prénom : fils d'une famille autant allemande que française, Ferdinand doit son prénom à la tradition qui veut que, chez les Wieder, le second né porte un prénom français. Son deuxième prénom, Leddicus, est en hommage au fondateur de la famille. Un tel prénom, aujourd'hui, au Ministère de la Magie, fait la fierté de Wieder qui s'en sert pour rappeler son influence internationale nom : les Wieder sont une vieille famille bourgeoise qui, au XVIIe siècle, a fui le France et les répressions politiques qui ont sévi contre les protestants et les prétendus Sorciers. Famille de marchands de papier et plume magiques, ils ont mis des années à bâtir une fortune familiale importante, en passant par le tissu des toiles magiques, les encres ou le matériel servant à la papeterie, la photographie ou la peinture. Aujourd'hui, les Wieder sont considérés comme l'une des familles les plus puissantes dans l'économie magique Allemande. Elle a bénéficié au XIXe siècle d'une réforme du statut du Sang, pouvant justifier de deux siècles au moins son Sang-Pur. Elle n'a toutefois jamais été admise dans les rangs aristocrates d'une Allemagne magique très conservatrice. Pour autant, profondément conservatrice, voire raciste, la famille Wieder s'est illustrée au début du XXe siècle en soutenant ouvertement Grindelwald  âge & date de naissance :peu connaissent le véritable âge de l'Araignée - il a fait en sorte de construire une aura de mystère autour de lui, notamment parce qu'il est terrifié par le vieillissement. Pour autant, il a soixante dix-neuf ans et est né le trois janvier mille neuf cent vingt-deuxnature du sang :évidemment, Ferdinand est un Sang-Pur et appartient à une famille de la haute-bourgeoisie allemande qui peut prétendre à cette pureté depuis quatre siècles au moins. Mais il est surtout un des principaux représentants d'une conservatisme Puriste politique depuis ses études de Droit, ayant de nombreuses fois théorisé la supériorité du Sang-Pur sur les autres typologiques sanguines. Un tel racisme structure toute sa pensée sociale, puisqu'il est convaincu qu'en temps que membre d'un gouvernement Puriste, il travaille à la réforme d'une société pourrie par le bourbisme et nécessitant une réelle révolution...École & maison : Ferdinand Wieder a suivi des études à Beauxbâtons, comme tous les enfants cadets Wieder, puis à l'Université Magique de Berlin pour laquelle il a produit une thèse sur la structuration interne et idéologique de la Chancellerie magique d'Allemagne à la première moitié du XIXe siècle profession : Docteur ès Droit, spécialisé dans les politiques et institutions publiques, conseiller aux affaires européennes auprès du Directeur du Département de la Coopération Magique Internationale puis Haut-Juge au Magenmagot, Ferdinand Wieder est, depuis 2000, le Directeur du Département du Contrôle de la Population magique. Sa nomination par le Seigneur des Ténèbres découle de sa volonté d'asseoir une pensée Puriste et conservatrice de manière plus durable dans la société britannique. Wieder incarne politiquement l'héritage des théories de Grindelwald et bénéficie depuis toujours d'une réputation de politicien manipulateur et travail hors-pair. Mondain et influent dans la haute société, Wieder a installé sa marque depuis son arrivée dans le Département. De nombreux espions participent à sa police politique, tandis que les opposants et les nés-moldus disparaissent tandis qu'une fine propagande Puriste s'est mise en place. Son contrôle sur la presse lui permet de maintenir le pouvoir de Voldemort. Affiliation : Ferdinand est, depuis la Première guerre, un Mangemort qui n'a jamais cessé de soutenir la cause du Seigneur des Ténèbres. Arrivé en Angleterre en 1953, il a très tôt épousé les idées de Voldemort dès lors que ce dernier a constitué autour de lui un groupe de fidèle. Juriste, travailleur acharné, homme de fêtes et cultivé, Ferdinand a très tôt servi de caution intellectuelle au mouvement de Voldemort. Crédit : Historyavatar, pour l'avatar ; Penydreadful pour le gif.

