“HÔPITAL SAINTE-MANGOUSTE - 20 Septembre 2001” & Que tu détestes cette satanée robe verte, elle est décidément moche. Mais à chaque fois que tu en parles, on te répond qu’elle n’a pas pour but d’être esthétique, mais pour protéger et montrer que tu es membre du personnel de l’hôpital. Tu dois donc faire avec. Tu sors du vestiaire avec la tenue qui est donc obligatoire et une inscription sur cette dernière. Il est donc facile d’y lire « Astoria G., Pathologies des Sortilèges, Stagiaire ». Tu croises d’autres personnes que tu salues alors que tu attaches ta longue chevelure avec l’aide de ta baguette magique. Tu en connais certaine d’entre elle et d’autre, juste de visage, mais tes parents t’ont élevé correctement et bien que tu sois une sang-pur, tu es polie, même envers ceux qui sont censés être de rang inférieur. Mais pour toi, ce sont des balivernes. Qu’ont-ils de moins que toi, honnêtement ? Depuis que tu as chopé cette satanée malédiction, tu vois les choses différemment pour le plus grand dam de tes parents. Ils t’ont éduqué à la sang-pur, mettre en valeur cette règle essentielle. Mais ce n’est plus le cas et voilà longtemps que tes parents t’ont fait comprendre que tu n’es rien de plus qu’un déchet. Alors, tu as préféré démarrer tes stages dès la rentrée, histoire de gagner un peu d’argent que tu vas clairement mettre de côté le temps nécessaire pour ensuite prendre ton indépendance. Tu en arriverais presque à vouloir bannir ton nom, à quitter ton héritage et à oublier tes origines. Mais non, tu t’y refuses. Tu sais que tu vaux mieux que ça alors tu te bats. Mais tu te bats pour toi et non, les autres. Tu en as assez de te battre pour ceux qui te crachent dans le dos et qui se prétendant tes amis. Au fil des années, tu as su faire le ménage dans tes proches et ils se comptent sur les doigts de ta main. Ce n’est peut-être pas plus mal en réalité.

Tu étais fin prête et tu étais même en avance dans ton service de stage. Depuis que tu avais tanné tes enseignants, tu avais pris de l’avance sur la théorie et tu ne voulais pas attendre pour te mettre dans le bain. C’est à travers ce service que tu as découvert que les parents d’un ami du héros mort lors de la Bataille de Poudlard s’y trouvait et dans le fond, tu avais de la peine sans réellement le montrer. Mais tu t’accroches, car tu sais que tu peux finir comme eux un jour. C’est donc à toi et toi seule de diriger ta vie comme tu l’entends. Quoi qu’on dise ou quoi qu’on fasse, être malade, cela permet d’ouvrir les yeux sur beaucoup de chose qui nous est invisible. Mais tu n’es plus aveugle, du moins pas plus que ceux qui t’entourent. Mais tu restes silencieuse, estimant que tu devais te faire violence. Ici, tu abandonnes toutes tes pensées pour te concentrer sur tes patients et à aider tes collègues. Tu passes la porte du service et tu lâches un soupir comme pour libérer ta tête de toutes pensées. Arrivant dans le bureau des soignants, tu déposes tes affaires dans un coin et tu te diriges vers le tableau afin de te mettre au courant de ce qui a pu se passer. Tu finis par lever le nez sur l’horloge afin de savoir si tu étais en avance et on peut dire que c’est le cas. D’ailleurs, tu croises une collègue avec qui tu discutes trente secondes avant de lui demander qui était de service aujourd’hui. On t’apprend qu’il s’agit de l’aîné Travers. Ah bah comme ça, tu feras sa connaissance bien que tu n’aies que les rumeurs et ce qu’on t’ait dit pour savoir comment il est. Bien sûr, cette collègue te connaît comme patiente, mais tu restes silencieuse là-dessus, ne voulant pas attirer la pitié sur toi. Tu es assez grande pour savoir ce que tu as à faire.

Puis arrive l’heure de ta prise de service et tu récupères les différents dossiers qu’on vient de te donner avec pour consigne d’aller les apporter au médicomage de service. Oh génial, la journée risque d’être longue si l’atmosphère est aussi tendue. Mais tu ne peux rien faire d’autre pour le moment si ce n’est qu’observer et faire le strict nécessaire. Tu bouges tes fesses et tu quittes le bureau soignant pour te diriger vers le fond du service où se trouve le bureau du médicomage en poste de la journée. Tu lèves d’ailleurs les yeux sur le nom situé sur la porte dudit bureau. « Alejandro Travers, Médicomage ». Un jour, tu seras toi aussi médicomage qualifiée et tu espères vivre suffisamment longtemps pour le devenir. Tu frappes plusieurs coups à la porte avant qu’on ne te laisse entrer. Prenant une grande inspiration, tu finis par pousser la porte afin d’être désormais visible aux yeux du médicomage de service pour la journée.

« — Bonjour Médicomage. Veuillez m’excuser du dérangement. Je vous apporte les dossiers que vous avez demandés à l’équipe de nuit il y a moins d’une heure  ! »

Car oui, la relève a eu lieu que récemment et tu sais que tu es partie pour la journée complète. Sauf si le médicomage ici présent en décide autrement. Tu montres tout de même un sourire et tu connais Alejandro depuis longtemps. Avantage d’être de sang-pur, même si tu n’es pas fan des soirées mondaines et autres phénomènes de foire qui attirent l’attention sur les sang-purs. Tu t’approches et tu t’arrêtes à quelques mètres du bureau de ce dernier et tu patientes en silence. Que pouvais-tu faire d’autre ? Les dossiers que tu tenais en main sont rangés par ordre alphabétique et tu avais vérifié avant d’aller lui rendre visite.

@Alejandro Travers

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