cette raison qu’il l’avait fait. C’étiat uniquement un réflexe d’aide aux autres, quelque chose qu’il n’avait pas réfléchi, regagnant le tabouret haut au niveau du bar pour mieux cuver son propre alcool.

Les bières s’enchaînèrent, tout au cours de la soirée. Il aurait surement pu rentrer chez lui, rentrer à l’auberge, mais il doutait fortement d’avoir des clients ce soir. Au besoin sa mère s’en occuperait, même avec sa tête folle. Les gens ne venaient plus visiter, le monde avait été coupé de l’Angleterre et il avait arrêter d’accueillir des moldus pour gagner sa vie. Pour éviter d’éventuel problème avec le gouvernement d’ailleurs. Non au contraire, il préférait boire plus que de raison, les bières descendant pourtant bien moins vite que chez certains ivrognes, les pensées de plus en plus nombreuses dans l’esprit d’Asher, entendant parfois le bruit des conversations, se voyant se faire taper la causette par quelques personnes qui venaient commander au comptoir, observant les doigts de la serveuse qui était passé barman, préparer des cocktails à ceux qui le désiraient. Certains regagnèrent leur chambre lorsque l’heure fut tardive, d’autres s’embarquèrent vers d’autres horizons, les rires dû à l’alcool peu agréable aux oreilles. Ash s’était levé plusieurs fois, laissant sa bière au comptoir pour aller fumer une ou deux cigarettes, retardant volontairement le moment de retourner à l’Auberge des Crow. La nicotine moldu n’était pas bien perçut par certains sorciers, constatant certains regards à son encontre quand les clients sortaient du bar, mais n’y prêtant pas réellement attention. Sa bière restait toujours à moitié remplis sur le comptoir, ne se faisant jamais ramasser à chaque fois retournant à ce même siège, observant silencieusement, se donnant probablement un côté suspect. Surement que certains se demanderaient pourquoi il restait ainsi à ne rien faire, d’autres affirmeraient qu’il attendait quelqu’un. Mais Asher ne regardait pas sa montre, il fixait les bouteilles derrière le comptoir, sortait parfois un carnet pour prendre deux ou trois notes, le tout en buvant.

Son regard se redressa quand il entendit qu’on lui adressait la parole. La jeune serveuse lui offrit un sourire, le remerciant pour son intervention. Les yeux bruns se posèrent sur elle, le visage l’observant, laissant ce dernier venir observer les doigts qui s’agitaient dans la préparation d’une nouvelle boissons. « Oh ce n’était pas grand-chose. Et je suis sûr que vous auriez réussi à vous débrouiller.  » affirma-t-il. C’était une certitude, mais c’était aussi une possibilité que ce ne soit pas le cas. Elle devait avoir tout juste un début de vingtaine, probablement barman ici depuis très peu de temps. Il ramena sa chope à ses lèvres, en buvant une nouvelle gorgée, l’alcool que présent dans son sang et dans son esprit, l’embrumant légèrement. Il gardait toutefois toutes ses pensées, attentif, fixant certains point du chaudron baveur, sans réellement y faire attention. La main se tendit devant lui, le faisant légèrement cligner des yeux. Un fraction de seconde défila, avant qu’il ne vienne à prendre la main que la serveuse prénommé Lily-Rose venait de lui tendre. Un sourire perla sur le visage d’Asher, son regard se plongeant dans les yeux aussi noirs que les siens de la jeune femme. « Asher Crowley, enchanté. Tu peux m’appeler Ash. » Il se reconnaissait plus à son surnom qu’à son prénom, l’utilisant dans certaines situations plus que d’autres. Peut-être par arrogance, il trouvait que « Ash » sonnait mieux. « Tu as l’air plus douée pour faire des cocktails.  » fit-il remarquer, observant celui qu’elle venait de poser sur le comptoir et qui fut servit à la personne qui l’avait demandé. « Enfin je te tutoie, cela te dérange peut-être.  » rajouta-t-il. Une certaine normalité dans les formes de politesse, surtout quand le vous créait de la distance déjà présente par le biais du comptoir, mais surtout que l’alcool avait commencé à faire son effet pour rompre toutes les normes sociales qu’on imposait habituellement.

Après avoir passer toute la soirée en oscillant entre l’extérieur à fumer et l’intérieur à cuver sa bière, on pouvait supposer que l’état d’Asher n’était pas le meilleur au monde, suggérant au vu de sa descente au cours de la soirée que l’alcool avait dû bien l’attaquer, mais le fait de boire lentement avait ses avantages. Les effluves alcoolisées ne venaient finalement qu’à retardement lui faisant garder les idées claires, malgré ses regards qui se perdaient sur le néant de temps à autre. Le bar avait commencé à se vider tardivement dans la soirée, le laissant presque être le seul client accouder au comptoir, les pensées vagues, les mots silencieux. Il n’avait que peu parler aux autres clients, il n’y avait personne qui était venus le voir au cours de la soirée, preuve qu’il n’attendait personne, cuvant uniquement pour mieux oublier ce qui pouvait l’attendre à l’auberge. La solitude, les étoiles dans le ciel, probablement un autre verre. Il venait ici pour oublier tout cela pour essayer de ne pas rentrer seul, ou au moins avoir une compagnie différentes de celle de sa mère ou de ces clients. La jeune barman qui avait abandonné ses plateaux au profits du service au comptoir, semblait mieux se débrouiller avec les cocktails que lorsqu’elle devait amener des verres dans ses mains. Il avait suivi ses gestes, sans y faire trop attention, avant qu’elle ne vienne jusqu’à lui, le bar silencieux, ou presque, l’heure de la fermeture approchant dangereusement. Il lui tendit la main dans un sourire, se présenta délicatement et balayant d’une main les remerciements qui auraient put gonfler l’égo de plus d’une personne. Le reflexe avait été irréfléchis et inconscient, il ne se voyait pas obtenir des grâces par ce simple fait.  

Elle s’appelait Lily-Rose, probablement surnommer LR par ses amis ou encore uniquement Lily, quand Asher l’invita à user de son surnom plutôt que de son nom complet. Il signait parfois de cette manière, une simple lettre qui voulait dire autant que le faisant passer pour un presque anonyme. Et il ne put s’empêcher de remarquer qu’elle avait plus de facilité avec les verres derrière le comptoir que devant, la serveuse devenant tour à tour barman pour éviter une catastrophe. Asher l’entendit rire, affirmer qu’elle était un peu maladroite sur les bords, le sourire brillant illuminant son visage. Elle ne semblait pas s’en formaliser, bien plus s’en amuser ce qui était une bonne chose quand on avait ce genre de trait de personnalité, mais ce qu’il s’était passé quelques heures plus tôt relevait-il d’une forme de maladresse ? Asher en doutait, avec le monde, avec l’alcool les gens ne faisaient plus attention, leur réflexe de plus en plus lent au point qu’il avait déjà vu quelqu’un lâcher sans se rendre compte son verre de pinte plein sur le sol, avant de se demander quelque seconde plus tard où était passé sa commande. « Maladroite ? Je dirais de mon point de vue qu’on t’a simplement bousculé. Pas surprenant vu le monde qu’il y avait ce soir.  » répondit-il. Et s’il y avait eu un litige il aurait surement témoigné dans ce sens, les gens bousculant oubliant ceux qui travaillaient ici à part quand la soif se faisait trop grande et trop intense. Un verre à cocktails se posa devant les yeux d’Asher, qui observa le contenus, les couleurs chatoyantes du mélange, les mains venant caresser la surface lisse pour en humer la boisson. Rhum de ce qu’il en sentait, surement quelques mélanges exotique et quelque chose d’autres qu’il n’arrivait pas à distinguer. Lily-Rose le tint informer alors qu’elle étudiait les potions, à Poudlard de ce qu’il pouvait supposer, le voyant arquer un sourcils, se tournant légèrement sur sa chaise quand elle s’assit à côté de lui. « En master de potion ? Je ne risque rien en buvant ce cocktail j’imagine ?  » demanda-t-il, le ton amusé et joueur. Ce serait probablement un scandale que l’une des serveuse en vint à tuer un client, mais il était bien placé pour savoir que ce genre de choses pouvaient passer pour une poussière sous le tapis. Surtout à leur époque.

