Assis confortablement dans un des fauteuils du salon, Elegius était pensif. Les bras appuyés sur les accoudoirs et sa cheville gauche posée sur son genoux droit, le jeune homme fixait la porte devant lui. Fumant cigarette après cigarette, il s’arrêtait seulement pour boire une gorgée de Whisky Pur Feu de temps en temps.

Arrivé le matin même au manoir Fawley, il avait appris par les elfes et à son plus grand agacement qu’ils n’étaient pour l’instant que 3 au manoir : lui, son père et Thaddeus. Thaddeus. Le seul de ses frères qu’il ne pouvait supporter. Son hautaineté, son égocentrisme, ses caprices… Ce jeune blanc bec qui préférait se faire appeler Owen -son deuxième prénom- plutôt que d’accepter le prénom premier qui lui avait offert leur parent. Un être… ridicule. Un petit frère qu’Elegius appellerait toujours Thaddeus.


Le regard glacial, Elegius finit sa dernière cigarette avant de se lever et d’aérer la pièce en ouvrant une fenêtre. Le froid ne l’avait jamais dérangé et il se contrefichait de la gêne que cela pourrait occasionné pour Thaddeus ! Parcourant le jardin arboré des yeux, il ne put réprimer un soupir. Voilà un certain temps que son frère et son père avaient disparu et ils les soupçonnaient d’être ensemble.

Malgré la folie bien réelle de son père, il ne comprenait pas pourquoi il préférait la compagnie de son cadet plutôt que la sienne. Pourtant, ils avaient tant de points communs : la magie noire pour commencer ! Certains diraient que c’est cela qui lui avait notamment faire perdre l’esprit mais Elegius n’y croyait pas. Lui-même fervent pratiquant, il se sentait toujours sain et même mieux après avoir lancé un sortilège ou fait une potion des plus noires.
-        Twinky !
Un petit elfe de maison apparu d’un « poc » et se baissa jusqu’à ce que son nez touche le sol :
-        Twinky est là monsieur.
-        Je ne suis pas aveugle ! Va me chercher des clopes. Dépêche-toi.
Twinky s’en alla tout de suite d’un autre « poc ». Il savait qu’Elegius n’était pas le plus patient des maîtres de cette maison et qu’il savait torturer en moins d’une seconde…

Owen était dans le salon a faire la lecture a père il se tenait à ses côtés avec une loyauté qui dépassait de loin les simples liens du sang, Owen aimé son père autant que ce dernier ne puis rien lui refuser en soit il profiter de la faiblesse de son géniteur, mais au moins il lui tient aussi compagnie ce que jamais son frère ne ferra trop occuper à faire des potions sans but précis. Cette proximité était source de fierté pour lui, mais elle servait également à creuser le fossé entre lui et Elegius. Leur relation était teintée d'une rivalité qui allait bien au-delà des querelles fraternes habituelles, se muant en une compétition pour l'approbation et l'affection de leur père.

Contrairement à ce que pensait Elegius, Owen embrassait lui aussi la magie noire par simple fascination pour les ténèbres ou par désir de puissance, enfin un point commu. Sa dévotion à ces arts interdits était plutôt née d'un désir profond de comprendre les intrications les plus sombres de la magie. Il voyait dans la magie noire une complexité et une profondeur qui lui semblait être la clé pour déchiffrer les mystères de leur héritage familial. Son père, figure éminente dans leur communauté de sorciers, était un fervent pratiquant de ces arts, et Owen croyait que suivre ses pas était le meilleur moyen de se connecter avec lui sur un niveau plus profond, il désire marcher dans ses pas en devenant auror et protéger la communauté sorcière actuelle.

Ce choix de voie magique n'était pas sans conséquences. Owen était conscient des risques et des sacrifices impliqués. Cependant, contrairement à Elegius, il abordait la magie noire avec une prudence et une réflexion qui le gardaient ancré. Il ne se laissait pas aveugler par le pouvoir ou la soif de reconnaissance. Son objectif était de prouver sa valeur et de gagner le respect de tous, non pas en surpassant son frère par la force brute ou par la cruauté, mais en démontrant sa compréhension et sa maîtrise des aspects les plus délicats de leur art.

