@font-face {font-family: 'Bernard MT Condensed';src: url('https://dl.dropbox.com/s/lmu0dfqqt9d42j8/BERNHC.TTF?');font-family: 'Castro Script';src: url('https://dl.dropbox.com/s/a4ji6ug4xvi86nw/CastroScript_PERSONAL_USE_ONLY.ttf?');}"Une sœur est un cadeau pour le cœur, un fil d'or au sens de la vie" ▬ feat a.greengrass
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( greengrass sisters )
Le Mên-an-Tol. Trois pierres de granite. L’une ronde en forme d’anneau, percée en son centre. Entourée de deux autres pierres cylindriques. Selon les dires, si on observe le Mên-an-Tol selon un certain angle, les trois pierres forment le nombre cent-un tridimensionnel. Cependant, l’alignement est tellement vieux que c’est tout simplement impossible que cela soit voulu. La belle brune a suffisamment étudié le sujet pour savoir que le système des nombres aujourd’hui utilisé n’existait pas à l’époque. On ne sait pas vraiment pourquoi le Mên-an-Tol existe. Il n’y a que des suppositions sur la présence de cet édifice. Rationnellement, on suppose qu’il marque l’entrée d’une tombe car les pierres trouées étaient habituellement associées aux chambres funéraires. Mais cela peut aussi être un calendrier antique ou bien un cromlech disparu dont il ne reste que trois pierres. Il faudrait remonter dans le temps pour savoir avec exactitude à quoi sert cet édifice. Irrationnellement, pour les moldus, on raconte que le Mên-an-Tol possède un gardien fée, ou pixie, capable de guérisons miraculeuses. On raconte aussi que si un changelin est passé à travers le trou, il permet à la mère de récupérer son véritable enfant. Ou mieux encore, que si une femme passe sept fois à travers le trou lors d’une nuit de pleine lune, elle tombera enceinte. Et encore plus fou, passer au travers de la pierre trouée permet de guérir le rachitisme. Que des légendes folklores que Daphné a lus en long, en large et en travers dans tous les ouvrages qui se trouvaient à sa disposition. Peu importe les raisons de l’existence de cet édifice, la belle a enfin réussi à lever le mauvais sort.

Les mauvais sorts sont souvent présents lorsqu’il s’agit de garder un secret ou un trésor quelconque. Ce que cache le Mên-an-Tol lui importe peu, ce n’est pas pour cette raison qu’on l’a envoyé sur place – même si elle ne peut nier une part de curiosité. Comme souvent, elle sera mise au courant en temps voulu car cela lui est nécessaire pour ses rapports. Mais à l’instant présent, cela lui importe peu. Elle est vide d’énergie. Daphné est arrivée quelques jours plus tôt sur place et dès le premier jour, elle a pu se faire une idée de la complexité du mauvais sort jeté ici. Il s’est montré résistant. Apposé depuis tellement d’année qu’il a fini par s’incruster dans la matière. Les vieux sortilèges sont les plus difficiles à lever, mais Daphné ne désespère jamais. Elle se concentre et met plus de puissance dans ses sorts. Elle s’épuise mais tient bon. Chaque seconde compte, et elle l’affaiblie, petit à petit. Cependant, elle se montre patiente. Tant pis si elle met plusieurs jours. Être trop pressé n’est jamais de bon augure. Et se retrouver maudite à cause d’une quelconque bourde, ou un manque de concentration, ne fait pas parti de ses objectifs. C’est avec un soupire de soulagement qu’elle sent enfin le sort céder et se lever. Elle s’étale à même l’herbe humide. Ses azurs fixent le ciel gris, le vent fait voler quelques mèches brunes sur ses joues. Malgré la faible température de l’air, elle transpire sous son manteau qui la protège. C’est fait, songe-t-elle. Ses membres sont lourds. Ses muscles rechignent à se mettre en mouvement. Pourtant, elle ne peut pas rester là indéfiniment. Les minutes s’enchaînent malgré tout avant qu’elle se redresse, ses muscles protestants lourdement. Et elle quitte les lieux.

De retour dans sa chambre provisoire, elle résiste à l’appel immédiat du lit. Son corps lui hurle de le laisser se reposer, mais elle a des choses à faire avant de pouvoir s’offrir ce luxe. Elle fait appel à ses dernières énergies pour se glisser au bureau présent et rédige une lettre de sa plume raffinée où elle informe son client que le sort est levé. La belle confie le parchemin à un hibou présent sur les lieux et le laisse s’envoler pour se perdre dans la nuit naissante. Elle peut enfin se laisser aller à une nuit de sommeil, s’imposant un réveil matinal pour rentrer à Londres. Son portoloin est prévu à huit heures pétantes…

~~~

La note réglée, Daphné quitte le pays de Cornouailles pour regagner Londres. Son apparition au Manoir n’est que très brève. Personne n’est là. Leur père travaille et Astoria doit probablement être à Sainte Mangouste. Ou à l'Université. La nymphe espère sincèrement la première option. En attendant, elle se glisse sous la douche, espérant que celle-ci décontracte un peu ses muscles. La fatigue pèse. Sa réserve de magie a besoin de temps pour se remplir. Un peu d’aide serait la bienvenue. C’est Astoria la spécialiste des potions. Non pas que Daphné n’ait pas été douée dans cette matière, mais elle ne se sent tout simplement pas la force d’en faire une, et elle n’est pas sûre que le manoir possède tous les ingrédients… Et il est hors de question qu’elle fouille dans la chambre de sa cadette pour piocher dans sa réserve. Ce n’est pas tant que cela dérangerait Astoria qu’elle lui pique un peu de ci et de ça, c’est que Daphné ne rentrera jamais dans la chambre de sa sœur sans permission. Chacune respecte l’espace de l’autre, c’est comme ça. Une fois habillée et prête pour sortir, la belle jette un dernier regard dans le miroir et croise ses azurs cernés, preuve évidente de son épuisement. Le maquillage n’apporte absolument aucun camouflage à son état. Tant pis. Elle ne pourra pas vraiment faire mieux, et elle ne cherche pas non plus à le faire.

