Arya devait accomplir d’ici quelques heures son devoir. Un devoir qu’elle aurait probablement apprécié accomplir il y a quelques mois, mais à l’heure d’aujourd’hui, ce n’était plus réellement le cas. En effet, elle aurait pu apprécier ce moment, épouser Keylian, être heureuse, et ce jusqu’à la fin des temps, mais à la place elle appréhendait de plus en plus ce moment, elle angoissait, rien qu’à l’idée de se retrouver dans un mariage/une union non désiré, et d’ici quelques heures, elle allait se retrouver coincer et enfermer dans ce mariage arrangé, avec un homme qui la méprisait.

L’émotion fut-elle, qu’elle venait de s’enfermer, dans la pièce qui lui servait temporairement d’échappatoire. Maquillée, habillée et coiffée en conséquence, mais c’était actuellement bien trop pour elle, elle ne put se retenir de paniquer et ensuite de verser quelques larmes. Elle était seule, elle allait finir seule, et cela l’horripilait au plus haut point. Elle ne put se retenir d’hurler, au plus grand damne de son paternel ou encore de sa mère qui cherchait à entrer dans cette fameuse pièce depuis maintenant des heures, prétextant qu’elle allait bientôt finir par tous les mettre en retard et qu’elle n'avait pas intérêt à gâcher son maquillage, sa coiffure ou encore sa tenue, pour ne pas faire mauvaise impression à la famille Lestrange et à faire honneur à cette alliance qu’il s’apprêtait bientôt à conclure.

Bouleversée, elle l’était tellement qu’elle n’arrivait pas à se calmer. Elle se mit à penser à des choses plutôt sombres, jusqu’à ce que le silence se fasse étrangement dans le couloir, puis elle l’entendit, elle entendit sa voix, non pas celle de Keylian, mais de son meilleur ami, Thaddeus, qui était venu la voir, elle tenta dès lors de se calmer, et d’essuyer les larmes qui continuaient encore à couler sur son beau visage, pendant ce temps, il tentait de lui parler et de son côté, elle lui offrait depuis quelques minutes un silence, silence qu’elle entreprit de rompre quelques secondes après, d’un ton très attristé, « Thad’ c’est toi ? Qu’est-ce que tu fais là ? Tu ne devrais pas être là » conclut-elle tout simplement à son encontre.

Cette journée aurait dû être merveilleuse pour Arya, cette journée aurait dû être inoubliable. Cependant, elle était devenue la pire journée de son existence. Elle allait bientôt être emprisonnée dans un mariage sans amour et ce pour le restant de ces jours. Elle avait appréhendé ce moment ; elle l’avait redoutée, tout était allée extrêmement vite, et elle se retrouvait à l’heure d’aujourd’hui, et à cet instant précis vêtue d’une robe de mariée, coiffée et maquillée, dans un lieu qu’elle ne connaissait pas, elle se retrouvait être pratiquement enfermée à cet endroit sans avoir la possibilité de fuir ou de se retrouver seule sans surveillance.

Ce qui venait d’arriver était dès lors très prévisible, la jeune sorcière venait littéralement de péter les plombs et de craquer. Bouleversée, elle s’était enfermée, en larmes. Elle n’en avait que faire des menaces de sa famille, et encore moins de celle de son père, elle devait se reprendre mais pour l’heure, Arya venait de de recroqueviller sur elle elle-même, installée quelques mètres non loin de la porte. Des hurlements se firent bien évidemment entendre à l’extérieure, puis le silence fut de mise, un silence des plus reposants, pour la jeune femme, elle devait être seule, mais rapidement, elle entendit une voix, une voix reconnaissable entre mille : celle de son meilleure amie Thaddeus. Elle tenta avant de prendre la parole de se calmer, sécher quelques larmes et surtout d’articuler, mais il n’était pas dupe, elle le savait, et elle attendait ses réactions, une réaction qui ne tardât pas à arriver, elle ne put s’empêcher de sursauter lorsqu’elle vit la porte presque voler à l’autre bout de la pièce et laisser transparaître Thaddeus, qui entreprit ensuite de refermer la porte derrière lui et de la prendre dans ses bras.

Elle s’empressa de lui rendre son étreinte, une étreinte qui venait de lui réchauffer le cœur, il s’empressa ensuite de tenter de la rassurer et de la calmer, car Arya n’allait toujours pas mieux qu’il y a quelques minutes. Cependant, elle ne put s’empêcher de lâcher un petit sourire devant le Thaddeus protecteur qui lui faisait face. Elle ne se voilait pas pour autant la face, et elle entreprit de lui répondre ces quelques mots avant de vraiment éclater en sanglots dans ses bras « Non ça ne va pas aller, je suis comme un oiseau en cage et je vais le rester jusqu’à la fin de ma vie » conclut-elle tout simplement. « Je ne veux pas de ce mariage, tu le sais ? » lui dit-elle également.

Face à Thaddeus, Arya pouvait être elle-même et se laisser aller. Ainsi, face à lui, elle ne craignait pas de paraître faible ou encore de pleurer. Dans les bras de Thaddeus, Arya se sentait certes mieux mais toujours piéger. Elle entreprit de le lui faire savoir, tout en ajoutant également qu’elle ne désirait en réalité pas de ce mariage, cependant, elle ne pouvait guère aller à l’encontre de la volonté de son père et cela Thaddeus le savait, elle n’eut guère besoin d’ajouter cette précision, Thaddeus la connaissait après tout très bien et il connaissait surtout sa famille.