Owen se trouvait dans le grand salon, immergé dans la lecture d'un ouvrage ancien à son père. Le manoir du seizième siècle, bien que majestueux, laissait souvent passer un froid glacial à travers ses murs mal isolés. Alors qu'il lisait à voix haute, un courant d'air frais s'engouffra soudainement dans la pièce, le faisant frissonner. Se levant de son fauteuil pour enquêter sur la source de ce désagrément, Owen aperçut son frère, Elegius, donnant des ordres à l'elfe de maison pour qu'il lui apporte des cigarettes.

Leurs regards se croisèrent, chargés de mépris et d'arrogance mutuels. Avec un mouvement précis de sa baguette, Owen referma la fenêtre que son frère avait négligemment laissée ouverte et lança, sa voix teintée d'un froid dédaigneux : "Tu ne sembles même pas avoir de respect pour toi-même. Alors, essaie au moins de ne pas déranger notre père qui se repose. Si tu souhaites fumer, fais-le à l'extérieur ou réfugie-toi auprès de notre mère ou de ton parrain, au lieu de nous importuner ici." Il termina sa phrase par un clin d'œil provocateur.

Se tournant pour retourner au salon, Owen ajouta sur un ton plus doux, destiné à l'elfe de maison, "Un peu plus de douceur dans la voix suffira à t'assurer une obéissance tout aussi efficace." Contrairement à ce que pouvait penser quiconque, y compris son frère, Owen n'était pas étranger à l'habitude de fumer. C'était un de ses secrets les mieux gardés, un vice que même Elegius, son frère tant dédaigné, ne soupçonnait pas.

Parfois, Elegius se demandait pourquoi la relation entre son petit frère et lui s’était ainsi détériorée. Quand ils étaient petits, ils s’entendaient pourtant si bien…
Et puis leur père était tombé malade. La folie était une maladie bien ingrate et le jeune homme, au fond de lui reconnaissait qu’il enviait la relation naissante entre Thaddeus et leur père.

Evidemment, jamais au grand jamais il ne le reconnaitrait. Elegius n’était pas homme à reconnaître ses faiblesses et s’il lui était arrivé de regretter certaines relations, lesdites personnes n’en avaient et n’en sauraient jamais rien bien entendu.
Restant stoïque face aux remarques de Thaddeus, il haussa un sourcil d’amusement face au culot de son frère. Quel adolescent !
 
Levant les yeux vers lui,  son regard glacial transperçant l'air ambiant, il répliqua d'une voix cinglante et dédaigneuse :
- Tu ferais mieux de te mêler de tes affaires, petit frère. Tu n'as pas à me dicter ce que je dois faire dans notre propre maison. Quant à notre père, il peut très bien supporter ma présence, contrairement à la tienne avec tes airs de moralisateur auto-proclamé. Je fume où je veux, quand je veux, et aucune de tes leçons de vertu ne me fera changer d'avis.
Elegius faillit éclater de rire quand Thaddeus fit une remarque sur l’elfe de maison. Il se reprit à temps avant de regarder son frère avec un mépris évident puis de lancer d'une voix glaciale :
- Tu te crois si supérieur avec tes leçons de morale, mais tu n'es rien de plus qu'un pauvre pantin arrogant, dépendant de notre père pour obtenir une once d'attention. Tu ferais mieux de te regarder dans un miroir avant de pointer du doigt les autres, car ta prétention est aussi transparente que du verre.
Sur ce, il s’avança lui-même vers leur père et poussa son frère sans ménagement :
- A présent si tu permets c’est l’heure pour père de recevoir son traitement. J’ai passé deux journées dessus donc je le lui administrerai moi-même, Merci. Thaddeus.
Il insista sur son prénom avec un sourire sardonique puis s’assit à côté de leur père. 