Il ramena son verre à ses lèvres, buvant une gorgée, jugeant le cocktail délicieux en goût. Il avait bien raison, il y avait du rhum, un peu de coco et de la mangue, le tout donnant un aspect orangé au liquide. La question se posa dans la bouche de Lily-Rose, la conversation agréable de deux personnes qui faisaient connaissance. « Je suis gérant d’une auberge.  The Crow. Basé sur le nom de famille, Crowley, Crow. Le Corbeau. » renseigna-t-il, le verre reposer sur le comptoir du bar. Non il ne se formalisait pas de l’indiscrétion de la jeune femme, bien au contraire, agréable de pouvoir discuter avec quelqu’un. « Probablement alcoolique à mes heures perdues.  » rajouta-t-il, le ton amusé, en montrant non seulement le cocktail, mais n’ayant pas besoin de s’étendre sur ce qu’il avait bu au cours de la soirée. Son regard se posa sur celui de Lily-Rose, observant les jolies traits qui serpentaient son visage, les nuances dans ses cheveux. « Ne me laisse pas boire tout seul. A moins que tu sois encore en service.  » Il n’y avait plus grand monde au Chaudron Baveur à cette heure, elle pouvait surement se le permettre à moins que les règles ne soient trop stricte ici. En tant que gérant lui pouvait tout s’autoriser, mais il comprenait que les employés ne le puisse pas.

Il était attentif à chaque mouvement que faisait la jeune serveuse, constatant l’habitude dont elle faisait preuve, malgré une maladresse qu’il pouvait deviner. La porte marqua l’heure de la fermeture, empêchant les gens de rentrer à moins de forcer un peu par le biais d’une fenêtre ou d’un sort. Asher savait que le bar était visible de l’extérieur, pour les moldus mais que jamais aucun n’avait franchis les portes supposant qu’un autre sort avait été mis en place pour les en dissuader. Il ne bougea pas de sa place tout en suivant les mouvement de la serveuse qui venait nettoyer les tables d’un coup de baguette afin que le service du lendemain soit plus facile à effectuer. La magie avait toujours eu quelque chose de fascinant à ses yeux bien que faisant partis de son quotidien depuis sa naissance, il ne se lassait jamais de voir un balais s’activer tout seul ou une serpillère mouiller le sol sans que quelqu’un la surveille. Assit au comptoir, Asher observait silencieusement, comprenant que même si le bar avait fermé on l’autorisait à restait ou au moins la serveuse lui en donnait l’autorisation.  Il n’avait pourtant pas loué de chambre à l’étage, mais sans doute ne comprenait-il pas tout les intentions première qui fleurissait dans le cerveau de la jeune femme, le moindre geste étant analyser dans un jugement inexistant, appréciant de voir le lieu nettoyer comme lui le faisait dans son auberge. Elle pouvait peut-être maladroite mais quand il s’agissait de ménage elle était plutôt habile de sa baguette. Les corps se retrouvèrent à nouveau proche l’un de l’autre, un siège les séparant, les regards se posant l’un dans l’autre, alors qu’il ne jugeait pas son coup d’éclat qui l’avait fait intervenir mécaniquement. Cela arrivait, et il fallait faire avec. Si pour servir ce n’était pas une mince affaire, il pouvait voir dans son regard que les potions étaient une réelle passion les bras venant chercher à toucher le ciel en liant ses propos aux mouvement, ne l’empêchant pas d’avoir un sourire sur ses lèvres, presque un rire. « Ne me tente pas sur ce genre de choses. »[/bb] fit-il. Si elle voulait vraiment lui montre sa maladresse, Asher avait juste aperçu un serveuse faire preuve de clémence au vu de ce que les clients lui imposaient, mais elle semblait tellement convaincue de ne pas être habile que c’était quelque chose à tester.  

Rencontrer une jeune femme aussi ouverte à la conversation lui faisait du bien, au moins terminant la soirée sous de bonne augure, les présentation faites laissant place aux questions habituels qu’on avait souvent dans ce genre de conversation. Il ignorait complétement si elle connaissait l’auberge dont elle parlait, un auberge qui avait perdu un peu de sa superbe depuis la prise de pouvoir du seigneur des ténèbres. Bon, on n’avait pas idée se prénommé de cette manière mais c’était une conversation que Asher se gardait d’avoir pour n’importe qui. Et pourtant Lily-rose semblait connaitre l’endroit dont il parlait, le faisant hausser les sourcils surpris. Rare était ceux qui reconnaissait le lieu qui se trouvait pourtant loin du chaudron baveur où il se trouvait actuellement, n’y faisant pas réellement attention, l’alcool aidant pour lui décocher un sourire. « Si jamais tu veux y faire un tour, je serais heureux de t’accueillir.   » affirma-t-il. C’était un fait et pas uniquement parce qu’il manquait de client mais parce qu’il ne voyait pas chez la jeune femme quelqu’un envers qui se méfiait, parce qu’il pensait qu’une entente était possible peu importe la forme que celle-ci prendrait. Et il était ravi dans un sens d’entendre les propos de Lily-Rose concernant l’auberge dont il était en charge. Charmante. C’était le mot, un endroit où tut le monde était accepter peu importe sa nationalité, ses horizons ou même son sang. Le gouvernement actuel avait changé ce dernier aspect, au grand malheur d’Asher, le poussant presque à devenir alcoolique ce qui fit rire la jeune serveuse. Au moins cela faisait sourire, l’acceptation à demi-mot dans la bouche de la jeune femme. Oui, à l’heure actuelle c’était surement plus fréquent qu’on ne voudrait bien l’accepter, le faisant sourire en coin, l’oreille attentive à ce qu’elle racontait.