Sainte Mangouste, comme toujours, grouille de monde. La belle se plante devant l’hôtesse d’accueil et demande à voir Astoria. Pendant que celle-ci fouille du regard le planning du personnel, Daphné prie tous les grands sorciers du monde que sa sœur soit bien présente en stage et pas à l'Université. Ses épaules se détendent lorsque la femme en face d’elle lui annonce le service où elle pourra la trouver. Après l’avoir remercié, elle se dirige vers les ascenseurs et se laisse porter au beau milieu des autres occupants jusqu’à l’étage souhaité. Jouer des coudes n’est pas nécessaire pour sortir. Les gens bien trop polis s’écartent pour la laisser passer. Malgré la fatigue qui pèse, la démarche de Daphné reste la même : droite, fière. Les talons de ses bottines ne claquent malheureusement pas au sol, celui-ci étant feutré par la matière plastique. Qu’importe. Ses boucles brunes se balancent dans son dos au rythme de ses pas. Elle attire certains regards, mais n’y prête aucune attention. Elle n’a pas le temps. Ils ne sont pas la raison de sa présence ici. Et enfin, elle trouve Astoria. Le changement qui s’opère chez l’aînée Greengrass est immédiat dès lors que ses orbes bleus se posent sur sa cadette. Ses traits s’adoucissent, ses ciels laissent entrevoir quelques émotions qu’elle cache au monde, et ses lèvres toujours teintées de carmin s’ourlent légèrement. La joie de la revoir après ces quelques jours passés loin de Londres allègent légèrement ses épaules. Astoria a toujours eu cet effet positif sur Daphné.

Hey, lance-t-elle légèrement presqu’arrivée à sa hauteur, ne sachant pas si sa présence dérange ou si sa cadette a un peu de temps à lui accorder.



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Monotonie du quotidien, gestes répétitifs du lever au coucher, c’est à peine si Astoria entrapercevoit la différence entre les jours, filant à une vitesse effrénée et se ressemblant tous plus ou moins. Son départ de Poudlard avait signé la fin d’une époque, douce enfance devenue plus amère ces dernières années mais néanmoins témoins de ses premiers pas magiques et de quantité de fous rires. Un temps qu’elle regrette parfois, lorsqu’il lui arrive de se retourner et contempler cette insouciance d’autrefois. Les couloirs bondés, les tableaux un peu trop bavards, les banquets gargantuesques, les cours et découvertes en tout genre… Sans oublier la présence sereine de son aînée, les étreintes de ses amis et les confidences, le parfum de sa mère aussi… Tout la pousse à vouloir retourner en enfance, jeune femme perdue à la limite entre cette candeur abandonnée de force et la maturité d’un début de vie active mouvementée. Loin d’un peu tout et tout le monde. Sans doute était-ce ce que Daphné avait ressenti ? Difficile à dire, sentimentale quoiqu’elle en dise mais… Tellement plus adulte. Il y avait un fossé entre les deux, et elle l’avait toujours su, la plus âgée ayant les épaules bien plus sur terre, par devoir oui, et nécessité aussi, ne pouvant s’imaginer les sacrifices qu’elle avait dû faire de par sa place de première née ou son rôle d’héritière arrivé prématurément. Elle l’admirait, elle l’avait toujours fait, seulement désormais que la nostalgie l’étreignait autant que la fatigue et la morosité, une pensée triste l’enserrait, se demandant par quoi elle avait dû passer et ce qu’elle avait toujours tu. Combien elle avait dû souffrir dans ce chemin solitaire où elle n’avait su être un appui, trop jeune et trop aveugle qu’elle était. Elle s’en voulait profondément, culpabilisant de cette trahison involontaire qui entachait leur lien alors même qu’elle savait avoir suivi le chemin que Daphné lui traçait. Parce qu’elle l’avait épargnée. Parce qu’elle l’aimait visiblement plus que la douce n’avait pu le concevoir. Une erreur qu’elle s’était juré de réparer, qu’importe le temps que cela prendrait, bien décidée à ne pas la laisser crouler seule sous le poids des responsabilités. Au commencement, elles étaient deux. Et qu’importe les aléas de la vie, elles le resteraient.