Son ton changea du tout au tout. Lui prenant la main doucement, il lui expliqua ce qu’il s’apprêtait à faire, avant de lui déposer 3 gouttes d’une potion de tranquillité sur la langue. Elegius l’avait retravaillée et elle était puissante.
Une fois fait, il referma la toute petite bouteille qui contenait le liquide avant de la ranger dans la poche de son pantalon. Sans regarder son frère, il commenta :
- Nous devrions le faire sortir un peu. Marcher lui fera du bien avant que le temps ne se couvre…

Owen observait Elegius avec une intensité glaçante, son mépris pour son frère brillant d'une lumière froide, prêt à s'embraser à la moindre étincelle. La conduite d'Elegius, marquée par une arrogance et un dédain palpables, ne faisait que cimenter la conviction d'Owen : son frère n'était rien de moins qu'un obstacle sur son chemin vers la reconnaissance et l'approbation paternelles. Dépourvu de toute sympathie pour Elegius, Owen voyait en lui un rival plutôt qu'un frère à chérir.

Les paroles empreintes de mépris d'Elegius résonnaient encore dans l'air tandis qu'il s'approchait de leur père pour lui administrer sa potion. Owen restait immobile, son regard froid et perçant fixé sur le dos de son frère, son cœur battant au rythme d'une colère sourde. La manière dont Elegius avait écarté Thaddeus, son ton se modulant dramatiquement en présence de leur père, n'était pour Owen que le summum de l'hypocrisie.

Tourmenté par ses pensées, Owen reconnaissait qu'il se rapprochait de son père non seulement par compassion mais également par calcul, comprenant l'avantage inhérent à être le favori. Il était conscient de la vulnérabilité de son père et, oui, il l'exploitait, bien que cette manipulation fût teintée d'une certaine dose de culpabilité - un sentiment qu'Elegius, selon lui, était totalement incapable de ressentir.

Lorsque Elegius proposa d'emmener leur père se promener, sans même lui adresser un regard, Owen sentit son irritation monter en flèche. Il envisagea brièvement de laisser cette tension s'apaiser d'elle-même, mais cela allait à l'encontre de sa nature, surtout face à Elegius.

"Et depuis quand te soucies-tu réellement de son bien-être, au-delà de tes potions et de tes expériences ?" lança Owen d'une voix cinglante, sans quitter sa place. "Tu prétends t'intéresser à lui, mais n'est-ce pas juste une autre stratégie pour te mettre en lumière ? Pour jouer au fils dévoué alors que nous savons tous deux que tu ne cherches qu'à servir tes propres intérêts. Et le traiter comme un sujet de laboratoire, avec des potions douteuses."

Faisant un pas en avant, son regard toujours fixé sur Elegius, Owen poursuivit : "Oui, peut-être qu'une promenade lui ferait du bien. Mais ce n'est pas à toi de décider ce qui est le mieux pour lui. Tu n'es pas celui qui passe ses journées à ses côtés, à veiller sur lui, à comprendre réellement ses besoins. Tu n'es là que pour la façade, Elegius."

Il avança encore, déterminé à ne pas laisser Elegius prendre le dessus. "Continue donc avec tes potions et tes remèdes. Mais souviens-toi que pendant que tu joues à l'apprenti sorcier, c'est moi qui suis réellement là pour lui, jour après jour. C'est moi qui ai à cœur ses véritables intérêts, contrairement à toi." Owen était touché par la situation de son père, certes, mais il voyait aussi en celle-ci une opportunité d'obtenir ce qu'il désirait. Son père le considérait déjà comme son fils préféré.

Ces mots, Owen les adressait autant à lui-même qu'à son frère. Il haïssait Elegius, certes, mais par moments, il se détestait aussi pour la manière dont il manipulait les émotions de son père. Cependant, dans cette lutte pour l'attention et l'affection paternelles, tous les coups étaient permis. Et Owen n'était pas prêt à renoncer à sa place de favori.

Peu après, Rikky, l'elfe de maison, revint de la mission confiée par Elegius. Owen se tourna vers lui et ordonna : "Va me chercher la veste la plus chaude de père, veux-tu ?" Sur ces mots, l'elfe disparut d'un claquement de doigts. Owen reporta ensuite son attention vers son père. "Une petite balade, ça vous tente ?" Sa phrase à peine terminée, il invita son père à prendre appui sur lui pour se relever. C'était encore une chose que Elegius ne s'abaisserait jamais à faire.

Tout en aidant son père à se lever avec douceur et patience, Owen ne pouvait s'empêcher de lancer un regard triomphant en direction de son frère. Ce geste, simple en apparence, était chargé de signification. Il incarnait le dévouement et l'attention qu'Owen donner à leur père, contrastant ainsi avec l'attitude distante et calculatrice d'Elegius.

