Quelques années plus tôt, le jour du mariage de Callista
Callista se trouvait dans la salle qui lui servait de lieu, de lieu où elle ne pouvait rien faire d’autre que d’attendre, d’ici quelques heures, elle serait l’épouse de William Travers, un homme qu’elle ne connaissait que trop bien et qui n’avait que très peu changer depuis Poudlard. Si elle désirait faire honneur à sa famille, il n’en demeurait pas moins qu’à cet instant précis, la jeune sorcière ne désirait qu’une seule chose : fuir. Elle se demandait en effet activement si elle arriverait à rester calme et poser aux côtés d’un époux, qui ne faisait éprouver un certain dégoût. En effet, elle était parfaitement au courant de sa réputation et au fonds d’elle-même, elle ne désirait pas qu’il continue dans cette voie-là, même après leur mariage. Cependant, elle était encore bien jeune, elle ne le connaissait pas réellement, elle ne pouvait donc rien dire et se contenter de subir. Elle allait donc accomplir son devoir, même si elle n’en éprouverait aucun plaisir, bien évidemment, à l’heure actuelle, elle ignorait encore plein de choses, mais tout ce qu’elle allait vivre allait forger son caractère et faire la femme belle et forte qu’elle serait quelques années plus tard.

Lorsqu’il fut temps de sortir et de rejoindre l’autel, elle eut droit en amont à une belle gifle de la part de son paternel, lorsqu’elle fut distraite, assez pour ne pas l’entendre et pour la faire arriver en retard, il ne manqua d’ailleurs pas de pester sur tout le trajet et de son côté de pleurer intérieurement, car elle avait non seulement très mal, mais elle souffrait, souffrait d’ores et déjà de ce qui l’attendait. Par chance, la gifle ne fut pas visible, mais une certaine peur s’était installée en elle, suite à cela et lorsqu’elle vit son époux un peu plus loin (cela devait être très visible), mais en seulement quelques minutes, elle dut prononcer ses vœux et suite à cela, elle était enfin bel et bien mariée, pour le meilleur et pour le pire. La fête fut grandiose et mémorable, mais l’envie et la joie n’était pas forcément là, puis, il fut l’heure de consommer le mariage, à son époque, tout se déroulait bien évidemment en public, avec les parents pour spectateurs.

Autant vous dire que Callista ne fut pas autant à l’aise que possible, mais elle dut faire ce qu’elle devait, par chance, elle n’était pas obligée de le faire tous les soirs. Le lendemain, elle put découvrir et partir en route de sa nouvelle vie, qui l’attendait, elle dut habiter à un tout autre endroit, supporter l’absence de son époux, et ses demandes plus qu’étrange, par chance, elle avait réussi à y échapper, mais elle ne pourrait pas le fuir éternellement (et les exigences de sa famille de concevoir un héritier), elle espérait d’ailleurs qu’il rentrerait aujourd’hui très tard car le plus souvent, elle parvenait à échapper à ses obligations grâce à lui et au travail de son époux qui était très prenant, malheureusement pour elle, il semblait peut-être avoir compris ou non son stratagème car il était rentrée beaucoup plus tôt, elle ne pourrait donc probablement pas lui échapper ce soir-là, cela ne l’empêcha pas de réfléchir activement à une excuse pendant qu’il montait les escaliers du manoir.

Très peu de mètre la séparait de lui, bien évidemment, elle ne put s’empêcher de sursauter et de se retourner brutalement lorsqu’il ouvrit la porte sans frapper. Elle était à sa merci.

Les pas de son mari sont de plus en plus audibles et ce dernier semble se rapprocher de plus en plus d’où Callista se trouvait. Elle ne pouvait pas s’empêcher d’être de plus en plus stresser, et de ressentir une certaine peur/frayeur. Elle se souvenait encore de ce fameux regard, regard qu’il avait eu à Poudlard à plusieurs reprises et qu’il adressait à d’autres sorcières, un regard pénétrant et à la fois voraces, un regard qu’il avait également eu lors de la nuit de noce qu’ils avaient tous deux partagés en la présence de leurs familles respectives. Elle était partagée, c’était à la fois ce qui le rendait attirant à ses yeux (non seulement aujourd’hui mais également à Poudlard), mais également cela le rendait effrayant. Deux sentiments plutôt contradictoires qui se mélangeaient en elle, jusqu’à ce qu’il pénètre dans la pièce.