Malheureuse Arya l’était et elle allait probablement l’être jusqu’à la fin de sa vie. Toujours dans les bras de Thaddeus, Arya entreprit de continuer à le serrer et à pleurer, elle en avait sérieusement besoin, Thaddeus entreprit de ne pas la repousser et de l’inciter au contraire à le faire, tout en essayant de la rassurer, il se contentait dans un premier temps de lui donner raison, au moins, il ne cherchait pas à lui faire changer d’avis ou à la contredire, ce qui était une bonne chose.

Un silence entreprit rapidement de s’installer, mais il fut rapidement rompu par Thaddeus, qui entreprit de lui donner un peu d’espoir, tout en l’invitant plus ou moins sur une route dangereuse et sinueuse. Elle se laissa convaincre et resta très attentive à ses propos. Arya savait partiellement que Théodore ne désirait pas plus qu’elle de cette union, cependant, ils s’étaient promis de leur laisser une chance, puis il changea de sujet en parlant du fait qu’elle pouvait encore et toujours se morfondre, ou s’en prendre à la décoration pour passer sa frustration, ou elle pouvait choisir de prendre les choses en main.

Cela eut pour effet de le rebooster de plus belle, elle s’empressa de chasser ses larmes, et de reprendre même si son ton demeurait encore et toujours « faible » et qu’elle paraissait très peu sûre d’elle : « J’aimerai beaucoup balancer des choses à la tête de mon père, mais je suppose que cela ne changera absolument à rien ma situation, j’ai compris ce que tu essayes de me dire, je dois tirer profit de cette union et continuer à faire ce que bon me semble » conclut-elle tout simplement, « Merci Thaddeus, sans toi, je serais probablement encore et toujours en train de pleurer et de me morfondre, à défaut d’avoir la force de dire non, je vais continuer à penser à moi, à vous et à mon propre bonheur » conclut-elle tout simplement.

Elle entreprit d’inspirer un bon coup et d’expirer. « Je vais devoir arranger ce maquillage, il est complètement fichu » conclut-elle tout simplement.

L’envie de tuer son paternel et de lui balancer littéralement des choses en pleine figure était bel et bien là, cependant, compte tenu de sa position, elle se devait de se maîtriser et de rêver tout simplement que ses rêves devenaient une réalité. Elle se contenta dès lors de faire part de ses envies meurtrières à son meilleur ami, qui entreprit de rester une oreille forte attentive, et contrairement à ce qu’elle aurait imaginé, de très bon conseil. Cela eut pour effet de la remotiver et la rebooster, tellement qu’elle évoqua la catastrophe même et actuelle de son maquillage.

Elle ne put s’empêcher de sourire lorsqu’il entreprit de lui répondre, et de rigoler un peu. « Tu as raison, cela ne résoudrait pas mes problèmes mais le jour où l’idée me prendrait, tu seras le premier informer » conclut-elle tout simplement, puis elle entreprit d’afficher une mine des plus surprises en le voyant sortir un cadeau pour elle, à défaut de pouvoir faire quelque chose pour son maquillage, il entreprit de lui offrir un présent, et cela eut pour effet de grandement la toucher. Emue, elle s’empressa de l’enlacer « Il est magnifique Thaddeus, sincèrement, je l’adore, vraiment et pour te le prouver, je vais le mettre tout de suite, tu m’aides ? » lui demanda-t-elle tout en lui tendant son bras mais surtout son poignet.

Il s’empressa de le lui mettre et Arya s’empressa de le contempler et de l’admirer, « Nul doute que je vais en faire des jalouses avec ce bracelet » lui dit-elle amusée et tout en se dirigeant vers sa coiffeuse pour tenter d’arranger son maquillage. « Il y a beaucoup de monde dehors ? » lui demanda-t-elle tout simplement.

Le sourire aux lèvres, Arya s’empressa de faire savoir à Thaddeus qu’il serait le premier informer si l’envie lui prenait de commettre un meurtre, après tout, il demeurait son meilleur ami, et le meilleur de ses comparses, elle savait qu’elle pourrait à tout moment compter sur lui pour parvenir à mettre en place un plan et parvenir à ses fins. A ce sujet, il s’empressa de la taquiner, ventant ses mérites sur ses qualités pour camoufler un corps si cela devenait bien évidemment nécessaire. Elle garda encore et toujours son sourire, mais elle entreprit volontairement de ne pas y réagir, après tout, elle n’allait pas remettre en cause ses capacités aujourd’hui, et encore moins lui demander plus d’informations, car elle espérait véritablement au fonds que ce mariage pourrait un jour fonctionner.

La conversation dévia ensuite sur le mariage, et à ce sujet, Thaddeus s’empressa de lui offrir un présent, le présent qu’il lui avait acheté, tout particulièrement émue, elle le fut et elle s’empressa de le remercier, de l’enlacer, et de recevoir un baisé sur le front de sa part, elle s’empressa ensuite de l’inviter s’il le pouvait à lui mettre le bracelet, elle y tenait « J’y tiens, peu importe la réaction des autres, je désire ressentir encore plus ta présence à mes côtés et ce présent me le permettra » conclut-elle tout simplement.

Elle entreprit ensuite de l’écouter et déterminée, elle entreprit de se lever « Je suis prête, pour le meilleur et pour le pire n’est-ce pas ? nous resterons amis, je t’en fais la promesse et le serment » conclut-elle tout simplement, « Il est temps d’y aller, va rejoindre les invités, je dois attendre mon père, pour qu’il me conduise à l’hôtel » lui dit-elle tout simplement, en parlant de son père, ses pas se firent entendre « à toute à l’heure » lui dit-elle un sourire encourageant sur les lèvres.

Elle le vit partir, et elle vit rapidement à la place son paternel, résignée, elle l’était, mais elle ne dit rien, se contentant de suivre et de rejoindre l’autel.