A quiconque demanderiez-vous qui est l'Araignée, le célèbre Ferdinand Wieder, on vous répondrait avec facilité, un sourire aussi crispé qu'amusé en coin: "un spectacle dans un spectacle".
Le vieux Mangemort est sûrement une des personnalités les plus mondaines de la société britannique magique. Beaucoup de politiciens, d'artistes, d'universitaires et d'influents se retrouvent régulièrement au salon Wieder dans la banlieue chic du Londres magique. Un être de représentation dont le sourire mielleux et l'odeur de lavande accompagnent chacun de ses pas dansants et son phrasé précieux. Tous se bousculent à chaque ouverture de saison pour s'afficher auprès de son mondain qui connaît aussi parfaitement les chambres sombres du Ministère de la Magie que les salons dorés des puissants. Caution sociétale et mondaine de Voldemort, le Directeur du Département du Contrôle de la Population magique est un influent personnage de la ruche puriste et conservatrice d'un Royaume-Uni où la réputation sociale, la méfiance et l'extrême surveillance règnent douloureusement.
En effet, tous ont appris à craindre ce petit homme dodu, délicat et rieur. Si ses costumes en velours, ses cravates romantiques en soie et ses bijoux le font apparaître comme un étrange dandy sorti d'un autre temps, beaucoup savent que ce politicien mondain dirige son Département d'un main de fer. Puissant Mangemort, il a depuis des décennies développé un large réseau d'espions, ses petits oiseaux, qui lui rapportent des informations tant politiques qu'intimes sur toute la population magique. Maître de la propagande, chef d'orchestre de la politique Puriste conservatrice de Voldemort, il est en réalité un monstre sans une seule once d'empathie - monstruosité mondaine que révèlent seulement son regard constamment froid et son surnom, "l'Araignée". Car Wieder a appris à tisser sa toile et à en tirer les délicats mais solides fils de soie lorsqu'il en a besoin. Tous savent qu'en plus de la police et des juges du Département de la Justice magique, la police politique qu'incarnent espions et raffleurs et contrôlés par Wieder est puissante et dangereuse.

Wieder demeure un mystère pour beaucoup. Si sa famille est connue, elle l'est surtout en Allemagne et a à coeur de préserver une forme de pudeur chère à la haute-bourgeoisie de l'Est.
Car derrière les dorures de son salon, Ferdinand cache une vie privée à laquelle personne n'a accès. Depuis très jeune certain qu'il lui est nécessaire de manipuler les apparences afin de créer une illusion si puissante qu'elle permet d'éloigner les personnalités les plus dangereuses, Wieder a calfeutré son âme derrière un masque théâtral et politique si bien incrusté dans sa peau qu'on en a oublié sa vraie personnalité. Travailleur, cultivé, sensible, solitaire et profondément meurtri par le lourd secret de son orientation sexuelle, Wieder a probablement sombré dans la folie dès la fin de son adolescence. Conscient du danger que représentait l'assouvissement corporel de ses attirances sexuelles pour les hommes, il a progressivement développé une haine de lui-même qui l'a conduit à sombrer dans une distance nécessaire à ses sentiments. Incapable de se livrer, de ressentir de l'empathie ou du désir, il s'est éloigné de son essence pour n'être plus qu'une coquille en représentation. La lecture, l'alcool, l'étude et le travail lui permettent de garder éloignés ses fantasmes homosexuels et toute forte de ce qu'il considère comme une Chute potentielle.
Au fil des années, Ferdinand Wieder s'est éloigné de lui-même et a fait de sa blessure originelle toute une identité qui a fini par le faire disparaître tout entier. Sa haine raciale, sa gourmandise, son acharnement au travail et la constante mise en scène de lui-même sont autant d'ultimes obstacles à sa folie.

I.
Ferdinand Wieder est né lors d'une froide nuit de janvier 1928, entouré des immenses troncs de la forêt noire, refuge séculaire des sorciers d'Allemagne où nombre de demeures sont cachées. Dans la famille, cette naissance est célèbre: en quelques heures à peine, sa mère Katarina Wieder parvient à accoucher sans grandes douleurs, comme pressée de se débarrasser d'un enfant non désiré, fruit d'une mariage non désiré et d'une union physique et sexuelle forcée. Enfant du viol qui se calfeutre dans les lourds draps d'un contrat de mariage bourgeois, Ferdinand est dès la naissance laissé à-côté de la tendresse et de l'amour. Sans doute est-ce pour cette raison qu'il a exigé en héritage, à la mort de son père, cette vieille bâtisse perdue dans la forêt dans laquelle il disparaît lorsqu'il n'est pas en représentation mondaine au sein de son hôtel londonien. Sous doute y-a-t-il ici une quête d'une origine cachée entre les branches portées au ciel et les racines souterraines de sa propre famille. Sans doute y cherche-t-il encore aujourd'hui un réseau familial dont la sève rassurante a toujours manqué.

