La métamorphose était l’une de mes matières favorites. La matière en elle-même me fascinait… Mais le fait que ce soit Hermione Granger qui nous l’enseigne n’y était évidemment pas pour rien, soyons honnêtes. Pour commencer, c’était une excellente professeur. Ensuite, je ne pouvais m’empêcher de me comparer sans cesse à elle. Non pas pour mon excellence dans le domaine -je doutais d’un jour avoir son niveau- mais plutôt pour son sang. Née-moldu comme moi, elle était « pourtant » l’une des sorcières les plus brillantes, les plus courageuses et les plus gentilles que je connaisse ! Comme quoi le « sang » ne voulait RIEN dire ! Le Professeur Granger était aussi liée à la rébellion et j’étais extrêmement fière de le savoir. D’être dans la confidence. Evidemment, ça ne me faisait que l’aimer un peu plus !

Assise au fond de la classe, comme mon « rang » de née-moldu l’exigeait, j’étais toujours assidue à ses cours. Pourtant, aujourd’hui, j’avais le regard vague. Je… oui je dois bien l’avouer : je baillais aux corneilles. Non pas parce que je m’ennuyais. Mais j’avais beaucoup de choses dans la tête. Alors je ratais exercice après exercice, reportant souvent mon regard sur le dos de Hope. Les images me venaient naturellement. J’étais… oui, je crois que j’étais triste. