Une fin d’après-midi du mois de mars que j’attendais avec impatience. Mes yeux tombaient de fatigue pour avoir lu des tas de documents concernant un groupe de Né-Moldus illégaux. Je commençais à avoir mal à la main à sans cesse écrire mes pensées, mes idées et les faits pour résoudre ce procès. Je posais, ainsi, la plume d’or pour me masser la main droite les muscles endoloris. Un mal de tête se pointait aussi au beau milieu de mes yeux. Je soupirais renversant la tête vers l’arrière, me frottant l’arête du nez et fermant mon regard sur mes alentours pour quelques minutes. Je soupirais avec la nette envie d’aller me promener dans les jardins et plus loin encore. J’en avais assez d’être enfermé.

Certes, le dîner allait bientôt être servi et c’était tant mieux. Il ne manquait plus que Morgana. Je marmonnais quelques mots dans ma barbe à me demander si elle m’enverrait un hibou si son envie était de rester dîner chez Calista. Je me redressais alors que, justement, mon hibou grand-duc entrait par la fenêtre pour se poser élégamment sur le bureau : il ne fit même pas bouger un millimètre des documents qui y étaient posés.

- Mais que portes-tu là Uriel ? dis-je tout en le caressant. Viens-là.

Uriel était un vieux hibou fidèle et surtout docile. Je n’eus donc aucun problème à m’emparer du petit parchemin que je déroulais aussitôt. C’était au commencement de ma lecture que j’entendis les pas quasi militaires de Morgana dans le couloir. Je n’y fis pas trop attention au début occuper à lire que le Seigneur des Ténèbres avait instauré un conseil pour le lendemain. Fermant le parchemin, je fis claquer ma langue de satisfaction.

- Parfait alors. Je vais pouvoir lui parler du groupe de rebelles.

M’assoyant plus confortablement dans mon fauteuil, ce n’était pas une question de ne pas savoir que faire avec ces rebelles, car évidemment qu’ils seraient punis à la justesse de leur crime. Certes, le Seigneur des Ténèbres aimait être au courant de tout : j’en avais fait les frais à mes débuts comme bras droit. On ne m’y reprendrait plus.

Je crus, subitement, que la porte de mon bureau explosait amenant à me redresser aussitôt, le cœur battant à tout rompre pour voir une Morgane au visage furibond devant moi. J’étais effrayé, tétanisé sous son regard de braise. Étrangement, j’étais capable de mater le Seigneur des Ténèbres, mais ma femme … C’était une autre histoire.

- Qu … Quelle humiliation … ? bégayais-je piètrement tout en fixant Morgana en retour au sien. Je ne comprends pas Morgana. Explique-moi ce qu’il se passe.

10 secondes plus tard, j’avais retrouvé ma voix sûre désirant une explication à sa colère. J’étais agacé aussi pensant, de prime abord, à un problème avec le Ministère de la Magie voire l’un des membres du conseil. Certes, lorsqu’elle fit éclater mes documents les éparpillant de partout tout en me faisant un sermon sur la confiance et sur nos enfants, je bondis sur mes pieds en colère moi aussi.

- Fais attention ! Ce sont des documents importants. Argh ! Il va me falloir les reclasser maintenant ! C’était déjà assez compliqué comme ça !

Grognant d’une colère sourde, je bondis de l’autre côté du bureau pour ramasser les parchemins traînants de-ci, delà trop énervé pour penser faire appel à la magie. Accaparé par Morgana, je ne vis pas l’un des parchemins disparaissant par la fenêtre et voletant lentement, mais sûrement vers les jardins du manoir. Les croyant, ainsi, tous dans mes mains je me relevais pour être à la hauteur de ma, trop, fière, épouse.

- Et peux-tu me dire, à tes yeux, ce que j’ai fait pour me donner un tel traitement ? Vraiment, descends de tes dragons Morgana ! Tu sais bien que je songe sans cesse à notre famille quand je prends une décision importante ! Jamais, je ne ferais quelque chose qui n’irait pas dans le sens de la famille Lestrange !

Finissais-je en gueulant envers Morgana, car dorénavant hors de moi. J’avais du mal à réfléchir de manière rationnelle dans ces conditions et je savais parfaitement devoir me calmer. Je pris donc une grande inspiration laissant sortir ma frustration. En même temps, mon mal de tête semblait vouloir se transformer en migraine.