Eduqué par sa grand-mère paternelle, Présidente-Directrice de la Bibliothèque Magique d'Allemagne de Berlin, Ferdinand est vite éloigné de ses parents pour vivre aux côtés de cette vieille dame aux origines aristocratiques, lettrée, froide et influente dans un univers artistique berlinois en pleine effervescence. Car depuis quelque temps, Grindelwald fait parler de lui et toute une oligarchie allemande magique se plaît à soutenir son combat pour une purification du monde. Aussi, très vite, son univers devient celui des livres, des mythes et des soirées mondaines interminables organisées par sa grand-mère. Véritable pilier social de la famille Wieder, Yvta Wieder tire les ficelles de tout un monde culturel qui se met au service de Grindelwald. Elle ne manque d'envoyer son petit-fils à quelques dîners somptueux dans la demeure berlinoise de ses parents mais s'assure qu'il n'y reste jamais trop longtemps. De salons en salons, d'hôtels particuliers en hôtels particuliers, de théâtres en opéras, Ferdinand est dès l'enfance accoutumé à la représentation sociale. Très vite, il intègre la nécessité d'une mise en scène de lui-même ; il comprend qu'il n'est qu'un signe familial, une donnée référentielle à laquelle un réseau de sens est associé contre sa propre volonté. Cette distorsion avec lui-même est probablement ce qui constitue un des fondamentaux de son être.

Le seul refuge du jeune garçon s'établit dans les livres de la bibliothèque de sa grand-mère. Contes, fables, romans, recueils de poésie, Ferdinand est progressivement initié à ces genres qui constituent un rempart contre le vide illusoire dans lequel le plonge régulièrement sa famille. Il y trouve l'affection et le sens qui manquent tant à son existence et il ne cessera jamais, de toute sa vie, de lire.
Du reste, Ferdinand demeure dès l'enfance un être solitaire, observateur et mature. Elevé seul par sa grand-mère, au contact de son frère aîné à de rares occasions, il passe le plus clair de son temps au contact d'adultes qui ne le traitent pas comme un être trop fragile. Il y apprend beaucoup, notamment dans des domaines culturels grâce au réseau important de sa grand-mère. Il tire encore aujourd'hui de cette enfance la nécessité de préserver des relations durables.

II.

L'adolescence demeure pour lui un moment clef qui détermine durablement son existence.
Après l'apparition de ses pouvoirs, Ferdinand Wieder reçoit sa lettre d'admission pour Durmstrang et pour Beauxbâtons, les deux écoles les plus proches d'Allemagne. Comme le veut la tradition familiale, et parce que sa grand-mère elle-même y a suivi ses études, Ferdinand intègre Beauxbâtons puisqu'il est le fils cadet de la famille. Cet éloignement de Berlin et du manoir de la forêt noire constitue un véritablement déchirement pour ce jeune garçon, petit et dont on se moque du léger embonpoint dès son arrivée à l'école.

Ferdinand y excelle dans la plupart des disciplines théoriques mais parvient avec difficulté à briller dans d'autres plus pratiques. Esseulé, il passe toutes ses journées dans la bibliothèque, portant l'oeil sur les grimoires et sur quelques jeunes hommes plus âgés qui l'attirent de plus en plus. Passant des vacances auprès de sa grand-mère auprès de toute la haute société berlinoise et le reste de son temps seul, cet isolement finit par lui peser et il comprend que sans un effort personnel, il ne parviendra jamais à s'intégrer totalement.
Aussi, dès sa troisième année, son attitude change rapidement. Il se rapproche de quelques puissants chefs de groupe et se fait petit à petit accepter. Drôle, souriant, Ferdinand devient le confident de plusieurs élèves. Il joue des coudes pour se placer en éminence grise de quelques garçons meneurs et parvient petit à petit à être indispensable. Commence alors pour lui la conception d'un masque social qu'il n'aura de cesse, depuis lors, de perfectionner. Mettant à profit des années d'observation des cercles mondains que contrôle sa grand-mère, Ferdinand Wieder devient un adolescent central à Beauxbâtons.