Le jour s’était levé il y a peu, la belle depuis un moment hors de ses draps, s’affairant à sa toilette. Elle savait la tâche assez inutile, devant de toute façon délaisser bijoux et vêtements de marque pour enfiler ce qu’elle qualifierait d’immondice. Pas qu’elle ait un souci avec le vert, non, l’ayant porté sept années durant, aimant plus que tout les couleurs de sa maison et ne cessant de s’en vanter orgueilleusement. Seulement, qui aurait cru qu’une blouse puisse être aussi laide ? Une coupe flottante qui n’avait visiblement jamais été cintrée, un vert délavé qui ne payait pas de mine et cette fichue broderie de grand-mère, représentant un os et une baguette croisée, symbole de l'hôpital, certes, vissée sur sa poitrine. Depuis quand la médecine allait de paire avec le terrorisme ? Aujourd’hui encore elle se souvenait de l’arrêt cardiaque qu’elle avait failli avoir quand on lui avait présenté sa tenue. Le soupir passa la barrière de ses lèvres, désabusée, se munissant d’un rouge corail pour redessiner ses lèvres et tenter de sauver la peinture. Elle ne se faisait cependant aucune illusion. D’un mouvement de baguette presque automatique, le réalisant chaque matin, elle ouvrit les volets pour laisser filtrer la lumière du petit jour tandis qu’elle éteignait la veilleuse, coupable de plus d’une insomnie. C’est à peine si elle daigna lancer un dernier regard en direction de la glace, préférant transplaner plutôt que se lamenter.

Comme toujours, le hall de Sainte Mangouste était bondé, les clients hurlant de douleur ou se plaignant sans discontinuer, l’un dans un état toujours plus grave que l’autre et devant couper la file pour se lamenter. Un ballet qu’elle connaissait par cœur et avait appris à apprivoiser, ignorant les bruits qu’elle qualifiait de nuisible et se dirigeant vers son service pour la journée, souhaitant tout le courage du monde aux hôtesses d’accueil. Elles n’étaient sûrement pas faites du même bois, incapable d’être aussi patiente ou souriante devant tous ces guignols. Sûrement était-ce pour cela qu’elles n’avaient pas le même travail ! Ni le même salaire, soit dit en passant. L’ascenseur la conduisit sans accroc jusqu’au troisième étage, service dédié aux empoisonnements par potions et plantes, l’un de ses préférés. Étudiante en première année, cela faisait presque cinq mois qu’elle alternait entre les quatre différents services, son travail étant plus dans l’observation et la découverte des différentes branches de la médicomagie que la pratique, mais ça lui convenait tout à fait. Difficile de vraiment s’occuper des patients lorsque l’on n’avait pas les connaissances requises. C’est donc aux côtés de son mentor qu’elle fit son tour matinal, s’assurant que chacun allait bien et s’enquérant des améliorations possibles ou inversement des malades. La quantité d’informations qu’on lui donnait jour après jour était gargantuesque toutefois, elle ne s’en était jamais plainte, faisant de son mieux pour ne pas être à la traîne. La joliesse avait après tout eu la chance de choisir sa voie, il lui fallait donc être assidue. Le dernier patient interrogé, elle fut demandée en renfort dans la réserve, l’inventaire des potions terminé montrant qu’il n’y en avait plus assez dans le service. Elle entreprit donc quelques aller-retour les bras chargés de fioles en tout genre, déposant avec soulagement sa dernière cargaison lorsqu’un visage familier pointa le bout de son nez.

Instinctivement, son visage s’éclaira de bonheur, le coin de ses lippes se soulevant, dessinant un sourire franc laissant entrapercevoir ses ivoires. Les mixtures délaissées à même la table sans autre forme de procès, elle marche à son tour dans sa direction, la laissant à peine lui dire bonjour que déjà elle l’étreint, enfouissant son minois dans sa chevelure d’ébène et en inspirant le doux parfum. « Tu m’as manqué. » Trois mots emplis de sincérité, le simple contact de son aînée l’apaisant autant que son odeur lui redonne des forces. C’est presque à contre-cœur qu’elle se détache, admirant finalement ses traits tirés et ses orbes bleutées cernées de violacé, l’inquiétude venant troubler ses prunelles ambrées. « Daphné… Tu en as encore trop fait. » soupira-t-elle accablée. Inutile de lui demander ce qu’elle avait fait pour être ainsi épuisée, sachant pertinemment qu’elle était partie en mission dans une région un peu plus reculée. Et si elle ne lui avait donné aucun détail sur le contenu, chaque chose en son temps, la voir ainsi n’avait vraiment rien d’agréable. Son travail était décidément bien trop exigeant. « Quand es-tu rentrée ? » Sûrement il y a peu, au vu de sa tenue parfaite. Dans la nuit peut-être, ou en début de matinée. « Peu importe. Tu as besoin d’un remontant et moi d’une pause. » Secouant la tête pour anticiper tout refus, ses boucles blondes s’envolant de gauche à droite en un désordre contrôlé, elle s’éloigna quelques instants pour parler avec son supérieur avant de revenir tout sourire, une fiole entre les doigts à son adresse. « Allez, cul sec ! Tu restes peut-être la plus belle de ce service mais un petit coup de frais ne te fera aucun mal. » Assortissant sa tirade d’un clin d’œil, ses prunelles pétillant de malice, elle ne prit pas la peine de lui dire la nature du contenu, la confiance qu’elles se portaient bien plus forte que ça.