Avec un bras solide autour des épaules de son père, Owen le guidait lentement vers la porte, veillant à chaque pas pour assurer sa sécurité et son confort. "L'air frais vous fera du bien, et à moi aussi," ajouta-t-il, veillant à ce que sa voix trahisse une sincérité feinte, un effort pour se montrer sous son meilleur jour, malgré les tumultes intérieurs et les jeux de pouvoir familiaux.

L'elfe de maison, Rikky, réapparut rapidement, tenant dans ses mains la veste la plus chaude du père, preuve de son efficacité et de son dévouement envers la famille surtout quand les ordres sont donnés avec plus de bienveillance. Owen prit la veste des mains de l'elfe et la drapa délicatement sur les épaules de son père, un geste empreint d'une tendresse calculée, mais qui ne manquait pas de toucher le cœur de son vieux père.

"Nous ne serons pas longs," assura Owen, jetant un dernier regard à Elegius, un mélange complexe d'émotions traversant son visage. Entre la rivalité et le désir d'approbation paternelle, Owen naviguait dans les eaux troubles des relations familiales, son comportement oscillant entre la manipulation et un amour conditionné par les attentes et les ambitions personnelles.

Elegius sentait le lourd regard de son frère sur ses épaules tandis qu’il administrait la potion améliorée à leur père. Non pas que cela fasse peur au frère aîné. En réalité, il était plutôt amusé… Thaddeus pouvait exprimer une haine féroce perceptible à des kilomètres. Aucune retenue. En réalité, ce qu’ignorait encore Elegius, c’était qu’il ressentait ce sentiment plus fortement que la moyenne car il possédait le don de l’âme… Seulement, l’inimitié -pour rester poli- entre son frère et lui brouillait ses radars et il ne comprenait pas qu’il était lui-même porteur du don.

Une fois la potion avalée par Horus, le jeune homme se retourna enfin, le visage porteur d’un masque glacial. A cet instant, il aurait porté un masque de mangemort que cela aurait été pareil : rien ne traversait sa carapace. Il fixa son frère un long moment avant de sortir le sourire le plus froid qu’il puisse exprimer, un sourcil sarcastique levé vers Thaddeus :
-        Allons petit frère je te sens tout chose ! Tu sembles tourmenté. Que de mauvaises paroles devant notre père !!!
Elegius inclina la tête d’un air moqueur avant de continuer :
-        Disons que je suis honnête. Mot que tu ne sembles pas connaître. Il serait bon que tu reconnaisses que tu te rapproches de notre père pour une raison bien moins altruiste que tu le prétends.
Le jeune homme se rapprocha de son frère et le prit par l’épaule dans un geste faussement fraternel :
-        Je sais que tu n’oublies pas tes propres intérêts dans l’histoire…
Sur ce, Elegius se recula, laissant son frère faire lever Horus et lui prendre le bras. 

Ses yeux brillaient d’amusement mais son visage montrait un mépris des plus violents.
Le jeune ne l’avait reconnu qu’à moitié mais il était bel et bien agacé de ce rapprochement. D’autant que leur père était d’un intérêt croissant pour le jeune homme qui cherchait le moyen de se rapprocher à tout prix des forces obscures et donc du père qui avait prit cette voie avant de perdre la raison. Elegius était bien trop agacé par le rapprochement de ces deux là et en voulait à son père d’avoir choisi un avorton plutôt que lui…

Elegius resta un peu en retrait tandis que les deux hommes s’éloignaient doucement, avant de se reprendre. Attrapant sa cape d’hiver, il la boucla avant de venir se placer de l’autre côté de leur père dans un sourire sinistre. Il attacha lui-même la cape de leur père avant de le suivre dans le parc.

Après quelques minutes de silence, il ne put tout de même s’empêcher de reprendre :
-        Alors Thaddeus heureux de tes fiançailles ?

En sortant, Owen pensait enfin s’être débarrassé de l’encombrante présence de son aîné. Cependant, ce dernier revint rapidement à la charge. En matière de rhétorique et de joutes verbales, Owen savait qu'il était supérieur; ils n’évoluaient pas dans la même catégorie. Néanmoins, il avait l'intention de se présenter une fois de plus comme le fils modèle aux yeux de leur père, notant au passage que malgré sa folie, ce dernier prêtait une oreille attentive à leur conversation.