Très vite, il s'entoure d'un cercle d'amis influents dont beaucoup resteront longtemps en contact avec lui. A la fin de sa scolarité, il les invite même dans l'hôtel particulier berlinois de sa grand-mère, leur permettant à eux aussi d'entrer dans le grand monde. Surnommé l'Araignée par ses amis, il étonne notamment par la métamorphose de lui-même qu'il a longuement opéré: des tenues vestimentaires classiques, il commence à suivre une mode de jeune dandy et se laisse même pousser une fine moustache qui habille son visage rond. Le tissu en soie de beaucoup de ses tenues lui vaut également ce surnom: le jeune Wieder tisse un toile fine et délicate autour de son monde dans laquelle il est préférable de ne pas se prendre les pattes...
Evidemment, il termine sa scolarité avec succès. Une richesse intellectuelle qui s'accompagne d'un véritable émoi physique pour les autres hommes.

III.
Dès sa sortie de l'école de magie française, Ferdinand intègre l'Université Magique de Berlin pour y suivre des études de Droit.

Cette entrée à l'Université constitue pour lui un premier laboratoire pour l'animal politique qu'il va progressivement devenir. Grindelwald est à l'apogée de son hégémonie chez les Sangs-Purs et les conflits intestinaux qui ravagent la communauté magique internationale excite des débats politiques dans toute l'Europe. L'Allemagne, clairement positionnée en faveur du Mage noir depuis le volteface d'Anton Vogel, trouve dans les plus anciennes familles de Sang-Pur les fervents défenseurs de Grindelwald. Les Wieder ne font pas exception, désireux d'intégrer durablement le concert des grandes familles qui les ont toujours vus comme des arrivistes. Soucieux de préserver l'empire économique, le père de Ferdinand et son frère aîné cherchent cependant à assurer un soutien surtout financier à l'ennemi de Dumbledore. Le jeune Ferdinand y voit l'occasion d'incarner une branche beaucoup plus politique. Aussi décide-t-il de se présenter à la tête du parti conservateur des Jeunesses Puristes, élection à laquelle il échoue mais qui le place dans les bonnes grâces du nouveau président du Parti Puriste Allemand qui voit en lui une occasion d'asseoir le poids politique de son organisation. Ferdinand intègre ainsi le bureau politique et est chargé, à à peine vingt-et-un ans, de la communication du Parti et des relations avec la presse.
Parallèlement à ses études de Droit, il fait de l'hôtel particulier berlinois de sa grand-mère un lieu important des mondanités puristes allemandes. Toute la jeunesse Puriste s'y retrouve, bientôt rejointe par des personnalités plus expérimentées. Dès lors, Ferdinand termine d'asseoir toute son éducation sociale. Dîners, mondanités, fêtes, opéras, représentations, salons, repas estivaux en campagne ; tout devient un large plan de bataille aussi idéologique que personnel.
Ferdinand devient alors une figure de proue du conservatisme allemand, en faisant notamment de l'Université Magique un lieu de débats et de réflexions politiques. En effet, il y convie des philosophes ou des artistes invités à proposer des conférences qui attirent de plus en plus de monde.

Cette célébrité politique et sociale s'accompagne d'une énergie débordante chez le jeune dandy.
Profitant de la discrétion du reste de sa famille préoccupée par le destin des entreprises Wieder, Ferdinand devient un nouveau mondain central dans une société magique berlinoise en pleine mutation. Les vieilles familles aristocratiques, vues parfois comme trop frileuses dans leur soutien à Grindelwald, sont dépassées par cette bourgeoisie naissante qui n'hésite pas à renoncer à quelques coups d'éclat pour s'imposer.
Les désirs du jeune homme sont aussi de plus en plus importants: cette soif intellectuel de vivre s'accompagne de plus en plus d'un appétit sexuel qu'il peine à réprimer. Si, en public, il imite beaucoup de ses amis qui cherchent à préserver une sorte de mythe viril du jeune allemand davantage intéressé par la cause Puriste que par le corps féminin, il commence progressivement à laisser aller ses plaisirs homosexuels avec quelques jeunes hommes du Parti et d'autres rencontrés au hasard des festivités berlinoises.