( Pando )
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Ivre de fatigue, son état d’éveil n’est dû qu’à l’adrénaline produite uniquement pour survivre dans un état de grande faiblesse. Le corps reste malgré tout bien fait. Une machine, somme toute, qui recèle de capacités toutes presqu’aussi extraordinaire les unes que les autres. Quand une batterie tombe à plat, une autre prend le relais, et ainsi de suite jusqu’à ce que le corps ait usé absolument toutes ses ressources et qu’il doive absolument se reposer. Daphné n’a pas encore testé toutes les limites et par Merlin, elle n’y compte pas. Si jamais elle venait à s’évanouir au beau milieu de nulle part : combien de temps mettra-t-on à la retrouver ? Sera-t-elle d’ailleurs toujours en vie lorsqu’on la découvrira ? C’est un mystère qu’elle ne souhaite pas explorer. Le peu de sommeil qu’elle a pu arracher au cours de la nuit lui permet d’être suffisamment alerte pour rentrer chez elle. Mais si elle fait un trop gros effort, elle se retrouvera tout aussi à plat que la veille lors de son retour dans sa chambre d’appoint. Elle n’ose d’ailleurs pas user de magie. La belle est quasi-certaine qu’elle n’arriverait pas à lancer le moindre sortilège, même le plus basique et le plus classique d’entre eux risquerait de capoter… ou bien d’être trop fébrile pour avoir l’effet escompté. C’est pour cette raison que Daphné s’est toujours imposée un temps de pause entre deux conjurations. Certaines demandent davantage d’énergie et de pouvoir que d’autres, et suivant ces cas-là, le temps de pause est différent, mais présentement, la belle brune a besoin du temps le plus long qu’elle puisse s’imposer. A cela s’ajoute bien sûr ses rapports. Si habituellement elle commence à les écrire dès le lendemain après une bonne nuit de sommeil, il n’en est rien pour cette fois. Elle attendra d’être suffisamment reposée pour cela.

Le manque de sa sœur pèse sur son cœur. Elles n’ont plus l’occasion de se voir autant qu’avant, et bien qu’elles fassent en sorte de se voir aussi souvent que possible, leurs emplois du temps ne correspondent pas forcément toujours. Le prétexte d’une potion revigorante est tout aussi bon pour que Daphné se déplace à Sainte Mangouste, sans pour autant avoir la certitude qu’Astoria est bien sur une journée de stage et non pas sur une journée de cours… Malheureusement, la belle brune n’est pas aussi au fait de l’emploi du temps de sa cadette qu’elle ne le souhaiterait. C’est donc le cœur incertain qu’elle se présente à l’accueil pour savoir à quel service la belle blonde de la famille Greengrass se trouve. Et c’est avec soulagement qu’elle écoute la dame l’informer qu’elle la trouvera au troisième étage. L’étage dédié aux empoisonnements par potions et plantes semble presque tout autant blindé que le rez-de-chaussée. A croire que toute la population sorcière s’est décidée à ingérer quelque chose qu’il ne fallait pas… Ou alors, tout le monde ici souffre d’une fatigue incommensurable, exactement au même titre que Daphné finalement. Le couloir du troisième étage lui semble presqu’interminable et la fatigue la rend davantage grognon si bien qu’elle s’apprête à pester une bonne fois pour toute quand ses azurs se posent exactement là où ils doivent se poser : c’est-à-dire sur Astoria. Enfin…

C’est comme si tous les maux du monde s’envolent dès l’instant. C’est comme si plus rien n’avait d’importance. La belle brune se sent plus légère, comme libérée d’un fardeau trop longtemps porté. Sa cadette est une bouffée d’oxygène précieuse. Elle est le beau temps qui vient après la pluie. Tel un rayon de soleil, elle irradie, faisant aussitôt naître un sourire sur les lèvres de Daphné. Tel l’aimant et le métal, les deux sœurs s’attirent mutuellement, leur instinct détectant la présence de l’autre même au loin. A peine à hauteur l’une de l’autre, elle l’accueille dans ses bras, refermant ses bras autour d’elle, se gorgeant de sa chaleur et de son parfum familier. Comme toujours, il n’y a qu’en présence d’Astoria que Daphné se sent à la maison. Jamais rien ni personne ne lui fera naître cette douce sensation.

Tu m’as manqué.

Une réponse simple, bien plus sincère qu’un « toi aussi », même si Astoria ne remettrait jamais en doute ses paroles. L’affirmation dans ses paroles est une preuve de la profondeur de ces mots prononcés tel un murmure à peine audible pour les quelques passants qui s’écartent pour laisser aux Greengrass le monopole du couloir. Une longue étreinte qui prend malgré tout fin bien trop tôt, et Daphné réprime une grimace face au ton accusateur de sa cadette lorsqu’elle découvre ses traits de plus près. Elle n’a pas vraiment fait en sorte de cacher son état, sachant pertinemment que tout le maquillage du monde ne suffirait pas à rendre à ses cernes leur couleur originelle. Et bien que ce soit elle l’aînée, Astoria n’a jamais hésité à lui faire part de sa façon de penser. Pour rien au monde, la nymphe n’aurait souhaité qu’il en soit autrement.

Ce matin, répond-t-elle, passant outre toute explication sur son état de fatigue évident.

Mais Astoria ne l’écoute déjà plus qu’elle lui tourne le dos pour aller parler à un homme portant la même tenue qu’elle. La brune patiente, se doutant du sujet de conversation. L’attente n’est pas excessive puisque quelques secondes, à peine deux minutes, suffisent à ce que la blonde revienne vers elle, une fiole dans la main à son attention. Un sourire reconnaissant de peint sur le visage, Daphné débouchonne le contenant et obéit en avalant d’une traite le liquide. La chaleur se répand dans son estomac alors que la potion fait son chemin et les premiers effets sont quasi immédiats.

La plus belle, hein ? Je suis pas sûre de porter ta tunique aussi bien, donc ça te laisse une longueur d’avance.

Personne ne saurait nier la beauté des sœurs Greengrass. Tout aussi brune que l’autre est blonde, elles ont chacune une aura qui fait tourner les têtes à leur passage, mais pour des raisons totalement différentes. Elles sont incomparables, hormis quelques traits communs qui confirment leur lien de parenté. Et ne cherchent pas à être plus belle l’une de l’autre. Pourtant, la rivalité est souvent de mise dans un cercle comme le leur. Daphné et Astoria ont déjà assisté à de magnifiques crépages de chignon entre fratrie pour savoir qui possède la plus belle robe, ou le plus beau bijou. Des futilités auxquelles elles n’ont jamais vraiment accordé d’importance – preuve d’une maturité d’esprit effarante pour certains. Fripes et colifichets n’ont jamais été leurs principaux sujets de conversation. La jalousie n’a jamais eu de sens entre elles. C’est une perte de temps auquel certains s’adonnent avec un plaisir presque malsain.

Merci, ajoute-t-elle pour la potion. Tu m’évites un mois de repos forcé, comme toujours… Elle marque un léger temps avant de demander : Tu as un peu de temps ?

L’idée même de devoir quitter Astoria alors qu’elle vient à peine de la revoir la rebute, mais Daphné comprend aussi que même si ce n’est qu’un stage, sa cadette travaille. Loin d’elle l’idée de déranger. Aussi, se garde-t-elle en tête de repasser à la fin de sa journée si un impératif l’empêche de passer quelques instants auprès d’elle afin de rattraper son retard sur la vie de sa sœur.




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La journée s’était annoncée morne, enchaînant sur une routine rébarbative bien que remplie autant en émotions qu’en informations diverses, les tâches se succédant, souvent similaires et les patients pas toujours très aimables. Astoria avait peut-être gagné en patience, si tant était que son ancien seuil soit négatif, mais il était fort compliqué de demander à la princesse de compatir face à tous les inconnus se présentant à elle dont la plupart n’avaient que de faibles symptômes. Encore moins lorsque ces derniers la prenaient de haut, parce que femme et stagiaire, croyant comme à l’auberge que le client était roi et s’octroyant tous les droits. Plus d’une fois la belle avait été à deux doigts de pointer sur eux la pointe acérée de sa baguette, fougueuse lorsqu’il était question de fierté et peu habituée à se faire marcher sur les pieds. Les caprices, elle les avait toujours faits et non vécus, une pensée parfois reconnaissante s’envolant à l’égard de ses parents et surtout sa mère, qui l’avait supportée d’une main de maître de son vivant. Elle ne pouvait également s’empêcher de croire que Daphné à sa place aurait su mieux gérer, ayant toujours eu la tête la plus froide des deux. Celle qui possédait le plus de manières et dont le calme, en surface du moins, était légendaire. Il n’y avait qu’à voir combien elle était élégante lors de soirées mondaines, ne faisant pas l’ombre d’une fausse note et menant autant les gens que la discussion là où elle voulait. Une capacité qu’elle ne possédait guère, aussi différente d’elle qu’elle était complémentaire. Personnification du soleil, elle était la moitié Greengrass à la chevelure ondoyante et dorée, aussi ardente que bonne vivante là où la beauté de Daphné se trouvait plus proche de la lune, sa rivière d’ébène pareille à la nuit s’écoulant avec séduction jusqu’au creux de ses hanches, mystérieuse et envoûtante. Un monde les séparait et pourtant il leur était impossible de vivre l’une sans l’autre, dépendant de cet équilibre qu’elles instauraient. Équilibre qui tendait à s’étioler lorsqu’elles restaient trop loin l’une de l’autre, comme en cet instant où chacune de ses pensées voguaient vers sa jumelle. Une cassure que l’univers lui-même dû ressentir car lui ramenant au moment même l’objet de sa convoitise, sa présence à elle seule apaisant son âme tourmentée, la pressentant alors même qu’elle n’avait parlé.

Il n’en fallut plus pour qu’elle abandonne en un désordre contrôlé tout ce qui était dans ses bras, venant se réfugier dans ceux salvateurs de son aînée. Une collision des astres plus proche d’embrassades, attirant tout autant les regards indiscrets mais ne créant pour autant aucune étincelle, bien au contraire. Le monde alentour s’effaça pour ne plus capter que sa lumière, lui laissant retrouver son propre univers. Quelques secondes rien qu’à elles loin de l’éternité qu’elle aurait souhaité rattraper, rechargeant tout du moins assez ses batteries pour la laisser respirer. C’est en cherchant le contact de ses pierres lunaires qu’elle remarque finalement son état de fatigue avancé, ses traits si tirés qu’elle pourrait n’être soutenue que par un fil. Une constatation qui ne lui plaît guère, ne supportant pas voir sa sœur ainsi surmenée, son nez se fronçant de mécontentement tandis que les coins rieurs de sa bouche s'affaissent, devenus boudeurs. Elle savait son état involontaire et se doutait que son travail lui demandait comme à elle quelques sacrifices, les tâches jamais vraiment simples toutefois… Il lui était difficile d’accepter qu’on puisse ainsi ternir la beauté de sa nymphe, jusqu’à puiser dans des ressources insoupçonnées. « Par tous les dragons, attends un peu que je vienne voler dans les plumes de ces hippogriffes ! » Parce qu’elle savait au fond que ce n’était nullement de sa faute mais bien de celle de ses supérieurs, reconnaissant certes sa valeur mais s’en servant un peu trop pour lui donner quantité de tâches compliquées et ravageuses en termes d’énergie. Elle s’était toujours contenue de venir leur dire sa façon de penser et continuerait sans doute à le faire, ce n’était pourtant pas l’envie qui lui manquait, respectant cependant bien trop sa sœur et son travail pour s’immiscer dans ses affaires. Si elle avait besoin d’elle, elle lui dirait. En attendant, elle rongeait son frein, préférant la savoir sauve et reconnaître au moins l’effort des congés qu’ils lui offraient après coup.

Et puisqu’elle semblait libre de toute contrainte désormais, pourquoi ne pas en profiter pour passer un peu de temps auprès d’elle ? Une réflexion qui à peine formée dans son esprit prit racine, décidant qu’il était temps qu’elle parte en pause et l’abandonnant sans réelle explication, les réservant pour son supérieur. Il lui fallait du temps. Du temps et une potion revigorante, histoire de la requinquer un peu. Hors de question qu’elle la laisse s’en aller dans un état pareil, l’idée qu’elle puisse s’évanouir n’importe où la tenaillant bien trop fermement. Aussi ne revint-elle qu’une fois la fiole en main, l’intimant à la boire sur une note humoristique. La demoiselle ne se fit pas prier, vidant le contenant d’une traite comme demandé et retrouvant presque instantanément quelques couleurs. « Bon retour parmi les vivants. » Une boutade bienveillante, réellement heureuse et soulagée de la trouver en meilleure forme qu’auparavant. Blague qu’elle lui retourna, visant son accoutrement difforme, posant une main sur sa poitrine devant tant de violence, feignant l’outrage. « Ah je vois, ça vise les points sensibles ! » Astoria avait toujours mis un point d’honneur sur sa toilette, la voulant aussi parfaite que ses habits étaient coûteux et derniers cris. Il n’y avait bien qu’elle pour savoir à quel point porter pareil immondice lui arrachait le cœur et lui retournait les entrailles, priant chaque jour Merlin que ceux en charge de leur accoutrement soient frappés d’un éclair de génie. « On peut vérifier si tu veux, c’est avec plaisir que je te laisserai l’essayer ! Je suis sûre que tu seras belle comme un cœur à l’intérieur. » Même une vélane ne pourrait rivaliser, pouffant en imaginant Daphné dans pareilles guenilles. Non, décidément, leurs beautés ne méritaient pas d’être ainsi rabaissées.

Cessant de parler chiffons, la belle évinça d’un signe de main ses remerciements, trouvant cela plus que normal de l’aider, non parce qu’il s’agissait de son boulot mais bien parce qu’elle était sa sœur. La joliesse aurait remué ciel et terre pour ses beaux yeux alors une potion… C’en était dérisoire ! « J’en ai toujours pour toi. » Du temps. Du moins, elle essayait toujours d’en trouver dans ses journées bien trop remplies pour le nombre d’heures qu’elles comptaient. « Je devais partir en pause dans… Environ dix minutes, mais mon supérieur me laisse cette petite marge puisque j’ai bien travaillé. Ce n’est pas tous les jours qu’on a la possibilité de se voir après tout. » Il fallait savoir quand brosser les gens dans le sens du poil. La Greengrass n’aurait de toute façon pas accepté que la belle brune reparte aussitôt, après tout ce temps et vu son état. Autant profiter de ces quelques minutes de repos pour les mettre à contribution. « Montons au dernier étage, on se posera au café. Les potions ne font pas tout, la nourriture aussi a ses secrets pour revigorer. » Un peu de sucre et une bonne dose de caféine, voilà de quoi recharger ses batteries. La destination choisie, c’est naturellement qu’elle enroula son bras autour de celui de sa moitié, la guidant dans les couloirs jusqu’à l’ascenseur magique. « Alors, ce voyage ? Comment ça s’est passé ? Je veux tout savoir. » Hormis le résultat final, sachant pertinemment que si son aînée se trouvait ici présentement, c’est qu’elle avait triomphé.




( Pando )
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( greengrass sisters )
Voir Astoria est une bouffée d’oxygène. Sa présence est médicinale. A ses côtés, Daphné oublie toute la fatigue qui pèse sur ses frêles épaules. Si la magie ne faisait pas partie de son quotidien, la belle aurait sûrement déjà déclaré que sa cadette était un être doué de magie. Mais lorsqu’elle voit à quel point sa proximité lui fait du bien – alors qu’elle ne souffre pas de maux – il lui semble évident qu’Astoria a fait un choix de carrière qui lui correspond. Daphné n’aurait jamais eu la patience de se lancer dans la médicomagie. Elle préfère davantage son travail de conjureur de mauvais sorts. La solitude lui convient parfaitement. Elle est indépendante dans son travail et n’a besoin de personne. Supporter quotidiennement l’urgence de la situation, les geignements des patients mécontents d’être là, et tous les aspects négatifs du milieu hospitalier lui auraient fait littéralement péter un plomb. La belle admire réellement la patience dont Astoria fait preuve. Aussi fait-elle partie des personnes qui pense qu’un métier doit se faire par passion et/ou par intérêt. Un métier exercé par contrainte n’a absolument rien de gratifiant. Même le meilleur poste au monde, s’il n’est pas fait avec envie ne sert à rien. Daphné se souvient parfaitement de tous ces élèves de Poudlard qui souhaitaient par-dessus tout devenir Auror… A croire qu’aucun d’entre eux n’avait suffisamment d’imagination pour songer à un autre métier que celui-ci. Cependant, avec l’ascension du Seigneur des Ténèbres, les personnes à devenir Auror ne sont plus vraiment les mêmes puisque les objectifs ont totalement changé. Peut-être se sont-ils tournés vers d’autres voies. C’est même sûr, d’ailleurs. Mais Daphné n’a jamais accordé suffisamment d’importance à tout ce beau monde pour se tenir informé. La seule personne qui l’intéresse c’est Astoria, si à l’aise dans ce domaine de médical alors qu’elle-même fuirait bien volontiers les lieux si elle n’était pas certaine de l’y trouver.

Ça fait du bien de se sentir important pour quelqu’un. Peu importe les coups durs, la vie a offert à Daphné une alliée de choix en sa cadette. En cas de coup dur, elle peut si facilement compter sur elle. Pourtant, ce n’est que depuis peu que la belle brune s’appuie sur la blonde ; depuis que Daphné a compris qu’Astoria est devenue adulte et n’a plus besoin d’être protégée comme une petite fille. Pourtant, ce n’est pas toujours facile de s’en souvenir. Son instinct de grande sœur cherchera toujours à épargner sa cadette des maux de la vie, mais elle ne pourra pas toujours la couver. Astoria doit faire ses propres expériences, ses propres erreurs pour apprendre, et Daphné s’est jurée d’être toujours là, quoi qu’il arrive. Et elle sait qu’elle obtiendra la même chose en retour. La preuve étant, son état de fatigue ne laisse pas l’interne en médicomagie insensible. Sa fougue fait naître un sourire sur le visage fatigué de l’aînée Greengrass. Elle ne doutera jamais un seul instant des foudres de la colère de sa sœur. Après tout, elles sont faites du même bois malgré leur apparence si contrasté. Là où l’une est lunaire, l’autre est solaire. Pourtant, niveau détermination, elles ont exactement la même.

T’inquiète pas. J’ai aucune obligation de bosser pour eux, toute façon. Je prévois de faire une looooongue pause pour me remettre. Mais c’est vrai que depuis quelques temps, j’ai l’impression qu’ils m’embauchent que pour des trucs compliqués… Un petit maléfice de rien, c’est trop demandé… finit-elle avec une légère moue.

La difficulté ne lui fait absolument pas peur. Comme toujours, Daphné fait preuve d’excellence en la matière. Elle n’en supporterait jamais moins, de toute façon. Elle prend le temps qu’il faut, mais elle réussit toujours, là où d’autres ont autrefois échoué. C’est sans aucun doute son sens du détail qui lui doit sa réussite. Jamais elle ne se lancerait à l’aveugle dans une conjuration. Il y a des paramètres à prendre en compte. Et c’est vrai que souvent, elle dépense énormément d’énergie. L’avantage d’être complètement indépendant, c’est qu’elle n’est pas obligée de retourner tout de suite sur le terrain. Si elle avait été conjureuse de mauvais sorts pour le Ministère de la Magie, sans aucun doute aurait-elle eu un ou deux jours de congés avant de retourner dans le grand bain – d’ailleurs, ils ont déjà bien essayé de lui faire enchaîner comme si elle était une de leurs employés, mais elle a refusé tant que ses batteries ne seraient pas pleinement rechargées, leur rappelant qu’elle n’est pas à eux – mais ce n’est pas le cas. Bien sûr, il y a ses rapports, mais elle ne se fait absolument aucun souci là-dessus. Elle a toujours fait preuve de ponctualité pour les renvoyer, même dans un état pire que celui dans lequel elle se trouve actuellement. Son corps a tout simplement besoin de dormir de tout son soul. Mais avant cela, elle se devait de combler un manque à son cœur : Astoria.