Lorsque Elegius aborda le sujet des fiançailles, Owen se sentit piqué au vif bien plus profondément qu'il ne l'aurait admis ouvertement. Ce sujet était délicat, mêlant calculs politiques et sentiments personnels que Owen avait longtemps essayé de démêler. Entendre son frère en parler réveilla en lui une vague de frustration et de résignation; il savait qu'Elegius, avec sa capacité à détecter les points faibles, n'avait pas choisi ce thème par hasard.

"Mes fiançailles," commença Owen d'une voix contrôlée, tentant de cacher l'émotion derrière ses mots, "sont une pièce supplémentaire dans le jeu complexe que notre famille joue depuis des générations. Elles apportent certes des alliances et renforcent notre position, mais à quel prix ?" Sa voix se teinta d'un mélange de défi et de cynisme. "Le bonheur est souvent sacrifié sur l'autel des stratégies politiques. Et tu es bien conscient de cela, autant que moi."

Il marqua une pause, réfléchissant à comment esquiver les provocations d'Elegius sans pour autant exposer l'ensemble de ses sentiments. "Cela dit, je ne suis pas aveugle aux avantages qu'elles apportent. Dans notre monde, un mariage est rarement juste une union de deux âmes. C'est une alliance, une démonstration de puissance, et parfois, un moyen de calmer les tensions ou de sceller des accords. Admettons simplement que je représente une option plus valorisée pour les puissantes familles sorcières que toi – après tout, entre un futur auror et un laborantin raté, le choix est vite fait."

Owen dirigea son regard vers son père, cherchant une quelconque réaction, avant de poursuivre. "Quant au bonheur... parfois, il trouve son chemin, même dans les arrangements les plus calculés. Je vois une opportunité, non seulement pour renforcer notre famille, mais aussi pour construire quelque chose de véritable à partir de ce qui a été arrangé." Bien sûr, c'était un mensonge. Malgré la promesse faite à Arya, Owen avait l'intention de choisir lui-même ses partenaires, comme toujours. Et en cas d'échec, il se contenterait de ce qu'il pourrait trouver ; avec son apparence, cela n'était pas vraiment un problème.

Puis, s'adressant directement à Elegius, ses yeux brillaient d'une détermination ferme. "Ne te trompe pas, frère. Je ne suis pas naïf. Je connais les enjeux du jeu, et je suis prêt à y jouer ma part. Mais contrairement à toi, je ne perds jamais de vue l'importance de l'humanité dans nos manœuvres. Peut-être qu'un jour, tu réaliseras que même dans les stratagèmes de la noblesse, il est possible de jouer un coup sincère."

La fermeté de la voix d'Owen trahissait une profondeur d'émotion qu'il avait rarement laissée transparaître. Il considérait ses fiançailles non seulement comme un devoir mais également comme une chance de tisser des liens personnels et sincères dans le tissu complexe des intérêts familiaux.

"Quant à être heureux," conclut-il avec un demi-sourire, "je crois que le bonheur est une quête, pas une destination. Et je suis tout à fait prêt à me lancer dans cette quête, que j'aie ou non ta bénédiction."

Avec cette réponse, Owen ne montrait pas seulement sa résilience face aux défis à venir; il révélait également une profondeur de caractère et une compréhension des enjeux personnels et politiques en jeu.

Devant les marches du hall du manoir familial, Owen se plaça dos aux marches, soutenant son père alors que ce dernier descendait lentement. Une fois le père arrivé en bas, il posa une main amicale sur la joue d'Owen et lui dit avec affection : "Je suis fier de toi, Thaddeus. Tu seras un grand sorcier, à l'image de ton vieux père, enfin, ce qu'il en reste. Prends-en de la graine, Elegius."

À ces mots, Owen lança un regard discret, mais triomphant à son aîné, le narguant. Elegius tomberait-il dans le piège ? C'était précisément ce qu'Owen espérait.