Garder mon calme. Tenter de garder mon calme. Je ne savais pas pourquoi Morgana prenait un malin plaisir à me tourmenter aujourd’hui, le dernier en liste étant de me traiter comme un homme distrait qui perdait des documents les plus importants. J’avais réussi à contenir ma fureur sûrement proportionnelle à la migraine sciant ma tête. Mes mains ne ressemblaient alors qu’à deux poings fermés à l’intérieur desquels les ongles tentaient, tant bien que mal, de strier ma chair. Il m’était arrivé de me faire mal, jeune, après l’emprisonnement de mon père à Azkaban. Actuellement, le geste représentait uniquement la colère et mon contrôle pour éviter de la frapper. Cette femme que j’aimais tant.

Sûrement, il me faudrait plus que la douleur d’ongles dans ma chair pour m’empêcher de sortir de mes gonds ce soir. Naïvement, j’avais voulu éteindre le feu sous le chaudron, mais c’était mal connaître l’hippogriffe qui me servait de femme. Je la connaissais mieux que quiconque, mieux que ses propres parents même. Je savais qu’il ne fallait pas la provoquer au risque de goûter à son plus terrible courroux. Réagissant au quart de tour, elle renvoyait mes propres mots plus vite que je les lui lançais.

Intrigué, je fronçais les sourcils, complètement perdu. Je devais prendre l’aspect d’un gnome au-devant du sort l’attendant.

- Mais calme-toi voyons ! Je ne comprends rien à rien ! Que se passe-t-il ?

BOUM ! BOUM ! BOUM ! Ma tête bourdonnait de plus en plus comme une fanfare moldue dans les rues de Londres. Relâchant le poing droit, je plaquais la main contre mon front tentant de relâcher la tension. Je fermais les yeux.

Je les ouvris une dizaine de secondes plus tard sur une Morgana outrée d’être restée dans l’ombre concernant les fiançailles de notre fille aînée à Théodore Nott. À l’évidence, cette furie ne mentionnait même pas le prénom du chanceux pouvant goûter à la notoriété Lestrange. Morgana s’enrageait de l’avoir découvert par son amie, Calista et pas par moi. La main droite encore contre mon front, elle retombait lentement, lentement suivant mon soupir de désespoir. Je levais des yeux au ciel hochant négativement de la tête me rendant effectivement compte avoir oublié de lui en parler.

- J’ai beaucoup de travail en ce moment avec le magenmagot. J’ai complètement oublié de te faire part de ces fiançailles. Je m’arrêtais un moment pour m’éclaircir la gorge devenant étrangement très sèche. J’allais t’en parler Morgana. Promis, mais ce matin j’étais très concentré sur plusieurs cas de rébellion …

Plongeant mon regard dans le sien, je lui souriais le voulant aussi enjôleur que possible. Ce petit sourire en coin qu’elle aimait tant et, sûrement, allait la dérider très rapidement. Non ? Je continuais sur ce même sourire.

- … Excuse-moi ma belle flamme vive de ne pas t’avoir avisé aussitôt. J’espère, au moins, que Calista Travers ne t’as pas trop mis d’idées saugrenues dans la tête cet après-midi.

Je savais que Travers n’avait pas bien pris l’annulation des fiançailles d’Arya avec son fils et donc, je prenais l’opportunité de connaître le point de vue de son épouse.

Je n’étais pas vraiment empathique à outrance, mais il ne fallait pas l’être pour se rendre compte de la tension diminuant dans mon bureau. Malheureusement, elle semblait inversement proportionnelle à ma migraine augmentant crescendo. Je tentais d’en faire fi tout comme de la fatigue cernant mon regard. J’y préférais observer Morgana et … J’espérais que sa colère était vraiment passé. Je l’observais, ainsi, minutieusement tâchant d’y apercevoir un sourire, un petit rire, peut-être taquin même. En place et lieu, je trouvais de la culpabilité, mais encore sa petite fierté personnelle pouvant sûrement faire la une de la Gazette sur Sorcier si je m’y mettais.

Je soupirais, ainsi, légèrement baissant la tête et souriant à mon tour. C’était ce sourire amenant mes yeux à la regarder sous toutes les coutures par le bas. C’était ce sourire qui l’avait enfin liquéfié lorsque nous nous fréquentions des années auparavant. Je vis alors le sien. Son sourire. Celui qui me rendait heureux à toute épreuve et alimentant le mien. Mon cœur se détendit, la peur de revoir le dragon en colère, s’estompait et mon mal de tête … Restait. Je tentais encore et encore d’en faire fi, mais je savais ne pas pouvoir tenir encore longtemps. Heureusement, le petit air boudeur si habituel de Morgana se mettait de la partie me faisant rire.