La potion à peine avalée, Daphné sent déjà les premiers effets revitalisants parcourir son corps. La fatigue semble légèrement moindre, tandis qu’Astoria le lui confirme en lui souhaitant un bon retour. C’est certain qu’elle devait faire peur à voir, malgré la délicatesse de ses traits qui rendent difficile la laideur, mais la belle brune laisse la marge de la beauté à la blonde dont la tunique verte ne ternit absolument pas sa magnificence. S’il y a bien une « plus belle » dans ce service, c’est bien Astoria. A côté, toutes les autres semblent porter des fripes. Comme quoi, ce n’est pas ce qu’on porte qui fait tout, c’est comme on le porte. Et Daphné est persuadée qu’à contrario de sa sœur, elle ne ressemblerait à rien là-dedans.

Non, non, répond-t-elle avec un petit sourire chafouin. Il est hors de question que je contamine cette magnifique tunique de personne extérieure au service. Et tout le monde sait que le vert sied mieux aux blondes.

Le ton de la plaisanterie lui a manqué. Jugée bien trop sérieuse, et bien trop adulte pour ses vingt ans, personne n’ose imaginer que sous son masque se cache une jeune femme lambda qui aime exactement les mêmes choses que tout le monde. Personne, sauf Astoria. La seule à la connaître vraiment, en fin de compte, bien qu’elle se soit dévoilée à un autre l’espace de quelques instants… A cette pensée, son ventre se tord. Quelques temps ont passé, et Daphné n’a toujours pas réussi à faire le point. C’est étrange, d’ailleurs, comme sensation, comme impression… comme sentiment. Cependant, elle n’est pas là pour songer à cela. Gregory occupe suffisamment ses pensées lorsqu’elle est seule, elle ne peut pas le laisser s’ajouter alors qu’elle se trouve avec sa sœur. De même qu’elle ne peut pas penser à lui lorsqu’elle est sur une conjuration. Mais faire le vide dans ce moment là est bien plus simple que lorsqu’elle rejoint le commun des mortels… Chassant de son esprit les regains de souvenirs qui ont tendance à la faire frémir et à accélérer son pouls, Daphné ose demander si Astoria a un peu de temps à lui accorder – pour papoter de tout, de rien, de… Son rythme cardiaque s’apaise alors que sa cadette la rassure. Un franc sourire vient fleurir sur ses traits délicats alors que ses pieds se mettent en marche, suivant l’habituée des lieux vers l’ascenseur d’où elle est précédemment sortie dans l’espoir de trouver ce réconfort tant désiré. La chaleur de son contact sur son bras se diffuse, apportant exactement tout ce dont Daphné a besoin en ce moment.

Tu connais le Mên-an-Tol, en Cornouailles ? demande-t-elle en guise de réponse. Trois grosses pierres en haut d’une colline. Rien de d’extraordinaire, mais un vieux sortilège qui doit dater de l’époque des druides celtes. Il m’a fait de la résistance c’est pour ça que je suis H.S… J’ai dépensé trop d’énergie pour en venir à bout. Sinon, la nourriture est plutôt sympa par là-bas, termine-t-elle en passant littéralement du coq à l’âne.

On ne peut pas vraiment dire que Daphné s’amuse lorsqu’elle est en déplacement. Lorsqu’il s’agit de travail, la belle est totalement plongée dans un professionnalisme à toute épreuve. Elle n’a pas non plus eu le temps d’apprécier le cadre qui est totalement autre que le cadre cent pour cent urbain de Londres. Conjurer ce sort s’est révélé épuisant, si bien que le soir venu, elle sombrait comme une masse dans son lit provisoire. Elle voyage, certes. Mais elle n’arrive pas vraiment à mélanger voyages professionnels avec plaisir. Peut-être parce qu’elle a beaucoup trop bonne conscience ? D’autres qu’elle profitent à fond des lieux nouveaux. C’est peut-être aussi pour ça que les trois-quarts reviennent avec un problème d’enchantement sur les bras. Daphné prend au sérieux son bien-être et sa propre vie. Hors de question qu’un truc lui pète au nez, parce qu’à moins d’avoir affaire à celui qui a lancé le sortilège, c’est un peu le principe de la pochette surprise…

Le voyage jusqu’au dernier étage n’est pas bien long, et les deux sœurs sont littéralement seules dans la cabine lorsque la sonnerie d’arrivée à destination résonne dans l’habitacle. Daphné emboîte le pas à Astoria, bien plus habituée qu’elle des lieux, et la suit, espérant qu’un café double, triple, voire quintuple réussissent à lui donner un peu de peps pour affronter le reste de la journée.

Et toi, comment ça se passe tes études ?




( Pando )


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