le début des ennuis.

Morgana et Léandre

Je détestais ce genre de réunion. Très clairement, je les fuyais même comme on fuyait la peste. Mes collègues pouvaient bien faire ce qu'ils voulaient, moi je trouvais plus amusant de me promener dans le château plutôt que d'écouter des parents vanter les mérites de leurs enfants et dire que nous sommes injustes avec eux. C'est sans doute vrai dans le fond, peut-être que nous sommes tous des professeurs incompétents et tyranniques, mais les choses vont ainsi. Pour le côté incompétent, je ne me place pas dans cette catégorie, les sortilèges, c'est toute ma vie, j'ai voyagé d'un bout à l'autre du monde pour en apprendre le plus possible et parfois je me demandais encore pourquoi j'avais accepté un tel poste. Mais l'appel de Poudlard, comment y résister en fin de compte ? Je vagabondais dans les couloirs, les mains dans les poches, sifflotant joyeusement, j'étais bien, au calme, il n'y avait pas grand monde dans cette partie du château. Je pense à mes élèves, à ma vie en tant que professeur et je me dis finalement que ce n'est pas plus mal, même si j'apprends à de futurs alliés du Seigneur des Ténèbres à tuer grâce à des sortilèges, mais ça fait partie de mes obligations et je ne peux pas y déroger. Le monde est ainsi fait, les gentils et les méchants, le noir et le blanc, mais ce n'est pas toujours aussi simple en réalité. Mais la vie a beaucoup de nuances, bien plus qu'on ne pourrait le croire. Je regarde l'heure et je me dis que je pouvais retourner à ma salle de classe sans trop de risques maintenant, que les parents de nos chères petites têtes blondes ne viendront pas m'importuner. Je n'avais pas franchement envie de les entendre se plaindre que je suis trop exigeant et surtout que je ne suis qu'un pauvre sorcier de sang-mêlé qui n'a rien à dire à leurs rejetons. Si seulement. J'étais bien content de ne pas avoir d'enfants pour le coup parce que rien que l'idée que je puisse devenir comme eux me donnait la chair de poule. Mais arriver à l'étage où se trouvait ma salle de classe j'eus un soupir, il y avait encore beaucoup de parents. Trop et j'étais sur le point de faire demi-tour quand je remarque que visiblement l'une des mères frappait à ma porte et ne semblait pas vouloir lâcher l'affaire. Je soupire et je me dis finalement que je n'ai pas le choix, je n'avais pas spécialement envie d'être renvoyé non plus. Je laisse un sourire amusé se dessiner sur mes lèvres et m'avance l'air nonchalent. Je suis un ancien Gryffondor après tout, ne rien prendre au sérieux, faire l'imbécile, c'était bien mon genre, mais attention à ne pas s'y méprendre. " Doucement avec ma porte, vous voulez bien Madame...?" Sans réellement attendre de réponse, j'ouvre la porte et la laisse entrer. Je ne referme pas derrière elle, mais laisse légèrement entrebâiller. Je l'observe quelques secondes et j'eus un nouveau rictus amusé sur les lèvres. Elle se tenait droite, elle semblait être de bonne famille, je misais donc sur une sang-pur. Mais de là a dire de quelle famille, je n'en savais rien et je m'en moquais bien. Je traverse la pièce pour arriver à mon bureau et m'assois toujours en la gardant dans mon champ de vision.  " Je vous écoute, avec lequel de vos enfants je vais avoir un souci ? " Je lui fais quand même signe de s'asseoir si elle le voulait, mais je ne l'y obligeais pas. En fait, je me fichais bien de ce qu'elle pourrait bien faire, tant qu'on en finisse au plus vite. Pourtant, malgré cette désinvolture, je ne lui manquais pas de respect, bien que je ne porte pas la majorité des familles de sang pur dans mon coeur, je savais qu'ils n'étaient pas tous pareils et qu'au cas par cas, on pouvait avoir des surprises, mais je n'avais pas envie de jouer à ça aujourd'hui. Non, là j'étais plutôt d'humeur à m'amuser un peu sans trop savoir pourquoi et il a fallu que ça tombe sur cette femme. Voyons voir comment ça va évoluer.

le début des ennuis.

Morgana et Léandre

Alors que cette femme s'acharne un peu plus sur la porte qui fermait ma salle de classe, je l'observe quelques secondes avant de m'approcher et lui faire part de laisser cette pauvre porte tranquille. Sa réponse me fit sourire de plus belle. Il y a des choses qui ne changent pas, même au fil des années. Les sangs purs restent toujours des gens supérieurs au niveau de leur comportement et ça me fait toujours autant rire. Mais ce n'était pas le moment. J'ouvre la porte et la laisse entrée. " Evidemment, mais ce n'est pas une raison Madame, mais entrez donc !" On s'installe donc et elle me reprend quand je lui demande ce que je peux faire pour elle. Ah oui effectivement j'avais complètement oublié que c'était moi qui l'avais fait venir. Enfin je lui avais demandé de passer, mais en réalité j'avais espéré qu'elle ne se déplace pas, mais tant pis. Pourtant, elle donne le ton et je sais où sont mes limites. Pour le moment, je restais cordial et courtois, quoique légèrement amusé par la situation. Je reste silencieux quelques secondes, m'occupant de ranger un peu mon bureau avant de reporter mon attention sur elle. Elle me donne son nom, Morgana Lestrange. Oui c'est bien ça, je me souvenais bien l'avoir demandé de venir me voir. J'eus un léger rictus à la suite de sa phrase. Cela ne lui faisait pas plaisir d'être là et ça ne me réjouissait pas non plus de la voir en face de moi, mais il fallait bien qu'on discute.   " Soyez sûre que si j'avais pu faire autrement, je me serais volontiers passer de cet entretien, cela étant dit, effectivement il faut que je vous parle de l'un de vos enfants." Ah les enfants ! Pour le coup j'étais bien content de ne pas en avoir, parce que je n'aimerais pas qu'ils vivent dans un monde où Voldemort règne en maître. Et puis je n'étais pas certain d'être fait pour ça de toute façon, mais là n'était pas la question au final. " Bien, Madame Lestrange, il faut que je vous parle d'Arya." La jeune femme n'était pas mauvaise, dans mon cours du moins, mais par moments son tempérament et son comportement laissait un peu à désirer et ça Si j'étais un professeur à la réputation assez cool, je tenais au respect entre mes élèves et ce n'était pas toujours le cas.me chiffonnait un peu. " Inutile de punir qui que ce soit, en soit une petite mise au point sera largement suffisante. Votre fille est une bonne élève pour ce que j'en sais des autres et dans mon cours également, le problème c'est qu'elle manque de respect pour certains de ses camarades et c'est quelque chose que j'ai un peu de mal a supporter. Je n'aime pas sévir, mais je n'hésiterais pas à lui infliger des retenues si elle ne change pas de ton vis à vis de ses camarades." Elle ne voulait pas perdre de temps, moi non plus.