la beuglante

Amélia avait passé le cours qui avait suivi le petit-déjeuner de ce matin très inquiète pour son ami Daemon qui avait reçu une beuglante de la part de sa grand-mère. Amélia avait été choquée par les mots employée par la vieille dame. Elle avait écarquillée les yeux et essayer de se concentrer à terminer de manger avant le début de son cours mais elle ne pouvait penser qu'à une seule chose : comment Daemon pouvait bien se sentir après une telle beuglante ? Elle et Cassy avaient du quitter la salle pour aller en cours mais pour une fois dans sa vie, il lui avait été difficile de suivre le cours.

Ainsi, une fois le cours terminé, Amélia avait envie d'aller trouver Daemon mais elle n'avait aucune idée d'où il pouvait être... Et puis, voudrait-il même de sa présence ? Il s'était sûrement suffisamment embarrassé par la beuglante qu'il avait reçu, il ne voudrait peut-être pas qu'elle vienne l'embêter ! Pourtant, il n'y avait pas d'âme plus pure qu'Amélia et elle ne laisserait jamais tomber un ami. Alors elle décida de faire le tour du château et d'étendre même sa recherche jusqu'au dehors. Elle finirait bien par tomber sur lui non ? C'est au bout d'une longue demie-heure de recherche qu'elle finit par le découvrir dans le parc à un endroit plutôt isolé. Elle le trouva assis par terre, n'ayant pas assisté à la scène qui venait de se dérouler mais il avait l'air comme s'il avait besoin d'un peu de réconfort d'une âme amicale. Sortant de sa cachette et avançant prudemment et d'un pas léger sur l'herbe, elle parla d'une voix douce comme elle en avait l'habitude avec ses amis.

« Hey Daemon, ça va ?... J'ai entendu la beuglante... ce matin... Je suis désolée... C'était des choses affreuses qui ont été dites... » Elle ne savait pas bien comment dire, comment expliquer les choses. Il n'avait peut-être pas envie de parler et allait l'envoyer balader. Elle le regarda et s'assit par terre aussi, non loin de lui dans l'herbe.

la beuglante

Amélia prenait toujours le temps d'écouter ses amis, que ce soit Cassandra ou d'autres qu'elle appréciait et n'aimait pas voir triste ou désemparée. Parce qu'à son sens il y avait bien trop de noirceur et d'égoïsme dans le cœur des hommes alors elle ne pouvait pas être ainsi. Alors quand elle avait vu Daemon au loin, elle avait senti qu'il n'allait pas bien. Et puis, elle avait encore en mémoire (comme tous ceux qui avaient été présents dans la Grande Salle au moment où la Beuglante était arrivée) les mots de sa grand-mère. Elle avait ressentit directement une immense tristesse pour Daemon mais n'avait pas pu le rejoindre à temps et puis elle devait se rendre à un cours et si elle suivait Daemon maintenant, elle allait le rater... Ce n'était pas dans son genre de rater un cours. Pour elle, tous les cours étaient aussi importants les uns que les autres. Elle avait pensé également que peut-être Daemon désirait être un peu seul un moment et elle ne voulait pas le déranger. Elle se disait qu'elle finirait par le retrouver plus tard dans le château...

Tout en lui saluant et lui demandant comment il allait, elle s'assit par terre non loin de lui, sans paraître trop insistante s'il ne désirait pas parler et qu'il préférait rester seul. Elle l'écouta alors qu'il lui parlait de sa grand-mère, du fait qu'il n'avait plus qu'elle et qu'il la haïssait, qu'elle préférait les beuglantes à toutes autres communications et qu'elle refusait de le voir autrement. La jeune fille ne savait pas quoi dire. C'était bien triste d'avoir une grand-mère qui vous haïssait ainsi. Amélia n'avait que sa mère (et Eléanore qui était pour elle comme une tante) mais au moins les deux seules personnes de sa famille qu'elle avait l'adoraient. Elle avait toujours été très proches de sa mère et elle savait que cette dernière serait toujours là pour la protéger. Doucement, amicalement, Amélia posa une main consolatrice sur l'épaule de Daemon et esquissa un maigre sourire lorsqu'il eut finit de parler.

« C'est bien triste la façon dont ta grand-mère te traite. J'aimerai te dire d'autres paroles consolatrices mais voir sa famille nous haïr doit être horrible. Moi j'ai de la chance avec ma mère. Avoir une relation mère-fille si proche. »

Daemon changea ensuite de sujet bien vite et Amélia comprit qu'il n'avait peut-être pas envie d'en parler. A moins qu'il ne voulait pas déranger pour en parler. En tous cas, sur un ton d'apparence enjoué il lui proposa de faire quelques tours de balais. Si elle adorait le Quidditch elle voulait quand même clarifier les choses.