En 1945, alors qu'il n'a qu'à peine vingt-trois ans, deux évènements viennent définitivement briser le cours de sa vie.
Tout d'abord, c'est la chute de Grindelwald défait par Dumbledore qui met un terme à sa carrière naissante de politicien Puriste. Le parti est grandement fragilisé et doit même être mis en sommeil pendant plusieurs décennies. Les dégâts politiques et sociétaux sont importants ; les conservateurs perdent le pouvoir de la Chancellerie Magique ce qui redéfinit complètement le parcours professionnel auquel le jeune Wieder, encore étudiant, se destine. Les fêtes et mondanités sont stoppées net et Ferdinand décide de s'exiler socialement dans la demeure familiale au coeur de la Forêt noire, au sein même de ce manoir vide que ne fréquente plus sa famille et dans lequel il a vu le jour deux décennies plus tôt. Entouré d'arbres millénaires et de légendes, enfermé dans le confort solitaire de la vieille bâtisse, Wieder ne s'adonne plus qu'à l'étude et aux recherches universitaires qui composent sa thèse en Droit publique.
Ce que tous ignorent, c'est qu'une nuit de 1945 a définitivement éloigné Wieder du monde humain. En effet, quelques semaines avant la chute de Grindelwald, après une fête retentissante, le jeune étudiant passe une nuit avec un autre homme. Jamais personne n'aura d'informations quant à cette nuit, mais Ferdinand se réveille au matin brisé, définitivement assuré qu'il doit prendre le large de lui-même, de ses désirs et de ses plaisirs. Bien que très répandue dans un milieu conservateur viriliste prônant un entre-soir masculin et porté aux nues par des lieux dédiés aux pratiques sexuelles tels que les garnisons des milices Puristes, l'homosexualité masculine est bannie de la haute société allemande toujours soucieuse d'une morale toute protestante et prompte à faire de la famille un modèle sacré et structurant. Dès lors, Ferdinand se voit comme son propre monstre et vit cette dernière nuit avec un homme comme une Chute que tant d'artistes ont exploré dans les textes mettant en scène un archange devenu démon. Quelques années plus tard, on retrouvera le cadavre d'un père de famille moldu, nu, éviscéré dans sa maison. Bien-sûr, jamais personne n'a un jour su l'identité de son meurtrier.

IV.
Reclus dans son manoir de la Forêt noire, Ferdinand termine sa thèse. Entouré de livres, de nourriture et de bons vins, il sombre dans une solitude qui devient un exutoire autant qu'une prison. Ponctuant de longues sessions d'étude par des marches en forêt, le jeune homme ne voit quasiment plus personne. Cette première dépression le fait entrer dans un cycle de folie qui au fil des décennies deviendra de plus en plus violent. Quelques rares proches sont admis dans la demeure de pierre, loin du monde et d'une société aux mille lumières hypocrites. Aujourd'hui encore, ces quelques amis peuvent se targuer d'êtres les quelques seuls être à connaître réellement Ferdinand Wieder. Ou presque.

En 1950, tout juste Docteur ès Droit publique magique, Ferdinand Wieder devient professeur dans la même Université. Ce retour à la vie sociale lui permet de renouer avec un réseau social intellectuel toujours présent, mais discret. Cinq ans après la défaite de Grindelwald, les idées Puristes conservatrices sont mal vues. Le souvenir des années trente et quarante, trop prégnant encore, ne laisse que peu de marge à Wieder. Par ailleurs, mise à la retraite forcée à cause du positionnement idéologique familial, sa grand-mère quitte la Bibliothèque Magique d'Allemagne, à Berlin, et en profite pour vendre son hôtel particulier. Humiliée, déçue d'un monde qu'elle estime trop lâche et d'une société en ruines, elle s'exile en France dans un château bourguignon dans lequel elle décède en 1953.

La même année, Ferdinand Wieder, lors d'une de ses conférences universitaires, est repéré par un conseiller de l'Ambassadeur Magique d'Allemagne en Angleterre. Celui-ci, exilé depuis 1945 par la Chancellerie alors qu'il occupait le poste de Sous-Ministre des Affaires étrangères magiques, cherche à constituer autour de lui un réseau d'allemands conservateurs influents. Encore connu, Wieder est un candidat idéal.
Après quelques semaines d'incertitude et d'entretiens, Ferdinand devient ainsi Conseiller au Département de la Coopération magique internationale auprès du Directeur. Chargé des affaires européennes, le jeune homme voit l'occasion de prendre ses distances avec une Allemagne magique devenue l'ombre d'elle-même.

A Londres, Ferdinand renoue avec ses vieilles habitudes. Par l'héritage financier conséquent de sa grand-mère et la vente du château français de cette dernière, il acquiert une riche et confortable demeure londonienne. A l'hôtel particulier berlinois en succède un nouveau, londonien, dans lequel Wieder reproduit tout un système déjà en place lorsqu'il était étudiant à Berlin. Petit à petit, le Conseiller Wieder s'entoure d'une caste sociale bien moins regardante que l'aristocratie allemande. Intellectuels, artistes, politiciens, présidents d'entreprise ; tout un monde se reconstitue autour d'un Wieder qui fait de la mondanité une nouvelle idéologie politique. Désireux de faire un temps oublier son soutien à Grindelwald, Ferdinand n'affiche aucune opinion politique claire, s'entourant surtout d'individus puissants et opportunistes qui gravitent autour des cercles de pouvoir londoniens.
Son poste au Ministère de la Magie est d'ailleurs l'occasion pour lui d'asseoir un réseau davantage international. Son passage scolaire en France, ses origines allemandes et sa désormais vie professionnelle et sociale à Londres lui permettent de s'entourer d'individus aussi puissants que mystérieux. Usant d'un petit mais puissant réseau d'espions, il devient un Conseiller influent au Département de la Coopération magique internationale. Travailleur de l'ombre, ne cherchant pas à prendre la lumière dévolue au Directeur du Département, il est apprécié pour son professionnalisme et sa rigueur. Sa culture littéraire et juridique le rend indispensable dans les grandes orientations de la diplomatie, et son réseau européen en fait un atout indéniable dans un Ministère qui se relève lui aussi des années Grindelwald.
Ainsi, et tandis qu'en Allemagne son père vient de mourir après lui avoir légué définitivement en héritage le manoir de la Forêt noire, Ferdinand Wieder se reconstruit et réinstalle son masque social.

V.
Dès la fin des années soixante, le monde magique recommence à trembler. L'Angleterre voit naître un nouveau mouvement extrémiste tenu par un certain Lord Voldemort.
Ferdinand n'a jamais réellement raconté par quel biais il a rencontré Tom Jédusor et ses sbires. Sûrement y-a-t-il comme toujours un lien avec le milieu social et mondain dans lequel il régnait à ce moment-là, l'un servant l'autre. Une telle société contenait forcément en elle des membres de vieilles familles anglaises n'ayant pas digéré l'échec de Grindelwald quelque vingt années plus tôt. Toute cette génération jeune et énergique s'étant transformée en quarantenaires désaburés, elle trouve dans ce nouvel élan l'espoir d'un vrai changement sociétal.

Toujours est-il que Ferdinand devient un Mangemort approché par Voldemort pour son assise de l'ombre au Ministère et pour son influence sociale. Ce nouveau pas dans la haine conduit Ferdinand à jouer un rôle supplémentaire, activité favorite qui l'éloigne encore davantage de lui-même. A la fois espion à la solde de Voldemort, dandy parfumé mondain des soirées désabusées londoniennes de la haute société et Conseiller travailleur au Ministère, Ferdinand se plonge de nouveau dans ses travaux universitaires et publie coup sur coup de nombreux ouvrages politiques au sujet d'une réforme nécessaire de la société magique anglaise. Etiqueté progressivement et clairement comme Conservateur, il est au début bien vu au Ministère, sorte de caution conservatrice de droite qui permet aux plus hauts dignitaires de contre-carrer officiellement le pouvoir de Voldemort. Mais les espions font peur, et on décide d'exiler le Conseiller Wieder au Magenmagot.
Nommé Haut-Juge chargé des affaires diplomatiques en 1972, il est en charge d'un pôle judiciaire d'affaires liées aux conflits d'intérêts diplomatiques et aux différents dossiers criminels impliquant des ressortissants anglais. Bien que Docteur en Droit, Ferdinand ne connaît rien à la fonction de magistrat. Il s'entoure alors de conseillers influents qui sauront lui apprendre rapidement les ficelles d'une institution complexe, tandis qu'il décide de tourner à son avantage cette entrée au Département de la Justice Magique.

