C'était un soir de juin et non pas de mai, comme l'a laissée supposer la chansonnette de Marcel Amont, séquelle de la joueuse lorsqu'elle a écrit ce RP sort d'on-ne-sait-où durant sa pause d'hier!, au Speakeasy. La nuit venait d'envelopper le Chemin de Traverse de son manteau noir. Malgré une belle journée estivale et un ciel dégagé, il n'y avait pas une seule étoile, dans cette noirceur infinie. Comment est-ce que Pumba, dans Le Roi Lion, appelait ces piquants brillant que l'on voyait parfois, déjà? Des bulles de gaz? Ce devait être quelque chose comme ça. Mais ça faisait tellement longtemps que tu n'avais pas regardé un Disney que ce genre de petits détails de ta vie d'avant étaient devenus aussi futiles que l'absence des étoiles. Quoi que, pour le coup, aussi futiles - voir éphémères - que ce qu'il te restait d'avant, que ka vie ou les biens matériels serait peut-être plus juste. Car les étoiles, lorsqu'elles daignaient bien vouloir faire acte de présence, l'on pouvait se perdre dans leur contemplation, se laisser aller à la nostalgie! Ah, douche nostalgie!

Un torchon dans la main droite que tu utilises pour sécher un verre que tu as dans l'autre main, tu es sorti de ta rêverie par le bruit d'un tabouret que l'on tire. Et alors que, en face de toi, l'autre s'asseye, tu reviens à la réalité étouffante qu'il y a au sein du bar clandestin.
Réalité étouffante mêlée à l'odeur des corps, de la sueur et des alcools divers.
Réalité étouffante de cette nuit sans étoile qui n'en était pas forcément moins belle qu'une nuit avec pour autant.

Un sourire et une lueur joviale au fond de tes yeux sombres viennent illuminer ton visage, alors que tu salues l'autre.
Homme ou Femme; habitué des lieux ou pas; bien habillé ou plus décontracté et qu'il soit petit et trapu ou grand et mince; blond, roux, châtain ou noiraud, ça n'avait pas d'importance. Peut importe qui te faisait face, mais dès le moment où tu étais derrière le bar du Speakeasy, tu te devais de faire bonne figure, de faire illusion. Et faire allusion que tout allait bien et que tu était quelqu'un de jovial, tu savais faire!
Tu ranges le verre sur l'une des étagères présentes derrière toi, avant de reporter ton attention sur l'autre. “Qu'est-ce que je vous sers?” Que tu lui demandes. Car malgré les esprits qui s'embrument et s'échauffent, les corps de plus en plus moites et l'ambiance fiévreuse, il est le client et tu es le serveur. Et ça ne l'aurait peut-être pas fait de refuser de le servir, n'est-ce pas?  De toute façon, c'est pour la bonne cause. Toujours! Car tout le monde a besoin de quelque chose, d'un but - même si, bien souvent, à l'image du bout du tunnel que l'on voit dans les rêves, on y arrive rarement, pour ne pas dire jamais! - pour tenir et tu n'as de loin jamais fait exception...