« Tu sais que je ne sais pas résister au Quidditch ? » lui demanda t-elle avec un demi-sourire. « Cependant, je sais encore mieux être là pour mes amis. Alors si vraiment tu as besoin de parler plus profondément de ta situation avec ta grand-mère, et de n'importe quoi d'autres, je suis là... Il n'y a vraiment pas moyen de dialoguer avec ta grand-mère ?  Pourquoi te déteste t-elle tant ? Comment peut-on détester quelqu'un de son propre sang à ce point ? »

la beuglante

Amélia était toujours pour ses amis et pour les personnes qui en avaient besoin. C'était sans doute sa personnalité calme et posée qui jouait beaucoup avec les gens. Il y avait une douceur naturelle qui émanait de l'adolescente qui faisait comprendre aux gens qu'ils pouvaient lui faire confiance avec leurs secrets. Jamais elle ne les trahirait (à moins qu'il ne trahisse avant ou qu'ils ne s'en prennent à ses amis) car toucher aux amis à Amélia, c'était un crime suprême.  Elle ne réagirait impulsivement comme n'importe lequel Gryffondor (désolée Daemon!!!) mais elle allait réfléchir pendant des semaines entières à la meilleure manière de se venger sans que l'on soupçonne son implication car, soyons francs, qui viendrait soupçonner un tel visage d'ange ?  Pas une once de méchancetés n'émanait d'Amélia.

Ainsi, elle avait dit à Daemon qu'elle serait heureuse de faire du Quidditch avec lui mais qu'elle était capable aussi de l'écouter s'il avait des choses à dire. Elle avait touché son épaule en signe d'amitié. Elle voyait bien qu'il souffrait. Elle voyait bien qu'il se mettait un fardeau sur les épaules et que cela l'empêchait d'avancer quelque part. Elle ne comprenait pas du tout pourquoi sa grand-mère le haïssait tant (ce sale troll comme il le disait si bien bien qu'Amélia n'irait jamais user de terme si péjoratif envers quiconque!).  Elle était réellement triste que sa grand-mère le considère ainsi et se disait qu'elle avait bien de la chance de s'entendre si bien avec sa mère. Quoiqu'elle ne pouvait pas dire du côté de son père car elle ne l'avait jamais connu et elle s'en portait très bien, elle avait aussi en Eléanore la présence d'une tante et c'était là la seule famille dont elle avait besoin. C'était peu mais c'était les plus importantes personnes de sa vie. Hormis ses amis bien entendu mais les amis étaient la famille que l'on choisissait. Elle aurait aimé que Daemon ait une famille plus facile...

Alors qu'ils s'avançaient en direction du terrain de Quidditch, Daemon lui fit alors une surprenante révélation et Amélia pila net et tourna un regard très surprit vers Daemon. Il lui disait qu'en réalité sa grand-mère avait une bonne raison de le haïr et que lui aussi se haïssait et pour la même raison. De plus en plus étonnée, Amélia continua de l'écouter sentant qu'il n'avait pas fini. Il lui avoua alors que c'était de sa faute si ses parents étaient morts et là Amélia cilla. Elle ne comprenait pas ; elle avait besoin de plus d'informations pour comprendre parce que là elle ne comprenait pas. Comment cela pouvait-il être de sa faute ? Il lui dit qu'ils avaient rejoint le camp de Voldemort de sa faute, que sa grand-mère ne s'en remettait pas de leur mort et qu'elle en voulait à son petit-fils pour ça. Décidément, Amélia ne comprenait pas du tout comment fonctionnait les sang-purs... Comment cela pouvait-il être de la faute à Daemon si ses parents avaient « choisi » de rejoindre Voldemort ?!!! Ils avaient fait « LEUR CHOIX. » de le rejoindre. Amélia n'excusait pas les mangemorts pour rejoindre Voldemort. C'était un choix et ce ne pouvait être en aucun cas la faute de lerus enfants !!  