Pendant huit ans, Wieder va incarner au sein du Département une opposition farouche à Croupton qu'il considère comme un véritable danger pour la cause Puriste. Participant dans l'ombre à une campagne de presse visant à faire passer le Directeur de la Justice Magique comme un autoritaire paranoïaque, Wieder devient rapidement intouchable au sein d'un Département censé être un placard.
Aussi, en 1980, Wieder est démis de ses fonctions. L'Angleterre magique, bouleversée par les exactions de Voldemort et de ses Mangemorts, sombre dans un cycle paranoïaque sombre où tous les lieux de pouvoir deviennent menaçants. Trop marqué à droite, le Haut-Juge est un marqueur visible pour une opinion publique qui se méfie de plus en plus des idées conservatrices.

Un nouvel exil commence pour Wieder qui décide de reprendre ses quartiers dans son manoir de la Forêt noire, préservant toutefois son adresse londonienne pour quelques réceptions. Son renvoi du Ministère n'est pas encore contemporain à la chute de Voldemort. Aussi, Wieder ne cherche aucunement, à ce moment-là, à se faire oublier. La Chancellerie allemande, de nouveau passée dans le camp des Conservateurs, renoue avec quelques réseaux d'influence puristes desquels Wieder fait partie. Il est un atout considérable pour une diplomatie allemande qui, en Europe, cherche à s'opposer à l'Angleterre en montrant davantage de stabilité.
Mais 1981 et la chute de Voldemort rebat complètement les cartes. Parti à temps du Ministère, et bien que soupçonné, Wieder n'est pas inquiété. Il ne fait pas partie des gros poissons attrapés par le Ministère. La chute de Croupton termine de le disculper de toute accusation, puisqu'un tel changement radical à la tête de la Justice Magique stoppe les enquêtes trop nombreuses et parfois paranoïaques contre de prétendus Mangemorts. Par ailleurs, protégé par le régime allemand et à presque soixante ans, Wieder décide d'entamer une première retraite en s'installant définitivement dans le manoir Wieder de la Forêt noire.

VI.
Ces quelques années de retrait des responsabilités politiques s'accompagnent toutefois d'une stature politique et universitaire solide.
Wieder, considéré comme un Professeur honoraire de l'Université Magique de Berlin devient une caution intellectuelle au régime conservateur alors en place. Discret en Angleterre où il maintient cependant par quelques dîners somptueux mais intimistes des relations mondaines solides, il effectue plusieurs conférences universitaires et publie de nombreux essais de politique. Très étrangement, cette vie loin des responsabilités diplomatiques ou ministérielles est sûrement une des parenthèses les plus sereines de son existence. Toujours soucieux d'une purification de la société magique, il fait de ses travaux de recherche un socle solide sur lequel s'appuyer.

Aussi soutient-il de nombreuses causes Puristes européennes. Sa fortune familiale, partagée depuis la mort de leur parent entre son frère aîné et lui, lui permet en plus d'un confort luxueux de soutenir financièrement de nombreuses causes. Aussi Wieder se veut-il être un intellectuel influent, une éminence grise de la cause Puriste européenne. C'est par ce mécénat politique et artistique qu'il consolide un réseau de personnalités influentes mais aussi d'espions à sa solde qu'il surnomme rapidement ses petits oiseaux. Tous commencent à comprendre combien Wieder fait aussi de la politique un enjeu souterrain, financier. Sa patience, son travail et son influence sociale en font un atout majeur pour d'autres politiciens plus en lumière qui cherchent auprès de lui des conseils d'un homme qui fut une des têtes pensantes sous Grindelwald.