Le sourire s’intensifia en voyant la bouteille de bourbons se poser sur le comptoir, Lily-Rose venant à se servir un petite verre, quand Asher continuait de siroter le cocktail qu’elle lui avait servi. Les réflexions et les questions se firent entendre, l’intérêt certain chez l’un comme chez l’autre tandis que le verre allait et venait de la surface en bois jusqu’aux mains de Asher. Le cul-sec, le fit rire légèrement avant que la question ne vienne à se répandre dans son cerveau. « Ma mère y travaille, en nettoyage des chambres et j’ai un jeune étudiant à l’accueil qui m’évite de faire trop d’heure.  » avoua-t-il. Au moins ça lui évitait d’être toujours là à guette le moindre client qui se faisait de moins en moins nombreux dans l’auberge qu’il tenait. Il se releva de son siège posant les pieds au sol, jetant un bref regard à la serveuse. « Tu permets ?  » demanda-t-il une fois proche de l’entrée amenant à l’arrière du comptoir. Il attendit qu’elle acquiesce pour servir convenablement un demi de bière, le posant sur un le bois devant Lily-Rose. Son geste était précis par habitude, un sourire en coin. « Emmène la jusqu’à la table la plus éloigné. Si tu y arrive, on compliquera les choses.  » proposa-t-il. Elle lui avait affirmer être maladroite mais il n’en avait rien vu pour le moment, juste un coup de coude inopportun. Et il avait déjà des idées pour la suite, refaisant le chemin inverse pour se retrouver de l’autre côté du bar et afficher un sourire angélique. « T’en fais pas je suis doué en sort de réparation et en nettoyage.   » Ce n’était pas la meilleure idée au monde, mais entre ce qu’il avait déjà bu et ce qu’elle lui avait raconté, l’idée était venue par elle-même. Ne restait plus qu’à la voir en action.

electricbird.

Peu lui importait qu’elle connaisse son auberge ou non, la plupart du temps il accueillait des moldus, mais depuis que le seigneur des ténèbres avait pris le pourvoir c’était de plus en plus rare. Que penserait le monde si jamais il voyait un moldu dans l’une des chambre ? Asher était habitué au pot de vin, étant à l’origine de la perte d’argent d’l auberge que sa manie à boire plus que de raison. Mais il devait bine l’avouer ça faisait du bien de voir de l’entrain et de la fascination concernant son établissement observant les yeux bruns de Lily-Rose qui avait cette émerveillement au bord des paupières. Il ne le lui dirait pas, même si l’envie tardait à franchir ses lèvres sons sourire étant des plus équivoque sur la question, curieux de l’entendre parler de l’auberge sans jamais y être allé. Il l’avait déjà remarqué au chaudron baveur depuis quelques années, mais jamais il ne l’avait vu chez lui, dans sa propre auberge, certain qu’il se serait souvenu d’une jeune femme comme elle. Elle ne passait pas inaperçu, de manière différente que d’autres, ne se rendant pas compte que son visage solaire n’était nullement adressé qu’à lui et que pour une fois elle enfreignait les règles que son patron avait instaurer en buvant des shooter avec lui, Asher tout à son cocktails et qu’elle risquait le renvois si on la surprenait. Non ce n’était pas le genre de chose qui effleurait les pensées du jeune homme à ce moment précis, écoutant attentivement tous les mots qu’elle prononçant, le verre descendant a vu d’œil à mesure que chaque phrase était assimilée et auquel il ne prenait pas le temps de répondre. Il aurait pu dans un sens, la couper en plein milieu d’une explication, venant à poser son verre sur le comptoir un court instant, avant de reporter sur attention sur la serveuse. « Tu n’y as jamais mis les pieds ?   » Elle semblait avoir vu son auberge plus d’une fois et à l’entendre elle avait hésité souvent à y mettre les pieds. Peut-être que si elle l’avait fait leur rencontre aurait été plus récente, mais peut-être aussi que dans un sens, cela aurait changer les choses. Après tout l’instant qu’ils vivaient été important sur bien des points, peu importe la situations gouvernementale qui les étouffait. On ne pouvait pas refaire le passé et on ne pouvait pas forcer quelqu’un à suivre certains pas plus que d’autres. « Ma mère est … spéciale quand on ne la connait pas. Alors oui j’aime bien travailler avec elle, mais ce n’est pas toujours une partie de plaisir.   » avoua-t-il, son regard de posant délicatement sur le verre qui contenait le cocktail que Lily-rose lui avait fournis. Non c’était une bonne chose de travailler avec ses parents, mais une part de lui soufflait que ce n’étiat pas e tout repos. Elle, elle aurait aimé que son père en vienne à travailler en sa compagnie, les questions se faisant à son esprit de ce que faisait son paternel, si les relations étaient bonnes, quand cela faisait trois ans qu’Asher n’avait pas vu le sien.

Il n’avait pas envie de s’étendre sur le sujet, préférant de loin la voir sourire face à l’invitation plutôt que de subir un nombre incalculable de question auxquelles il ne voulait pas répondre sur le moment. Asher ne venait pas dans ce genre de lieu pour ce genre de raison, mais si la conversation s’y prêtait il ne se verrait pas mentir, préférant assumer ce qu’il en était plutôt que de tourner autour du sujet, certain que la jeune femme comprendrait. Elle n’avait rien à voir avec ceux qui embrassait les idées su seigneur des ténèbres, surement pouvait-il se tromper, se fiant complétement à son instinct sur ce coup en l’observant. Ash se leva finalement, délogeant à la règle en tant que client pour venir contourner le comptoir, l’accord de la serveuse se faisant d’un hochement de tête. Le demi fut servi avant que la proposition ne perle dans sa bouche. Simple vérification de sa maladresse. Il n’y avait plus personne dont elle risquait un mouvement de coude inopiné mais il voulait vérifier ce qu’elle disait. Et puis ça l’amusait un peu, voyant l’hésitation sur le visage de Lily-rose avant que le défi ne soit accepté. La chope fut prise avec ferveur, amenant les pas jusqu’à la table la plus éloigné, Asher ayant contourner le bar pour retourner s’asseoir sur l’un des tabourets hauts sans pour autant lâcher le moindre mouvement de la serveuse. Pour le coup elle ne semblait pas plus maladroite qu’une autre arrivant jusqu’à la table et posant le verre sur cette dernière. Il acquiesça d’un léger applaudissement de ses mains. Ce fut à ce moment alors qu’elle se retournait vers lui qu’un coup de bras percuta la chope manquant de renverser cette dernière. Asher ne put s’empêcher de laisser échapper un léger rire à travers ses lèvres. Oui, elle était maladroite et ça lui plaisait.

Il la vit revenir vers lui, posant la bière sur le comptoir avant de se saisir du bourbon dans son verre et de trinquer avec lui. Son cocktail terminé, il se saisit du demi qu’il avait lui-même servir pour trinquer avec Lily-Rose. La bière descendit dans sa gorge dans un grande gorgée, le corps toujours assit sur son tabouret, le sourire présent sur ses lèvres, le regard quittant que peu celui d’ébène de la jeune femme. « Tu n’es pas si maladroite que tu le prétends. C’est juste une question d’exercice.   » fit-il remarquer, donnant des excuses toute faites alors que finalement si elle s’avérait bien peu habile de ses mains quand il était question de servir. Asher reposa le verre sur le comptoir à côté de l’autre complètement vide. Il buvait trop et il tenait trop l’alcool il le savait lui-même. Son regard resta un moment attaché au liquide, laissant les paroles venir fleurir ses lèvres. « Enfin si, tu es maladroite. Mais ça te donne un côté attachant.  » reprit-il plus pour lui, que pour elle, les effluves de la boissons prédominantes dans son cerveau, envoyant valser les convenances. Ses yeux sombres se tournèrent à nouveau, reprenant la chope dans un geste régulier sans en boire une seule gorgé, le regards s’attardant sur le comptoir du visage de Lily-Rose. « Qu’est-ce que fait ton père comme travail ?  »question banale, mais il ne devait pas travailler dans la restauration sinon elle ne serait pas là à cet instant, pas dans ce bar, surement ailleurs d’ailleurs. Et de ce qu’il en avait compris à ses mots, la relation avec ces parents ne semblaient pas des plus florissantes.

Les jeunes préféraient les endroits qu’il connaissait, l’auberge qu’Asher gérait tentait par son nom, par sa devanture, mais rare était ceux qui y entraient réellement. Au moins elle ne lui était pas totalement inconnu et c’était une pointe de fierté dans un sens, bien qu’un peu plus de clients ne lui aurait pas fait de mal en somme. Il aurait aimé pouvoir voir l’endroit aussi vivant qu’autrefois, aussi vivant que l’était le Chaudron Baveur à chaque époque mais la vérité était que dans la salle qui servait autant de bar que de réfectoire, les conversations étaient bien moins animées. Avec les temps qui courraient on ne pouvait plus réellement être libre de notre opinion, se plaire dans des débats au risque de se faire surprendre par quelqu’un qui ne fallait pas. Asher en était conscient, n’en voulant pas à Lily-Rose de ne jamais avoir mis les pieds chez lui, comme bien d’autres, les arrières toujours préserver. Le Crow n’avait pas mauvais réputation, il avait seulement eu un passé qui lui collait encore à la peau, ouvert à tout un tas de personne peu importe leur horizon et dans un sens ça l’arrangeait quelque peu pour ses affaires personnelles. Si l’auberge avait été plus animé, certains auraient put poser leur nez à des endroits qu’il ne fallait pas, remarquer des petites caches que le gérant avait dissimuler. Le seul problème était que si ses intérêt étaient louables, l’argent lui était une nécessité dans cette emprise. Mais elle le surprit, non pas dans le fait de critiquer son auberge, bien plus dans leur manière de faire, comprenant à demi-mot ce qu’elle voulait entendre par là. La surprise ne put s’empêcher de faire son œuvre sur son visage, avant qu’un sourire ne vienne s’installer sur son regard. Il ignorait complétement si elle était du côté du seigneur des ténèbres, de ceux qui se moquaient du systèmes mis en place ou si au contraire elle était dans le même camps que lui. Il valait mieux être attentif, et être prudent. « Je le prends comme un compliment. Malheureusement l’auberge bas un peu de l’aile en ce moment pour tout t’avouer. » C’était un fait quand on gérait un endroit comme ça, surtout quand sa mère avait la particularité d’être spéciale et qu’elle avait effrayé plus d’un client malgré elle. Asher savait qu’il devait faire attention à ce qu’il disait, mais il doutait que prendre sa manière de faire comme un compliment soit malvenu même pour quelqu’un soutenant les idéaux mis en place actuellement.

Le shot fut rempli et ne fut pas bu, le cocktail lui continuant à être siroter par le jeune homme, jusqu’à ce que son idée ne vienne à être mise en place pour vérifier réellement la maladresse de la jeune femme. Non elle ne l’était pas, de ce qu’il en avait vu, n’ayant jamais fait attention aux verres cassés les dernières fois qu’il était venu, trop dans ses propres pensées pour ce genre de choses. Trop silencieux, trop peu attentif, là où il aurait pu plus d’une fois intervenir de manière instinctive. Mais Ash ne pouvait mentir en voyant le sourire de Lily-Rose, en comprenant que ça l’amusait presque de se savoir maladroite, que ça lui donnait un côté touchant. Mignon serait peut-être le terme, fascinant aussi dans un sens qu’elle continue de travailler ici si le gérant devait à chaque fois intervenir. Elle devait bien maitriser le sortilège de réparation, et probablement gagner un peu moins à force de compenser par des remboursements d’une chope à ses frais. La voir rougir à son compliment, le fit sourire presque instinctivement, son regard continuant de suivre les mouvements de la jeune femme avec attention. Elle avait des cheveux aussi noirs que les siens, détachés et longs, les yeux aussi noir que ceux d’Asher, le teint plus halé. Il devait surement être étrange à l’observer de cette manière quand elle détournait son regard pour observer son verre en le remerciant, la question venant dans la bouche du gérant pour ne pas laisser une gêne s’installer. Il ignorait complètement les relations qu’elle entretenait avec son père, la voyant hésiter un moment lorsqu’elle en parla, ignorant si c’était parce qu’elle ne pouvait dire quelque chose ou si au contraire les relations étaient tendues en quelques sortes. Professeur. A Poudlard. Probablement après le régime, Asher ne se souvenant pas l’avoir eu en cours à son époque, qui commençait doucement à remonter. Son sourire s’effaça quand il entendit comment on appelait la défense contre les forces du mal à leur époque. « C’est vrai qu’on appelle cette matière avec ce nom maintenant. » souffla-t-il autant pour lui que pour elle. C’était un fait, pas un aveu sur le fait qu’il trouvait ça dégradant et stupide quand pour lui il n’y avait aucun être impur. Asher préférait se concentrer sur le fait qu’elle avait envie de devenir professeur également, commençant doucement avec certains jeunes à Poudlard. « Être professeur doit être passionnant comme métier. » avoua-t-il. Pas pour lui cependant, pas assez de connaissances et s’il avait été correct pendant sa scolarité, ça ne l’avait pas plus attiré que cela.

Il la vit se lever, l’invitant à poursuivre la conversation à l’auberge, plutôt qu’ici, non seulement parce qu’elle devait fermer mais qu’en plus son patron ne tolèrerait pas qu’elle boive toute la bouteille de bourbon. Le rire s’installa sur ses lèvres. « Allons-y ! J’ai de quoi là-bas. Et je ne t’en voudrais pas de boire à mes côtés. » fit-il, se relevant à son tour pour enfiler la longue veste noire qu’il avait posé sur le dossier de sa chaise. Cherchant un bref instant dans ses poches, il retira un portefeuille tout aussi noir pour en sortir quelques galions. Il n’était pas riche, mais au moins pouvait-il payer les consommations. « Pour le cocktail. Et pour le bourbon. Il ne verra rien. » affirma-t-il avec un sourire, attendant que la jeune femme ferme complètement le bar, en l’attendant dehors. Il s’alluma brièvement une cigarette, la voyant finalement sortir par la porte du côté moldu, l’invitant à le suivre. L’auberge n’était qu’à quelques minutes de marche, tirant un instant sur la clope pour en laisser échapper une brève fumée. « C’est le fait d’aider les plus jeunes qui t’intéresse dans le fait d’enseigner ou uniquement de voir les catastrophes en potions quand tu réussiras tout ? » demanda-t-il finalement, la question lui ayant brûler les lèvres, mais ne l’ayant pas franchit lors de la conversation.

Ils marchèrent à peine cinq minutes avant d’arriver devant une devanture des plus anciennes, une grande porte en bois sur le côté droit et plusieurs fenêtre à la suite sur le côté gauche. L’emblème d’un corbeau trônait en hauteur, le nom inscrit en lettre gothique. Une clef glissa de sa poche pour ouvrir la grande porte, entrant dans un corridor dont le plafond haut donnait presque le vertige, laissant place à un escalier sur le côté droit et une double porte sur la gauche. Non loin se trouvait un comptoir vide, l’étudiant étant partis depuis un moment vu l’heure. L’ambiance était relativement sombre malgré les lumières de la nuit et des lampadaires dans la rue. Il alluma rapidement le lustre au plafond, avant d’ouvrir à nouveau la porte sur le côté qui donnait sur une grande salle où se trouvait plusieurs tables et un comptoir de bar, où se trouvait une enfilades de chaises hautes. « Normalement les portes sont toujours ouvertes. On les ferme le soir. »affirma-t-il. La lumière fut à nouveau allumée laissant voir les murs de pierres sur les côtés, un ambiance quelques peu baroque et ancienne, appuyer par les lustres qui descendaient assez bas au niveau des tables. « Je t’en prie installe toi. »fit-il, enlevant à son tour sa veste pour venir poser la sienne sur porte-manteau à l’entrée et se dirigeant vers le bar, soulevant la planche pour passer derrière. Il chopa une bouteille de bourbons de l’un des placards et sortit deux petits verres qu’il posa sur le bois. « Je t’avoue que c’est agréable de pouvoir boire avec quelqu’un » rajouta-t-il dans un sourire en direction de Lily-Rose, le liquide ambré se répandant dans les deux verres.

Il ignorait sincèrement pourquoi il parlait aussi librement avec la jeune femme alors qu’il aurait dû avoir à peser ses mots depuis le début de la conversation. Asher était quelqu’un qui savait en user, qui pouvait tourner les phrases à son avantage, mais face à Lily-Rose sans trop savoir pourquoi il ne sentait aucune méfiance, parlant de son auberge qui battait de l’aile, comme on racontait ce qu’on avait fait durant le week-end. Peut-être était-ce dû à son âge, qu’il supposait être à quelques années de différences du siens, ou tout simplement son visage accueillant, comprenant pourquoi elle avait été embaucher au Chaudron Baveur. Asher n’en savait strictement rien. Il doutait que comme chez certains moldus les conversations qui se jouaient ici, là où personne n’était présent pour les entendre, quelqu’un soit au courant de la façon dont l’un et l’autre était venu au tutoiement ou au fait de parler avec autant de facilité. Elle avait un bonne descente, la voyant se resservir un shot sans pour autant venir le boire, la conversation s’installant dans une ambiance pesante à mesure que parler de leur parents semblaient être complexe pour l’une pour l’autre. Il le sentait dans la main dans ses cheveux, un geste de gêne, il pouvait le percevoir dans les phrases qui ne se terminaient pas réellement, les tournures qui s’enchaînaient. Lui il avait une mère que beaucoup jugerait folle, qu’il refusait tout simplement d’envoyer à Sainte-Mangouste ou dans un centre pour ce genre de personne, la protégeant comme il le pouvait. L’apesanteur passa, pour laisser place à la légèreté quand elle affirma vouloir être professeur tout comme son père, pouvoir léguer un savoir au génération futures. Le cocktails fut but, se retenant de ne pas critiquer en affirmant que les prochaines générations auraient une tout autre vision de leur propre futur. Plus sombre, plus acclimatant à ce qu’ils n’avaient pas connu. Elle pétillait au moins de ce qu’elle voulait transmettre, le faisant légèrement sourire, avant qu’une nouvelle décision soit prise.

Il la laissa ranger les deux verres, la bouteille, prendre ses effets personnels, en l’attendant dehors tout en s’allumant une nouvelle cigarette. Le froid était prenant, transformant la fumée légère de la nicotine en une vapeur blanche dès qu’il soufflait. La tempête de neige s’était calmée, bien heureusement ayant put bloquer plus d’une personne dans un endroit pendant tout le temps qu’elle avait duré. Asher aimait bien la neige, le manteau blanc sur les maisons londonienne avait quelque chose de fascinant.  L’auberge n’était pas loin, à peine le temps de sentir les frissons du froid dans leur chaussure, constatant que Lily-Rose portait des baskets, peu convenable pour marcher dans la neige. Lui portait des bottes noires habituelles, sur un pantalons en jean aussi sombre. Asher en profita, peut-être pour lui faire oublier le froid pour revenir au sujet qu’ils avaient aborder, les raisons qui la poussaient réellement à vouloir devenir professeur, faisant une pointe d’humour qui fit rire la jeune fille. « C’est une idée, mais il faudra surtout être bonne pour réparer les bêtises qu’ils pourront faire. » Il en avait vu des chaudrons fondre, attaquer avec avidité le bois des tables, lui-même ne se montrant pas le plus doué en potion. Il avait une affinité toute particulière avec la métamorphose, un peu avec la botanique et de bonnes bases en ce qu’on appelait autrefois défense contre les forces du mal. La clef glissa dans la serrure, ouvrant la grande porte qui amenait dans le hall de l’auberge, le pupitre d’accueil vide de l’étudiant, l’obscurité présente, avant qu’il ne vienne à allumer le lustre. Il l’a laissa tourner sur elle-même pour observer le hall, se souvenant jouer à y trouver des échos quand il était enfant. Le jeune homme se frotta à son tour les mains, affichant un bref sourire en l’entendant affirmer à nouveau qu’elle regrettait de ne pas être venus plus tôt. « Heureux que ça te plaise. » fit-il, avant de venir ouvrir la double porte pour accéder à la salle commune de l’auberge. C’était grand et spacieux, une ambiance qui se voulait chaleureuse quand il alluma finalement les lumières laissant son manteau à l’entrée, pour venir s’avancer vers le bar en enfilade. « Ils doivent être une dizaine pour le moment, mais les chambres ne sont pas toutes prises. » affirma-t-il. En tout ils pouvaient loger facilement une cinquantaine de personnes, entre 10 galions – ou environs 20euros – et 20 galions – une trentaine pour les moldus – à la nuit en fonction des chambres. Cela suffisait quand l’auberge affichait complet, mais ce n’était plus vraiment le cas. Et il ne comptait pas le grenier, ou les pièces annexes.

Le gérant avait sorti deux verres et une bouteille, laissant Lily-Rose prendre place sur l’une des chaises hautes. Oui, c’était agréable de ne pas boire seul. Cela lui arrivait de boire un verre avec l’étudiant, mais la plupart du temps il cuvait en flânant dans les couloirs la nuit. Sortant sa baguette, il lança un sortilège en direction de la cheminée qui se trouvait dans un coin, dont un feu sortit pour réchauffer la pièce et les murs de pierre. Il se saisit de son verre, s’accoudant légèrement sur le comptoir en bois. « Hum … je bois peut-être un peu plus que de raisons. » répondit-il quand elle affirma qu’elle l’avait déjà vu au Chaudron Baveur. La plupart du temps silencieux au comptoir. « Et puis peut-être que ce soir était le bon moment pour s’adresser la parole. » affirma-t-il. Il n’y avait pas que du hasard ou uniquement des choix qui se faisaient à la suite des autres. Qui pouvait savoir si elle lui aurait adresser la parole un autre soir, si les choses se seraient déroulés ainsi, tous deux dans une auberge presque vide. Peut-être qu’il se serait montré désagréable après avoir passer une mauvaise journée à entendre sa sœur lui rabattre les oreilles sur ce qu’il devrait faire. Il observa la jeune femme qui scrutait le moindre détail, venant à boire son shooter d’une traite. Asher le reposa venant à en servir un autre, qu’il prit un peu plus de temps à boire, en écoutant la nouvelle remarque de Lily-Rose. Des regrets, ça il les connaissait suffisamment. « Ne t’en veux pas pour ça. Maintenant que tu sais comment c’est à l’intérieur, tu pourras y faire un saut de temps à autre. » fit-il remarquer, rebuvant une nouvelle gorgée du bourbon, une légère grimace sur son visage, s’étant redresser entre temps pour poser les deux mans sur le bord du comptoir. « Après ton service par exemple. Si la porte est toujours fermé, je ne me couche pas vraiment tôt ... » Oui il l’invitait, mais à dire vrai avoir de la compagnie autre que sa propre mère était toujours plus agréable.

Simple, c’était le mot qui résumait le mieux sa rencontre avec Lily-Rose, au-delà de tout ce qui pouvait arriver, les trahisons nombreuses, Asher n’avait rien dit qui pouvait le compromettre totalement. Il ne faisait que parler avec une jeune femme, faisant des remarques sur une matière qui ne s’appelait pas ainsi de son temps, laissant l’alcool parler pour lui dans son expression du visage. Il discutait. Simplement. Ce n’était pas un mauvais mal en somme de se dire que prendre du bon temps en charmante compagnie, lui ferait oublier les problèmes qui pouvaient venir jusqu’à lui, que Lily-Rose semblait être une jeune femme pleine de ressource, un doux visages, une agréable conversation et un charmant sourire. Là-dessus il ne mentirait pas, elle était jolie. On aurait pu l’accuser de bien des maux, d’inviter une jeune femme dans une auberge où peu de monde mettait les pieds à présent, la laissant observer les décorations qui avaient enchanté plus d’une personne auparavant, moldus comme sorcier, des chambres à l’étage qui n’étaient pas toutes occupés pour le moment. Il préférait voir ce genre de fascination plutôt qu’une inquiétude sur le visage de la barman, de s’inquiéter si cette invitation avait de sombres pensées, s’il chercherait à obtenir quelque chose d’elle. Tout concordait dans un monde comme le leur, la boisson qu’il venait à servir derrière son comptoir, le sourire qu’il lui adressait, mais quiconque connaissait un minimum Asher savait qu’il n’avait pas d’arrière-pensée de ce genre. Non, il buvait trop, cela il ne pouvait pas le niait, avoir de la compagnie pour le faire ne serait jamais dérangeant, tenant bien la boissons, n’étant à ce soir pas à son premier verre. Et il n’avait pas envie d’être seul avec ses pensées, il l’avait été trop souvent ces derniers temps pour se laisser avoir par elle, les inquiétudes sombres qui perlaient à travers son regard d’ébène qui venait se poser sur Lily-Rose. Elle était lumineuse et rayonnante, il voulait tenter de se montrer comme tel. Une affaire qui n’était pas encore totalement gagné pour lu, surtout quand elle affirma qu’une bonne potion faisait l’affaire pour se sentir mieux, le verre se terminant dans sa gorge alors que la proposition glissait dans la voix féminine. Il eut une grimace, détachant son regard pour observer l’âtre de la cheminée qui crépitait doucement. « Pas vraiment le genre de chose qu’on aborde lors d’une première rencontre. » fit-il remarquer. Il ne la connaissait qu’à peine, autant que son instinct lui soufflait d’avoir confiance en elle, ce n’était qu’une certitude qui pouvait s’avérer fausse. Les démons pouvaient prendre des visages d’anges et il ne commettrait pas l’erreur de se laisser berner par ce genre d’illusions.

Il sentit la main de Lily-Rose sur la sienne, lui faisant reporter son attention brève sur les deux mains et la chaleur fraiche qui s’en dégageait avant de redresser son regard dans celui de la barman. Il eu un maigre sourire, chassant les idées sombres. « Ce n’est pas contre toi. Je n’ai juste pas envie de gâcher la soirée. » affirma-t-il. Non, il n’avait pas envie de s’étendre sur ce qui n’allait pas dans sa vie, encore moins ce soir. Un jour peut-être, une fois qu’il saurait se montrer plus confiant envers elle, ou envers lui-même. Au lieu de ça, ce ne serait que des rencontres à refaire, qu’elle puisse passer après son service pour boire un verre, les horaires assez tardives que pouvait avoir le gérant lui permettant d’être ouvert même tard dans la nuit. Si elle le désirait au moins, pour discuter, pour boire un verre, ou pour tout autre chose. Une présence bienvenue. Les yeux de Lily-Rose pétillèrent accompagnant ses propos, avant qu’elle ne vienne à hésiter, ne terminant pas sa phrase. Les mains d’Asher étaient toujours posées sur le rebords du comptoir quand il vit la jeune femme se lever, se pencher pour venir emporter la bouteille, frôlant leur deux visages et s’en aller s’asseoir au bord du feu de cheminée. Il suivit ses mouvement, se mouvant légèrement pour parcourir l’arrière du comptoir et arriver le plus proche du tapis sans bouger le moins du monde de son poste habituel. Elle enleva ses baskets – toujours inapproprié pour l’hiver qui faisait rage – les mettant près du feu dans l’optique de le faire sécher, le confort du tapis l’invitant à la rejoindre. Il chopa deux nouveaux verres, les deux autres laissé à l’abandon à l’opposé, avant de venir soulever la barre qui séparait le comptoir du reste de la pièce s’avançant en direction de Lily-Rose. « Ne t’excuse pas. » fit-il. Non, elle avait le droit d’avoir froid, posant les deux verres de shooter à ses côtés, avant de s’asseoir en tailleurs à la suite. Il observa les maigres flammes qui s’échappaient de la cheminée, la sensation chaude venant se poser sur son visage.

Son regard oscilla pour observer Lily-Rose, assise, les bras autour de ses genoux, le visage portés sur la cheminée tout autant que lui, le shooter servit et bu. Il prit la bouteille à son tour, resservant les deux verres, pour prendre le sien. « Donc. » fit-il avant de boire le tout d’une traite. « Tu travailles au chaudron baveur en plus de tes études en potions. Ton père est professeur à Poudlard, peu importe comment on appelle sa matière maintenant. Ne me reste plus qu’à savoir si tu as des frères et sœur et ce que ta mère fait. » Il n’avait toujours pas son nom de famille, mais qu’importe. Si elle étudiait à Poudlard c’était qu’elle n’était pas né-moldue, surement était-elle sang-mêlé ou sang-pur, l’un dans l’autre ça ne le dérangeait pas, alors qu’il cherchait à en apprendre plus sur elle, au détriment de raconter sa propre vie.

C’était une première rencontre riches en découvertes, les mots fusant sur la langue avec habilité, l’alcool aidant. Il pouvait se douter que Lily-Rose avait des questions dans la tête, qu’elle se refusait de les prononcer, malgré elle, l’hésitation de pouvoir faire confiance au jeune homme. Et ce n’était pas surprenant. Asher savait qu’aujourd’hui, on devait sans cesse être sur ses gardes et au fond, il n’était peut-être pas la meilleure personne à qui on devrait donner sa confiance. Il ne voulait pas parler de sa famille, encore moins de ce qu’il avait fait pour garder l’auberge à flot qui aurait dû faire faillite depuis au moins deux ans maintenant. Parce qu’il craignait un peu ce qu’elle pouvait en penser, mais surtout parce qu’il ne voulait pas que ça se sache. Peu de monde était au courant et c’était mieux ainsi. Asher n’avait plus de nouvelles de son père, ignorant si ce dernier avait fini par mourir quelque part, s’il était retenu ailleurs. Pas de nouvelles depuis trois ans, une mère qui perdait la tête. Il ne savait même pas ce qu’était devenus Thomas, s’étant refusé de poser des questions quand il aurait pu, ou refusant tout simplement de le chercher. Alors pour une première rencontre, il y avait des choses qu’il valait mieux garder sous silence. Il pouvait parler brièvement de sa mère, parler de sa sœur ou de son neveu, ce ne serait pas un problème. Pas du pire qu’il ait fait dans sa vie, comme tout le monde semblait prêt à le faire. On changeait tous à un moment ou un autre. Asher se posa à côté de Lily-Rose, la rejoignant près du feu qui crépitait dans la cheminée, la chaleur bienvenue sur les mains froides. Les deux verres avaient été ramener pour accompagner la bouteille que la jeune serveuse avait emmener, le gérant s’étant installé en tailleurs, glissant son regard tour à tour sur les verres remplis et la silhouette de Lily-Rose qui enroulait ses bras autour de ses genoux. Un sourire s’invita sur les lèvres du jeune homme, demandant plus d’informations sur la famille de sa rencontre de la soirée. Famille, mère, frère et sœur. Elle avait donc une fratrie, un frère et une sœur. Tous semblaient bien s’entendre, quand sa mère ne travaillait pas. Mais alors qu’il écoutait attentivement chaque mots, chaque information, son sourire s’effaça légèrement.

Parkinson. Elle faisait donc partis du cercle des vingt-huit. Elle était de sang-pur, il n’en doutait pas une seule seconde, les mots venant a reculons dans son esprit. Bien loin des idées du reste de la famille. Il avait cru comprendre en effet qu’elle semblait apprécier le fait qu’autrefois l’auberge accueillait des moldus. Mais cela ne pouvait être qu’une fausse vérité pour mieux l’amadouer. Le verre fut ramené à ses lèvres et but d’une traite. « Oui, ils l’ont construit, il y a plusieurs années de ça. J’ai grandi ici. » répondit-il à la question, son regard se relevant pour observer le plafond qu’il avait déjà maintes et maintes fois regarder et où quelques étages plus haut des chambres clandestines étaient occupés pour certaines. Il secoua la tête, venant à déplier les jambes, se resservant par la même occasion un verre, alors que Lily-Rose s’était rapproché. Il plia à son tour ses genoux, pour y venir poser ses coudes. « Je le regrette aussi. » Le verre fut à nouveau bu. Le soucis ne résidait pas dans le fait qu’elle faisait partis du cercle restreint des sang-purs, c’était surtout qu’il avait l’impression que son intuition lui faisait défaut dans le fait de pouvoir lui faire confiance. Que ce soit une bonne idée de l’avoir emmener ici. « Mais tu sais que ce n’est pas le genre de phrase qu’on devrait aisément prononcer. » fit-il remarquer. En soit, elle ne pourrait pas trouver les pièces secrètes sans sa présence. C’était déjà ça. Il l’entendit accuser l’alcool, qu’elle devait arrêter de boire. Il hocha la tête, avant d’afficher un léger sourire. « C’est sans doute l’alcool oui. Je devrais le ranger. » Asher prit la bouteille, mais au lieu de se lever pour aller la ranger à sa place, il la bougea simplement du côté où elle ne pouvait pas l’atteindre, les deux verres se plaçant à côté, prêt à être remplis pour l’un d’entre eux.

Il hésita un moment, regardant Lily-Rose, puis finalement la porte de la salle qui était resté ouverte. « Jouons carte sur table parce que j’ai besoin de savoir. » souffla-t-il. Asher sortit sa baguette, la pointant sur les portes qui vinrent à se fermer dans un clac. Il murmura un autre sort afin que la conversation ne puisse être entendus que d’eux et pas de l’extérieur. « Tu es une Parkinson. » affirma-t-il, les mains toujours sur les coudes, la baguette jouant entre ses doigts. « Tu devrais donc être de son côté. » continua-t-il, les pensées continuant de s’agiter dans son esprit. « Alors je me demande si le fait que tu regrettes les temps passés où ici on accueillait les moldus, ne seraient pas une tactique pour voir de quel camps je suis et éventuellement me livrer en fonction de mes réponses. » Son regard glissa dans la direction de Lily-Rose, sa baguette toujours dans les doigts. « J’ai l’intuition que ce n’est pas le cas et je ne devrais pas juger à un nom, mais dans les temps qui court, ne pas être sur ses gardes seraient complètement stupides. » Ses yeux sombres croisèrent ceux de la jeune femme, les doigts reposant sagement la baguette à côté de lui. On disait que les yeux étaient le miroir de l’âme, mais Asher n'était même pas certains que si elle lui disait que non elle ne soutenait pas le seigneur des ténèbres, il pourrait vraiment la croire.

Si elle lui avait posé la question, jamais Asher ne se serait vu reprendre la gérance de l’auberge de ses parents si la guerre n’était pas passé par là. La guerre qui le poussait à se montrer sur ses gardes, alors que dans d’autres circonstances, la conversations avec Lily-Rose aurait été plus charmante, plus accueillante, plus joyeuse. Ils auraient surement pu parler de beaucoup de choses, raconter leur vie sans prendre de pincettes, sans craindre que quelqu’un ne vienne tout briser. Ils auraient pu parler de leur parents, des métiers de ces derniers, des problèmes qu’ils rencontraient, des envies d’avenirs, avec une touche d’humour. Mais quand Asher avait entendu le nom de famille de Lily-Rose, il n’avait pas pu s’empêcher de se raidir, enchaînant à la suite les deux shots de bourbons pour faire avaler la pilule. A quoi s’attendait-il après tout ? A ce qu’elle soit une sang-mêlé et que peut-être ce ne serait pas dérangeant de parler des moldus et des né-moldus. Non, il avait fallu qu’il tombe sur une sang-pur qui partageait peut-être les idéaux d’un seigneur qu’Asher ne pouvait pas appeler comme tel. Il hésitait, il se montrait sur le qui-vive et s’il s’était montré accueillant dans un premier temps, la méfiance avait repris ses droits. Elle lui avait pourtant dit regretter nombre de fois le fait qu’autrefois l’auberge mélangeait Moldu et sorcier, mais c’étiat peut-être tout simplement pour l’endormir, pour qu’il lui fasse suffisamment confiance pour le poignarder dans le dos. Ash savait ce que ça faisait de donner une chose à quelqu’un pour finalement le trahir par la suite. Il l’avait déjà fait, pour une personne aussi proche que son meilleur ami, son premier amour. Et que savait-il réellement de Lily-Rose ? Pas grand-chose en somme, quelques brides sur sa famille, qu’elle était maladroite, charmante et que quand elle avait trop bu, les mots se plaisaient à ne pas avoir de filtre dans sa bouche. Il sortit sa baguette, d’une délicatesse certaine sur le manche, le bois clair ressortant devant l’âtre du feu. Les portes se verrouillèrent, le sortilège d’intimité fut lancé, laissant son regard observer la cheminée, plutôt que Lily-Rose, la baguette jouant dans ses doigts. Il n’en avait pas envie. Il ne voulait pas poser ce genre de question, car il sentait qu’il commençait à bien apprécié la jeune femme, mais il ne pouvait pas faire abstraction. Pas dans ce monde-là. La demande fut faite, dans les hésitation qui le tenait au corps, la voix calme, bien que tremblotante à certain moment.

Il reposa son attention sur Lily-Rose laissant supposer tout ce qui était possible, son intuition qui pouvait lui faire défaut, la réalité et les mensonges qui pouvaient se tisser. Elle lui tendit sa baguette magique. Cette époque est pourris.Il acquiesça machinalement. La jeune femme avait raisons sur ce point, venant à croiser le regard qui s’était amplis d’une lueur de tristesse. Non. Il ne voulait pas la faire pleurer. Il ne voulait pas qu’elle croit qu’il faisait ça par plaisir. Asher ne prit pas la baguette, la laissant rouler, suivant un bref moment son mouvement du regard, l’écoutant. Oui, la soirée était agréable jusqu’alors, venant à se demander si elle lui avait donné son nom plus tôt, est-ce qu’il l’aurait amené jusqu’ici. Oui, la réponse s’éclaira à son esprit. Son regard toujours posé sur la baguette un peu plus loin qui avait rebondit légèrement contre la bouteille de bourbon, celle d’Asher s’était posée en parallèle pour ne montrer aucune agressivité. Elle avait raison, peu importe ce qu’elle dirait, ça pourrait être totalement l’inverse. Lily-Rose allait rentrer dans la résistance. Il arqua un sourcil, remontant dans sa direction. Une nouvelle recrue dont il n’aurait pas eu vent ? S’il connaissait bon nombre de membres de l’organisations silencieuse, Parkinson ne lui disait rien. A qui faire confiance ? Oui, elle aurait pu ne pas vouloir lui faire confiance aussi, mais l’un et l’autre avait sentit que ce serait la chose à faire. Qu’ils pouvaient le faire, les explications manquantes à l’image d’un sentiment qui naissait sans raison. Asher ne put s’empêcher d’avoir un rire, presque nerveux et pourtant sincère. « Vu que tu sais que j’hébergeais des moldus auparavant, il serait horrible qu’aujourd’hui je sois contre eux. » Elle serait rebelles, mais elle devrait apprendre à faire attention et là-dessus il pourrait l’aider.

Il l’observa se servir un nouveau verre, se penchant pour récupérer la bouteille qu’il avait éloigné de la jeune femme. Avant qu’elle ne vienne à boire le shooter et à reposer le bourbon, les doigts d’Asher avait récupéré cette dernière au vol, frôlant ceux de Lily-Rose. Deux étrangers ce soir qui se complaisaient dans l’alcool pour oublier ce monde qui les contraignaient à se méfier d’une simple rencontre. Il but direct au goulot, certain que la bouteille ne ferait pas la soirée. Il l’observa baisser la tête, souffler à nouveau la même phrase, cette sensation dans un souffle qu’elle ne pouvait mentir. Asher reposa la bouteille, se mouvant délicatement pour relever le regard de la jeune femme de ses doigts sur son menton. « On ne devient pas rebelle. On l’est tout simplement. »  avoua-t-il, n’importe quoi mais beaucoup de choses à la fois. « Pour une raison qui nous pousse à l’être, pour des convictions. Pour une envie de changer les choses. » Lui l’était devenus pour de nombreuses raisons, mais jamais de par son sang, son éducation, il n’aurait put soutenir les idéaux de Lord Voldemort. Son regard se planta dans les yeux de Lily-Rose, une douceur dans les yeux ébènes du jeune homme, laissant ses doigts partir du mentons de la barmaid pour venir reprendre la bouteille et se lever. Difficilement d’ailleurs vu l’alcool déjà ingurgité. « Lève-toi ! Je vais te montrer quelque chose. » fit-il. Il connaissait son auberge par cœur, l’allure moins titubante qu’on n’aurait put le penser, l’amenant à pousser une porte derrière le comptoir réservé aux personnels, attendant que Lily-Rose le suivre, pour traverser un couloir qui longeait des cuisines et arriver à un petit escalier. A droite ce dernier montait, mais ce qui n’était pas visible était une porte dissimulé, qu’Asher tapota de sa baguette – récupéré au préalable – qui laissa apparaitre un triangle contenant 3 runes, chacune aux angles. Une trappe de la taille d’un enfant s’ouvrit. Asher se baissa légèrement, tendant la main à Lily-Rose pour qu’elle le suive. Derrière se trouvait une pièce relativement grande, contenant deux lits simples.

Il marqua un pause et alluma sa baguette. Le gérant laissa Lily-Rose observer la salle, avant de reposer son regard sur elle. « J’héberge toujours des né-moldus. Dans le plus grand secrets. »  avoua-t-il. Au fond même si elle en venait à parler à quelqu’un, c’était une cache parmi tant d’autres, bien trop dissimulé pour qu’un œil non avertis ne s’en rende compte. « Comment savoir à qui faire confiance ? La réponse est qu’on se doit d’être toujours sur nos gardes. Et d’être capable de toujours avoir un atout dans notre manche. » Egoïstement, Asher s’était toujours débrouiller pour pouvoir se sauver lui-même et sa famille, avoir toujours une dernière information à tirer en cas de problèmes. Même dans ce genre de cas, si jamais quelqu’un mettait le nez sur cette cache, il pourrait toujours changer les runes, il pourrait toujours déplacer ceux qui s’y cachaient ailleurs, de sorte à ne pas être inquiéter. Et sous veritaserum, le serdaigle savait pouvoir tenter d’embobiner à coup de mots. Le sourire se dessina sur les lèvres d’Asher à la lueur de sa baguette, le regard toujours posé sur la jeune femme. « Et oui, tu devrais faire attention à tes mots. » confirma-t-il. «  Personnellement je trouve ta maladresse toujours attendrissante. Surtout que quelque chose me pousse à te faire confiance. J’ai peut-être tort. » Elle pourrait toujours le vendre si elle le désirait, dans un sens, Asher le méritait peut-être. Il se rapprocha de quelques pas de Lily-Rose, assez pour que la lumière de sa baguette vienne éclairer uniquement leur deux visages. Son regard se posa à nouveau sur le doux visage de la barmaid. « Mais je ne peux m’empêcher de me demander : pourquoi tu voudrais te battre dans la rébellion ? » Avec le régime en place, elle avait tout : une protection, un avenir – et pas un mauvais – elle avait de quoi vivre de part sa famille. Rien qui ne pourrait la pousser à vouloir agir pour ceux qui n’avaient plus rien, qui était démis de leur identités.