« Daemon, je comprends que ta grand-mère n'arrive pas à faire le deuil de tes parents, en revanche ce que je ne comprends pas c'est pourquoi ce serait de ta faute. Ça ne fait aucun sens. Comme tous les mangemorts, ils ont fait le choix de le rejoindre. Quelqu'un les a t-il poussé à prendre la marque ? Est-ce toi ? J'ai l'impression que tu ne me dis pas tout car ça ne fait aucun sens ! Tu n'as pas à t'en vouloir de ce que sont devenus tes parents ! Comme dirait un grand homme, ce ne sont pas nos capacités qui déterminent ce que nous sommes, ce sont nos choix. Tes parents ont choisi de rejoindre Voldemort. S'ils sont morts, ce ne peut être que leur responsabilité... »

la beuglante

Amélia n'était pas là pour accuser qui que ce soit, ni pour reprocher la conduite de quiconque. Elle était là pour écouter ses amis, et en l'occurrence Daemon aujourd'hui. Elle était là pour n'importe qui voudrait l'écouter. Elle ne comprenait pas pourquoi il s'en voulait. Elle ne savait pas pourquoi il disait que c'était de sa faute si ses parents étaient morts. Elle ne pouvait pas savoir combien Daemon pouvait souffrir ni ce qu'il cachait dans son cœur mais elle voulait essayer de comprendre du moins s'il voulait le lui expliquer. Elle arrêta ses pas lorsqu'elle le vit s'arrêter lui aussi avant de lui avouer qu'il ne lui disait pas tout mais qu'il ne pouvait pas dire...  Amélia ne forçait pas ses amis à parler. S'il ne voulait pas, elle ne forcerait pas. Elle laissait le choix à chacun de choisir.

Elle fut sur le point de le lui dire lorsqu'elle le vit lever son poignée et découvrir ce qui était un tatouage. Un prénom y était écrit. Angèle. Amélia écouta en silence ce qu'il lui dit ensuite, l'air grave. Son histoire était triste et elle était réellement triste pour lui. Daemon était blanc comme un linge et des larmes dévalaient sur ses joues alors qu'il avouait ceci. Puis, il la prit par les épaules lui demandant de promettre de ne jamais répéter ceci à personne. Amélia ne savait pas à qui elle pourrait le dire de toutes façons. Elle était un peu déçue néanmoins qu'il ne sache pas d'office qu'elle n'irait jamais répéter ses révélations à quiconque. Alors qu'il reprenait son chemin vers le stade de Quidditch, elle se dépêcha de le suivre tout en parlant.

« Tu peux me faire confiance tu sais. A qui donc irai-je donc parler ? Pour en revenir à ton histoire, tout s'explique. Tu as été tétanisé par la peur c'est ça ? Tu n'as pas su réagir ? Dans certaines situations, notre cerveau se gèle en quelques sortes et on est incapable de réagir. Ce n'est pas de ta faute. Tu avais quel âge ? Cela fait longtemps ? » Elle ne savait pas s'il avait envie de continuer à en parler mais elle essayait juste d'être gentil avec lui et de se montrer compréhensive. Elle n'avait pas de sœur biologique, mais elle savait que si elle était à sa place, elle ne se sentirait pas mieux que lui.

« Et ta sœur... Rien ne dit qu'elle est morte aujourd'hui. Tu crois qu'elle est... Encore en vie ? » Elle ne voulait pas trop insuffler d'espoir en lui si jamais elle n'était pas vivante, mais on ne savait jamais après tout ? Peut-être qu'elle n'avait pas été tuée ? Quelle était même la raison de son enlèvement ? Tous les kidnappeurs n'étaient pas des tueurs... Il y avait différents types qui torturaient leurs victimes pendant des années avant de finalement les tuer mais elle n'allait certainement pas dire ça à  Daemon parce que ça ne ferait qu'empirer les choses et elle voulait le rassurer. Il y avait une chance même petite qu'elle soit en vie.

la beuglante

Amélia ressentait bien que Daemon était triste et elle ne comprenait pas il pensait que c'était de sa faute si ses parents étaient morts. Elle était déjà reconnaissante qu'il lui eut dit une partie de cette histoire mais elle ne pouvait pas tout comprendre sans avoir tous les détails. D'où venait cette hésitation à se confier qu'elle sentait ? Pensait-il qu'elle allait le blâmer pour tout ? Amélia ne se poserait jamais en juge surtout quand il s'agissait de ses amis. Certaines choses étaient compliquées à juger et elle ne se permettrait jamais de juger. Alors il essaya de lui expliquer tout en lui montrant son tatouage et elle écouta attentivement, les yeux rivés au nom gravé sur sa peau, comme un éternel rappel à sa culpabilité. Elle tenta de lui dire que ce n'était pas sa faute, qu'il ne pouvait pas savoir ce qui allait se passer ensuite et qu'il avait été tétanisé par sa peur. On ne pouvait pas s'en vouloir pour cela.