- Il faut que j’enregistre cette pensée. Je t’ais fait sourire. Je ne veux surtout pas oublier.

C’était plus fort que moi de la taquiner. En même temps, ce magnifique phoenix s’approchait de moi pour poser un doux baiser sur mes lèvres. Je fermais les yeux savourant ce court moment oubliant tout souci alors que je lui redonnais le baiser tout aussi doucement. Sans ciller, je fondais ensuite mon regard dans le sien la laissant réarranger fièrement la chemise. Je ne m’étais nullement aperçu être mal fichu. Je peinais, cependant, à garder mon sérieux connaissant que trop bien la nature de ses soupirs. Puis, elle s’excusait. De quoi ? De tout. De ses manières de furie, de ses accusations à mon encontre. Je me rendis compte être touché par ses mots concernant notre famille. La famille, pour moi, c’était sacré. Je m’étais fait le devoir de servir les Lestrange et de les amener à la félicité. Ému, je déglutissais parce que Morgana, la personne la plus importante de ma vie, s’en rendait compte. En fait, ce n’était pas la première fois, mais à chaque fois ça me faisait sentir plus fort, plus digne d’être l’héritier Lestrange. Lorsqu’elle s’emparait des documents entre mes mains, je me surprenais de les avoir encore sur moi. Ne sachant, subitement, plus quoi faire avec celles-ci, je les posais de chaque côté de ma taille. Je ne bougeais pas me laissant enivrer par son parfum si près de moi, de sa chaleur et de ses lèvres pulpeuses qui touchaient finalement les miennes.

- À dire vrai, je n’en sais rien moi-même. Lorsque je regarde le Seigneur des Ténèbres comme ça, ça ne fonctionne pas rigolais-je franchement à ma pitrerie stupide. En fait, c’est sûrement parce que te voir dans toute ta splendeur me rend fier à m’en faire sourire.

Ces derniers mots ne furent que des chuchotements alors que mon souffle se mélangeait au sien sublime et hypnotique. Je pourléchais ses lèvres des miennes allant jusqu’à chercher sa langue de la mienne. Je fermais les yeux alors que ma migraine se fit moins intense. Ici et maintenant, je me rendais compte de la fatigue entourant tout mon être. Je frissonnais au contact de nos peaux tentant de retenir doucement son corps de mes mains lorsqu’elle s’éloigna. Sur le coup, perdu dans notre étreinte, je ne captais pas tout de suite ses propos.

- Euh … ? maugréais-je tentant de me rapprocher à nouveau pour retrouver ses baisers me chatouillant et me faisant tout oublier. Je dois avouer m’être un peu emporté aussi. Je suis fatigué et j’ai même l’impression qu’un troupeau de ngoudous galopent dans ma tête.

Soudainement un peu plus brusquement, je la repoussais contre mon bureau. Je caressais sa joue droite cette fois totalement apaisé. Je reprenais, ainsi, sur un ton plus lent susurrant à son oreille gauche.

- Mes documents ? Bof … Merlin seul sait qu’ils ne sont pas si importants que cela. Quelques rebelles sans plus. Et si on jouait ?

Lui proposais-je dans un sourire malicieux continuant à chercher ses lèvres jusqu’à les rencontrer. Ma main droite captait sa nuque et la gauche, plus baladeuse, agrippait ses jolies fesses bien rondes.

Je n’étais sûrement pas comme tous les sang-purs. J’avais cette étincelle de malice qui m’empêchait de ployer le genou à tout le snobisme, au vouvoiement à outrance. Cependant, surtout j’aimais ces petites blagues, ces taquineries lancées à la tout va. Vrai, je ne ferais jamais rien de tel dans un conseil et encore moins face au Seigneur des Ténèbres. Pourtant, j’avais cette impression de vivre plus ma vie que la plupart de mes pairs.
Et Morgana ne me le contredisais pas du tout avec son rire si positif qu’il m’en faisait oublier tout, absolument tout.

Un sourire, semblable à son rire, avait pointé sur mes lèvres à ce qu’elle me dit ensuite. Elle me toucha jusqu’au cœur, mais ce dernier ne put pas non plus empêcher une émotion tels si les mots employés furent trop forts. J’avais alors froncé des sourcils.

- Je t’ai donné un sens à ta vie ? Pourtant, c’est ta force et tes provocations qui m’ont fait vibrer la première fois et … Encore aujourd’hui.