Sans avoir frapper bien entendu, elle était complètement prise au dépourvu, à sa merci, il n’y avait que quelques mètres qui les séparaient et elle se sentait d’ores et déjà mise à nu rien qu’en sa présence. La petite tenue légère qu’elle portait ne l’aida pas plus à se sentir à l’aise en sa présence, elle fit donc son possible pour fuir son regard, mais celui-ci était bien trop attirant, elle se surprit d’elle-même à le fixer donc rapidement droit dans les yeux. Elle sursauta de plus belle lorsqu’il entreprit maladroitement de prendre la parole, un simple salut, froid et stérile. Cela ne fait qu’agrandir la peur qui était déjà présente en elle, va-t-il l’obliger à remplir son devoir ? et de quelle manière ?

Callista restait une femme intelligente, et en seulement quelques secondes, elle s’était d’ores et déjà imaginé plusieurs scénarios pour y échapper, il y avait dans un premier temps ses règles, qui tombaient plus ou moins une fois par mois, mais il y avait également d’autres solutions comme perdre connaissance ou feindre une fatigue. Elle était prête à tout pour y échapper. Elle s’imaginait déjà la suite des événements, mais elle fut ramenée à la réalité par des simple salutations de la part de son époux, rien de plus ou de moins. Elle ne sut directement quoi répondre, devait-elle répondre de manière courte ou longue.

On lui avait toujours appris de répondre de manière orientée sans forcément révéler le fin fonds de sa pensée. De plus, elle ne désirait point contrarier qui que ce soit et encore moins son époux, elle entreprit donc de dire ces quelques mots de manières hésitantes : « Bonsoir » dit-elle en tentant de reprendre contenance, d’un ton absolument pas autoritaire ou strict, son ton était hésitant et tout particulièrement cela montrait qu’elle n’était pas réellement sûre d’elle.

Un silence entreprit rapidement de s’installer, un silence quelque peu pesant, qui fut rapidement rompu par les bruits de pas de son interlocuteur, qui semblait se rapprocher dangereusement d’elle. Elle entreprit de ce fait de reculer instinctivement, elle crut même entrapercevoir un sourire, mais peut-être était-ce elle qui l’avait imaginé il y a quelques minutes. Sans donc l’avertir, elle entreprit de lui balancer ces quelques mots « Si vous pensez toucher ne serait-ce qu’un simple bout de mon être ce soir, je peux vous assurer que je ne vous laisserai pas le faire ! et peut-être même plus jamais, je ne suis pas votre objet » conclut-elle tout simplement.

Callista ne désirait point revenir sur cette fameuse journée où elle avait dû consommer publiquement son mariage, ce jour-là, elle s’était sentie à la fois très gênée, de l’avoir fait devant plusieurs personnes, mais également souillée, par un homme qu’elle ne connaissait que depuis quelques heures seulement. Elle ne l’avait jamais fait avant (c’était la règle), de ce fait, elle avait eu très mal, c’est principalement pour cette raison, que depuis, elle ne désirait plus vraiment retenter l’expérience, probablement qu’elle ressentait encore et toujours de la peur vis-à-vis de cet acte pour lequel, elle n’avait pas vraiment eu une très bonne expérience dès le départ.

C’est pourquoi, elle avait tout fait pour éviter ce moment, soit en faisant semblant de dormir ou en prétextant ne pas être bien, par chance, le plus souvent, elle pouvait l’éviter vu qu’il rentrait très tard, si ce n’est absolument pas de la journée, elle avait eu beaucoup de chance jusqu’à ce jour-là. Il était rentré plus tôt, beaucoup plus tôt qu’à l’accoutumer et elle n’avait guère pu l’anticiper. Ainsi, il était venu jusqu’à elle, il l’avait salué, et elle en avait fait de même, jusqu’à ce qu’elle le vît se rapprocher, par instinct, elle entreprit de reculer, jusqu’à ce qu’elle lui dise très clairement le fin fonds de sa pensée afin d’éviter au mieux son devoir conjugal.

Elle s’attendait à mieux, à beaucoup mieux qu’à un rire, de sa part, mais elle eut droit à un rire, et à quelques paroles de sa part, elle se sentait vraisemblablement piéger dans ce mariage sans sentiment, sans respect, sans amour et outrée par ce surnom qu’il venait de lui trouver, mais elle ne dit rien, se murant pour l’heure dans un silence, silence qui lui rappelait le jour de son mariage. Elle se retrouva bien rapidement piéger (au mur) ; son mari, l’empêchant de s’enfuir à présent, elle avait failli à son devoir à plusieurs reprises, et il lui offrait à présent deux options, remplir son devoir volontairement et il serait tout particulièrement doux comme lors de leur consommation, ou bien si elle ne le faisait pas, il ne manquerait probablement pas de manquer de délicatesse, bien qu’il lui promît cependant de ne pas la violenter.