Elegius fixa son frère avec un mélange de mépris et de dédain, ses yeux lançant des éclairs de colère contenue. Il laissa un silence pesant s'installer après les paroles de Thaddeus, comme s'il savourait chaque seconde avant de répliquer
"Ah, Thaddeus, le maître de la duplicité, le virtuose de l'hypocrisie," commença-t-il d'un ton acerbe, ses mots empreints de sarcasme cinglant. "Je dois avouer que tu excelles dans l'art de te présenter comme le fils modèle, le joyau de la famille Fawley. Si seulement notre père pouvait voir au-delà de ton masque soigneusement façonné..."
Il laissa échapper un soupir de dédain, secouant la tête avec un mépris affiché. "Mais non, il est trop aveuglé par tes mensonges pour réaliser la vérité. Tu es prêt à t'abaisser à n'importe quel niveau pour obtenir son approbation, n'est-ce pas ?"


Un sourire ironique étira ses lèvres alors qu'il continuait à fixer son frère du regard, défiant et imperturbable. "Tu excelles dans l'art de la manipulation, dans la fabrication de l'image parfaite. Mais je ne suis pas dupe, Thaddeus. Je vois à travers ta façade, tes manigances mesquines. Je sais, par exemple, qu’avec tes misérables notes tu es bien loin d’obtenir un quelconque diplôme alors devenir auror… n’en parlons même pas. Contrairement à moi. Deux doctorats obtenus brillamment prochainement petit frère…"


Il se tourna ensuite vers leur père, son regard brûlant d'un feu glacé de dédain. "Et toi, père... Je pensais que tu étais plus intelligent que ça. Mais visiblement, tu es aussi aveuglé par les faux-semblants de Thaddeus que le reste du monde."
Sa voix était chargée de sarcasme, mettant en lumière l'injustice flagrante de la faveur accordée à Owen malgré ses tromperies évidentes. "Peut-être qu'un jour, vous réaliserez tous les deux que la véritable grandeur ne se trouve pas dans les apparences, mais dans la sincérité et l'intégrité. Mais je ne retiens pas mon souffle."


Il marqua une pause, laissant ses paroles résonner dans le hall, avant de poursuivre d'une voix glaciale : "Tu peux te vanter autant que tu veux, Thaddeus, mais cela ne changera pas le fait que tu es un menteur et un manipulateur. Et si notre père est trop aveugle pour le voir, alors je n'ai plus rien à dire."


Il croisa les bras sur sa poitrine, sa posture défensive trahissant à la fois sa frustration et son désespoir face à la situation. "Continue donc à jouer ton petit jeu, Thaddeus. Mais sache que tu n'auras jamais mon respect, peu importe combien tu essaies de te hisser au sommet de notre famille. La véritable grandeur se gagne par le mérite, pas par la tromperie et la manipulation."


Il lança un dernier regard chargé de mépris à son frère avant de détourner les yeux, refusant de participer davantage à cette mascarade familiale.

Elegius ressentait un mélange complexe et tumultueux d'émotions face à son frère et à la remarque de leur père. Tout d'abord, il éprouvait un profond dégoût envers Thaddeus, alimenté par la trahison et la manipulation constantes dont il était témoin. Il était écœuré par la façon dont Thaddeus se présentait comme le fils modèle tout en masquant ses véritables intentions et en jouant un jeu sournois pour gagner l'approbation de leur père.

Ensuite, il ressentait une intense déception, presque une douleur lancinante, devant le fait que leur père semblait être dupe des manigances de Thaddeus. Cette déception était amplifiée par le sentiment de trahison, car il avait espéré que leur père serait capable de voir à travers les mensonges de Thaddeus et de reconnaître la véritable nature de son frère.

En outre, Elegius était consumé par une jalousie brûlante envers Thaddeus, jaloux de la faveur apparente dont il bénéficiait auprès de leur père malgré ses actions discutables. Cette jalousie était exacerbée par le sentiment d'injustice qu'il ressentait, car il estimait que Thaddeus ne méritait pas les éloges et la reconnaissance qu'il recevait.

Enfin, ces émotions tumultueuses s'entremêlaient pour créer un sentiment général d'amertume et de frustration chez Elegius. Il se sentait piégé dans un schéma familial toxique où la duplicité et la manipulation règnaient en maîtres, et il éprouvait une profonde tristesse devant l'incapacité de sa famille à reconnaître la vérité et la valeur authentique.