Elle lui demanda alors quel âge il avait quand ça s'était produit et lança une ouverture en lui demanda s'il pensait que peut-être sa sœur était encore en vie aujourd'hui...  A sa plus grande joie, il lui expliqua encore qu'il avait sept ans quand ça s'était produit et qu'en effet, il avait eu peur. Il lui dit que le kidnappeur puait l'alcool et proférait des obscénités. Il lui répondit que si sa sœur était encore en vie elle était sûrement choquée à vie. Amélia sentit les larmes lui monter aux yeux rien qu'en imaginant la pauvre fille qui avait été torturée et violée. Elle ne savait pas ce que ça faisait mais elle avait lu suffisamment de témoignages pour penser qu'il valait mieux être mort plutôt que de vivre avec ces souvenirs là... La voix brisée, elle regroupa son courage pour souffler à mi-voix à l'adresse de Daemon : « Je suis tellement désolée pour elle... Et pour toi. »

« Je trouve que c'est toujours injuste que ta grand-mère t'en veuille pour tout ça. Mais tu étais jeune, tu n'as pas su réagir mais peu de gens l'aurait fait dans ta situation. Tu n'avais que sept ans quand même !!! Parfois on est juste tétanisé et ça nous empêche d'agir. »  


C'est sur ces mots qu'ils venaient d'arriver au stade de Quidditch. Amélia retrouvait toujours le sourire et sa joie d'être à la perspective de monter dans le ciel sur un balai. Elle espérait que cela aide Daemon à se changer les idées aussi.

la beuglante

Amélia était préoccupée par l'histoire de Daemon. Elle ne voulait pas s'imposer et le forer davantage à parler s'il ne le voulait pas. Pour elle, il n'était pas coupable mais elle ne savait pas comment l'aider à prendre conscience qu'il ne devait pas s'en vouloir. Ce qu'il lui avait raconté était très complexe et elle avait vraiment de la peine pour ce qu'il traversait. Tellement qu'elle aurait aimé lui donner un câlin s'il l'avait laissé faire. L'aurait-il laissé ? Amélia ne fit pourtant aucun geste. Peut-être qu'il trouverait ce geste déplacé. Pourtant, Amélia aimait tellement aider ses amis qu'elle aurait vraiment voulu trouver une solution pour qu'il se sente un peu mieux. Elle savait que parler soulageait les gens, mais ce n'était parfois pas suffisant ; pourtant, que pouvait-elle faire d'autre que l'écouter ? Elle se sentait bien impuissante devant sa peine et devant ses explications suivantes elle ne put que répondre qu'une seule chose :

« Je comprends. Je comprends Daemon, tu n'as pas à t'expliquer. » fit-elle sur un ton compatissant tout en esquissant un petit sourire qui se voulait encourageant. Elle comprenait réellement. « Tu n'as pas eu une vie très facile et je suis vraiment désolée que ta grand-mère te mette le blâme sur la mort de tes parents ainsi,ça n'aide pas non plus. Tu as raison néanmoins, je pense que te focaliser sur cette idée de carrière peut te redonner du goût et surtout faire du bien à ta peine. Se focaliser sur quelque chose, avoir un but dans sa vie aide beaucoup à supporter des choses terribles dans sa vie.  Mais tu as intérêt à faire attention à toi ! » le gronda t-elle soudainement. « Les personnes comme toi sont rares de nos jours et on en a bien besoin. Il ne faut pas faire des choses inconsidérées et mettre sa vie en danger pour rien. » Elle esquissa un sourire. Il allait lui manquer sinon. Et puis s'il mourrait dans l'entreprise, elle irait jusqu'aux pays des morts pour lui botter les fesses et lui crier dessus un bon coup !!  Enfin, ça, si seulement c'était possible !

Amélia avait songé à le prendre dans ses bras pour un câlin mais finalement, ce fut lui qui fit ce geste. Là où Amélia n'avait pas osé, il l'avait fait. Les Américains étaient quand même bien moins coincés que les Anglais ! Les paroles qu'il finit par dire la fit sourire et elle hocha la tête.  Puis, ils parvinrent au terrain de Quidditch pour leur petite partie de Quidditch. Amélia avait tellement hâte qu'elle sentait son estomac virevolter dans tous les sens. Elle alla chercher un des balais aux vestiaires. Choisissant celui qu'elle utilisait toujours et sur lequel elle se sentait le plus à l'aise, elle ressortit avec Daemon sur le terrain alors qu'il lui demandait si elle était prête à prendre une déculottée.

« Une déculottée ? Je suis bien plus petite et plus légère que toi, on verra qui sait voler le plus vite ! » se moqua t-elle gentiment avant d'enfourcher son balai et de taper du pied par terre pour s'envoler. Alignant son corps avec son balai pour prendre laisser au vent le moins de prise possible, elle se mit à prendre de la vitesse pour monter en altitude.