Soit. Elle se retint de soupirer, elle ne pouvait plus l’éviter, elle aurait pourtant tant aimé ne pas le faire et revenir en arrière, et de ce fait pouvoir choisir, mais c’était un luxe dans lequel, elle ne pouvait plus se le permettre ; « Très bien ; mais je ne vois absolument pas la différence, notre première fois a été immonde » lui avoua-t-elle sans attendre « En quoi cela pourrait être différent ? » le questionna-t-elle tout en marquant une pause et tout en pensant activement à ses amies qui devaient profiter à l’heure qu’il était de leur liberté « Je ne vous connais toujours pas plus qu’au jour de notre mariage après tout, en êtes-vous si peu conscient ? »

« J’aimerai vous proposer un marché » finit-elle par conclure.

Repenser à cette fameuse nuit était un véritable cauchemar pour elle, elle ne voulait pas revivre ce moment, c’était un fait, un fait qui semblait partager par son époux qui devait activement pour l’heure, penser tout comme elle, elle put rapidement le découvrir, et pourtant, elle ne pourrait pas l’éviter éternellement elle le savait, il s’était rapproché de plus suffisamment d’elle, pour qu’elle ne puisse plus reculer, ou encore s’enfuir. Elle en profita pour lui parler, tenter de lui faire comprendre qu’il s’était pourtant écoulé quelques semaines et que pourtant, depuis, ils n’avaient pas appris à plus se connaître.

Attendant patiemment sa réaction, il entreprit de glisser son doigt sous le menton et de le relever, tout en lui répondant rapidement qu’ils avaient toute leur vie en réalité pour apprendre à se connaître, en soit, il n’avait pas totalement torts, cependant, tout ce qu’elle désirait de son côté, c’était de commencer d’ores et déjà à apprendre à le connaître et passer à l’étape supérieure par la suite, sans pour autant en fonction que cela ne se laisse découler plus de quelques jours, elle s’était alors empressée de lui proposer un marché, bien qu’elle n’y avait réellement pas réfléchi initialement, elle avait tenté le tout pour le tout, se doutant en vrai qu’il refuserait, elle fut tout particulièrement surprise d’entendre tout le contraire.

Elle entreprit sans attendre de faire marcher ses neurones, histoire de trouver quelque chose d’intéressant à dire, en réalité, il lui vint deux idées en tête, et elle s’empressa donc de tenter le tout pour le tout en reprenant la parole « Tentons d’essayer d’apprendre à nous connaître un peu ce soir, j’aimerai beaucoup discuter avec vous, et qui sait, je pourrais peut-être concevoir de passer à l’acte ce soir ou dans les jours à venir » proposa-t-elle tout en sachant pertinemment qu’il refuserait, elle n’avait plus qu’à espérer, elle tenta de fuir brièvement son regard et pourtant, il tenait toujours son menton avec ses doigts, « J’aimerai également vous soumettre mon souhait de continuer à reprendre mes études » conclut-elle sans attendre dans sa direction.

Elle venait de formuler un de ses souhaits en son époux, celui de poursuivre ses études, tout en appréhendant bien évidemment ses réactions, allait-il accepter ? Ou allait-il refuser ? Elle allait bientôt le savoir, tout comme obtenir une réponse à son autre demande, celle de converser avec lui ce soir, et d’apprendre à le connaître, en lieu et place de consommer de nouveau le mariage. Elle n’avait plus qu’à attendre et à rester attentive à ses réactions, et à ses faits et gestes, elle n’était pas non plus complètement nulle et idiote, et savait malgré son jeune âge les comprendre et les étudier.

Demeurant parfaitement calme et posé face à ses questions, William entreprit d’y répondre, Callista entreprit, elle de l’écouter ; Il n’était pas contre, du moment que cela ne mettait pas des freins à la famille Travers et que cela ne faisait pas honte au jeune homme ou encore à la famille. Elle ne pensait pas que son projet porterait atteinte à l’un ou l’autre de ce qu’il venait de dire, cependant, elle entreprit malgré tout de lui apporter diverses précisions « Je ne pense pas que tenter de faire carrière dans le stylisme et dans la mode réponde à l’une de vos craintes ? » demanda-t-elle sans attendre dans sa direction.

« J’aime dessiner et créer, c’est l’une de mes passions » lui dit-elle tout en parlant davantage d’elle, avant de réfléchir à ce qu’elle pourrait lui demander « Qu’elles sont vos passions ? Avez-vous toujours souhaité rejoindre la boîte familiale ? » avait-elle demandé sans attendre dans sa direction. Elle demeurait plutôt curieuse et ouverte à ce qu’il pourrait dire.