Le retour de Voldemort contribue encore plus, en 1995, à asseoir son influence politique.
Fidèle du Mage noir, Ferdinand Wieder ne fuit pas l'appel du Seigneur des Ténèbres, considérant qu'il n'a pas déserté et qu'il a continué à oeuvrer de la même manière pour les mêmes idées. Etant toujours perçu par tous comme un politicien, il n'est pas inquiété par d'éventuelles représailles. Wieder est influent, certes, mais il n'est pas pour autant le plus puissant des Mangemorts ; aussi est-il moins exposé que d'autres aux colères de Jédusor.
De 1995 à 1998, Wieder continue à oeuvrer pour la cause Puriste européenne. Croyant au possible succès de Voldemort, l'Araignée comprend combien en cas de victoire il sera nécessaire d'instaurer une révolution sociétale hiérarchisée par le statut du Sang. Il consolide ainsi son réseau d'espion et contribue financièrement à la mise en place d'un régime puriste. Wieder devient ainsi en trois années un Ambassadeur de l'ombre, parcourant les gouvernements et partis politiques internationaux. Son objectif: préparer l'arrivée au pouvoir de Voldemort tout en discréditant le régime bourbiste anglais incarné par un Fudge mou et lâche.

Bras armé politique et sociétal de Voldemort, Wieder fait aussi de son hôtel particulier de Londres un refuge pour une société anglaise conservatrice s'opposant de plus en plus à Dumbledore. Profitant de la campagne du Ministère Fudge contre le célèbre Directeur de Poudlard, Wieder et quelques autres s'immiscent dans la faille idéologique que la lâcheté du Ministre permet. Davantage soucieux de contribuer au trouble qu'à défendre haut et fort des idées Puristes, Wieder et ses espions participent à la désinformation générale, tant à l'échelle britannique que mondiale.

VII.
La Bataille de Poudlard permet en 1998 à Ferdinand Wieder de revenir sur le premier plan de la politique anglaise.
Prenant le pouvoir au Ministère de la Magie, Voldemort décide de le nommer Haut-Juge aux affaires Puristes, après avoir hésité à le nommer Directeur du Département de la Coopération Magique Internationale.
De retour au Magenmagot, l'Araignée prend les pleins pouvoirs d'un pôle chargé de légitimer légalement la Commission d'Enregistrement des Nés-Moldus. Les condamnations pleuvent, tandis que le Magenmagot se fait chambre d'enregistrement des lois Puristes de Voldemort.

D'un point de vue social, Wieder renoue définitivement avec ses habitudes mondaines. S'installant à nouveau dans son hôtel particulier de Londres, il y organise de nombreuses fêtes censées vernir un régime autoritaire et raciste par des modanités. La vieille aristocratie est autant séduite que de jeunes loups qui cherchent une reconnaissance sociale. Désormais membre honorable de l'oligarchie magique, Ferdinand Wieder a pour lui une réputation politicienne et idéologique très ancrée. Tout son réseau officiel et souterrain longtemps entretenu lui permet de devenir une pièce maîtresse de l'échiquier politique et mondain d'une Angleterre magique qui sort d'une nouvelle guerre civile.

Ainsi, quand en 2000 Voldemort réfléchit à institutionnaliser davantage son régime, c'est son Mangemort Politicien qu'il pense prendre la tête du Département de Contrôle de la Population Magique. Un poste taillé pour Wieder qui fait figure de caution sociétale et idéologique dans un régime symbole surtout d'une violence qu'incarnent beaucoup de Mangemorts. A l'ère des mercenaires succède l'ère des politiciens conservateurs. Très associé aux années Grindelwald, Wieder incarne une idéologie conservatrice bien installée dans la haute société anglaise.
Cette accession au Département de Contrôle de la Population Magique termine de faire de l'Araignée un politicien influent aux nombreux espions. Il installe via son Département une politique de la propagande et de la surveillance idéologique constante. Les Raffleurs font disparaître les derniers opposants politiques et continuent à mettre en place la politique raciste de Voldemort. Sous des airs mondains et mielleux, Wieder transforme son influence sociale en une arme de dissuasion. La dictature militaire devient, par son biais, une dictature idéologique complexe et tentaculaire.

Les guerres mettent souvent sous la lumière des personnalités folles, dévorées par des blessures tellement ancrées qu'elle rejaillissent sur les autres dans des temps troublés par la division. Ferdinand Wieder, derrière ses tenues élégantes de soie et parfumée, apparaît comme l'un de ces monstres que les temps les plus meurtriers voient naître...