Le soleil venait à peine de se lever et Marcus était déjà levé du petit lit qu'il occupait dans une des chambres d'amis. Il était hors de question qu'il dorme dans le lit conjugal depuis qu'elle était partie. Après une douche rapide dans le silence encore serein de la maison il prit son petit déjeuner tout en buvant son café. Certainement pas de thé même si il était britannique. Le hibou vint ensuite apporter le Journal du Sorcier que Marcus parcourut rapidement décryptant les messages entre les lignes de propagande du Ministère.

Ensuite ce fut l'heure de l'exercice. Marcus sortit dans le jardin et le parfum des fleurs vint à son nez, ce jardin était magnifique, jardin à la française crée par Victoria elle même, le blason des Parkinson était finement représenté au centre dans un parterre de fleurs. Dans un coin plusieurs mannequins enchantés étaient dédiés à l'entraînement au combat de la famille Parkinson. Il posa sa tasse de café sur un tonneau et lança un enchantement sur les mannequins qui se mirent à se mouvoir tout seul et à attaquer le Professeur Parkinson. Aussitôt, Marcus commença a esquiver les attaques à riposter, sans envoyer de sorts trop puissants il se contentait de simples Stupefix, sort parfois sous-côté mais très utile. Marcus s'entraîna comme cela pendant une vingtaine de minutes jusqu'à apercevoir derrière lui sa fille Lilly-Rose.

Il arrêta aussitôt le combat et se dirigea vers sa fille qui n'avait pas l'air bien du tout. Depuis le bal, Marcus n'avait jamais eu la force de lui parler. Elle avait été enceinte et avait perdu le bébé. Cela avait été un choc profond pour Marcus qui avait oscillé un temps entre la colère envers Lilly-Rose, la déception, la colère envers lui-même. Mais ces sentiments contradictoires avaient vite fait place à un sentiment prédominent: la tristesse. La tristesse que Lilly ne lui ai pas fait assez confiance pour lui révéler ce lourd secret. La tristesse qu'elle l'ait perdu, la tristesse dans laquelle elle devait actuellement se noyer. Il le voyait même si elle faisant semblant ses yeux étaient emplis d'un voile de tristesse. Il s'approcha d'elle avec un petit sourire triste quand elle lui demandait comme il faisait et il ne répond pas pendant un temps se contentant de la serrer fort dans ses bras en caressant doucement ses cheveux.

"- Je pense qu'il faut qu'on parle. J'ai été lâche de ne pas avoir le courage d'affronter ton deuil plus tôt. On va dans la bibliothèque pour que tu m'expliques tout cela ?"

Il lui caressa doucement les cheveux. La bibliothèque était l'endroit préféré de Marcus et son refuge. Les murs étaient couverts d'ouvrages et leurs nombres n'avaient rien à envier à la bibliothèque de Poudlard. Elle était plongée dans une lumière éclatante fournie par d'immenses fenêtres percées dans les murs, c'était là que Marcus prenait ses plus grandes décisions. Il ajouta doucement tout en marchant:

"- Je ne suis pas en colère."

Lily-Rose faisait valser son regard des mannequins de combat à son père qui était tellement à l’aise qu’il s’était même ramené son café sur la zone d’entraînement ! Si elle avait été en état, cela aurait fait rire sa fille : elle, elle aurait cassé la tasse avant d’arriver…

Quand la jeune femme vit que son père l’avait remarqué, elle ne put s’empêcher de tressauter. Non pas qu’elle ait peur de son père mais… la situation était compliquée et elle ne pourrait lui en vouloir si il était mécontent. Alors qu’il se rapprochait, elle ne put ignorer le sourire voilé de tristesse qu’il lui offrit et son cœur se serra un peu plus. Ses mains étaient tellement serrées qu’elle se faisait mal aux paumes avec ses ongles.
C’est alors qu’il la prit dans ses bras. L’amour de son père était comme un baume sur son cœur et Lily-Rose ne put s’empêcher d’éclater en sanglots. Oui : comment faisait-il pour rester un si bon père ? Ses pleurs mêlaient tristesse et soulagement et elle s’accrocha à lui la tête contre son torse. Son père lui paraissait si solide !

Alors qu’elle le suivait ensuite vers le Manoir, car il avait raison : il était temps qu’ils parlent et s’expliquent, elle l’entendit lui souffler qu’il n’était pas en colère. Ce fut comme un énorme poids qui se décollait de ses épaules. Lily-Rose glissa alors un bras sous celui de son père et lui tint la main jusqu’à leur destination : la magnifique bibliothèque du Manoir. Lily-Rose savait que c’était l’endroit favori de son père… d’ailleurs c’était le sien aussi. Un endroit de savoir et d’apaisement, toujours calme, qui sentait bon les vieux tomes.

La jeune femme lâcha la main de son père et referma doucement la porte derrière eux avant de prendre une grande inspiration. Peu sûre d’elle-même, elle hésita entre s’assoir ou rester debout… mais finit tout de même par s’installer sur le canapé en cuir, les jambes repliées sous-elle. Elle ne savait pas par quoi commencer. Tout ce qu’elle savait c’est qu’il lui était difficile de regarder son père. Après tout, ils allaient évoquer la vie intime de la jeune fille. C’était compliqué… Alors elle inspira à fond avant de commencer :
-        Je me doute que tu as beaucoup de questions… J’en ai aussi… Par rapport à ce qu’a dit ce… sorcier lors du bal. Ce qu’il a dit sur toi. Mais… Je crois que je te dois d’abord des explications.
Lily-Rose se releva aussitôt, nerveuse, pour se placer devant les fenêtres, les mains jointes repliées sur sa poitrine.
-        J’ai aimais un sorcier de 1 an mon cadet. Cormac.
La jeune fille ferma les yeux.
-        Cormac McLaggen. Malheureusement ce n'était pas un jeune homme sérieux et im m'a larguée dès que j'ai montré des sentiments pour lui. Alors j'ai préféré lui taire dans un premier temps que j’étais enceinte de lui. J’ai… j’ai eu si peur de cette grossesse que je n'ai rien dit. Lâchement.
La jeune femme se retourna, elle ne savait pas du tout comment son père allait prendre ce genre d’informations. Après tout, il avait été le bras droit de celui-ci.
-        … Et j’ai fait une fausse couche.
Après avoir dévoilé tout ça, elle se rassit lourdement, les jambes repliées contre elle.
-        Je… je sais que je n’ai rien fait comme il fallait ! J’en ai honte et je m’en veux depuis si longtemps. Mais je n’ai pas réussi à vous le dire. Ni à toi, ni à Athéna. Et plus le temps passait, plus je savais que c’était important et plus je me sentais bloquée…
Tu te rends compte ? Mon… mon bébé n’a même pas de prénom !
Elle enfouit sa tête entre ses mains en secouant la tête :
-        J’ai tout mal fait et je ne me le pardonnerai jamais.
Lily-Rose sortit la tête de ses mains et regarda enfin son père :
-        Je te demande pardon Papa. Je t’aime de tout mon cœur, je suis terriblement désolée.
Ce qu’elle n’avait pas osé lui dire, c’est que son père étant un fidèle de Voldemort, lui livrer ce secret l’avait effrayé : avoir un enfant, avec un rebelle, hors mariage… C’était le comble ! Lily-Rose sécha un minimum ses larmes. Voilà. Elle avait livré ce secret. Enfin. Et à ce moment précis, elle n’espérait qu’une seule chose : que le sorcier du bal n’ait pas menti. Car si son père était en fait rebelle… Ce serait bien plus facile.