J’haussais un sourcil malicieux. Elle savait où je voulais en venir par ses provocations. En effet, n’était-il pas ce qu’elle venait de faire en entrant dans mon bureau ? Elle le fit même avec brio. Je la détestais alors, mais maintenant je l’adorais. Comment pouvais-je être autant aux antipodes en si peu de temps ? Cela avait été comme ça avec nous depuis le début. Les ascenseurs du ministère de la magie n’étaient pas assez nombreux pour cacher nos ébats charnels. Parfois, je me demande si Arya et Ayla n’avaient pas été conçues dans l’un d’eux même.

Puis, Morgana venait, une fois de plus, de me provoquer et j’ai répondu à celles-ci. Je l’ai embrassé et maintenant tout mon corps en redemandait.

Aussitôt que je la repoussais contre le bureau, je n’eus même pas le temps de faire quoique ce soit qu’elle s’emparait de mon corps allant jusqu’à mouvoir sans scrupule son bassin contre mon entrejambe. Pour toute réponse, j’allais lui prouver pouvoir faire mieux alors que je me mettais à lui mordiller l’oreille droite puis, je passais mes lèvres à la base de son cou suçant sa peau avec délice. Mon sexe commençait à durcir douloureusement et je savais que je ne pourrais pas tenir bien longtemps si elle continuait à me provoquer à ce point. Je déboutonnais les boutons du haut de ma chemise débraillant ce qu’elle venait de remettre en place. Mes maux de têtes cognaient en rythme soutenu avec mes lèvres aspirant l’air de sa bouche, cherchant sa langue et chatouillant tout ce que je trouvais sur mon passage.

Dans un souffle, elle me donnait un choix. Oh ! murmurais-je dans un sourire taquin et un regard faussement surpris. Je m’arrêtais, mon regard fiché dans le sien, mes doigts s’entrelaçant dans son collier cherchant la peau de son cou à caresser. C’était que la grande Morgana était déterminée si elle me donnait le choix. Je la connaissais par cœur. Si elle voulait avoir le contrôle, elle ne me laissait jamais le choix. C’était elle qui décidait avant tout. Et ça me réchauffait tout en lui répondant dans un souffle haletant.

- Tu es en feu aujourd’hui … Je te croirais un feudeymon … On reste ici … Je n’ai pas envie d’aller jusqu’à la chambre …

Subitement, je la repoussais un peu plus contre mon bureau tout en le débarrassant de tout ce qui y traînait d’une main, les effets tombèrent dans un fracas désordonné sur le tapis. Je forçais Morgana à se coucher sur la surface en bois de merisier, un genou sur le côté pour retenir mon équilibre. Je l’embrassais sur la bouche puis, je glissais mes mains sous sa robe caressant sa peau de son abdomen et cherchant son sexe avec avidité.

Je me surpris au sol, les bras en croix et Morgana couchée près de moi des documents éparpillés partout sur le plancher. Lentement, je me déplacais vers elle en ayant encore envie. J’approcha mon nez de sa chevelure la caressant et respirant son parfum épicé, sucré. Doucement, je continuais à caresser sa chevelure. Je la laissais, finalement, se coucher contre mon torse sa chaleur finirait sûrement par m’endormir. Je n’avais nulle envie de me lever ni de parler. Morgana et moi n’avions même pas besoin de légilimencie pour nous comprendre.

Malheureusement, il fallut tout de même parler à nouveau. Ma belle épouse stipulait alors aller parler avec Calista. Je pouffais de rire sachant que ce ne serait pas une partie de plaisir.

- C’est ma faute murmurais-je sans motivation pour élever la voix. Si elle reste têtue après tes arguments, envoie-là moi d’accord.

Je pris une longue inspiration bienvenue. Je n’avais guère envie de parler de sujets trop sérieux ne renchérissant même pas quant à mes documents. J’haussais simplement les épaules, mon esprit à ce point dans le brouillard pour penser au travail. J’éclatais de rire lorsque Morgana mentionna Lord Voldemort et nos corps sur les documents qu’il finira par toucher lui-même.

- Je me demande parfois s’il comprendrait ce qu’on vient de faire !

Oui, très souvent, je me demandais s’il connaissait ce qu’était le sexe. Avait-il eu une relation amoureuse au moins une fois dans sa vie ? Avec ma tante Bellatrix ? Je n’en avais aucune idée et elle n’était plus ici pour corroborer. Je m’en fichais bien en fait. Nous restâmes encore, un bon moment, couchés contre le sol les flammes allumées par Morgana léchant nos visages de sa chaleur.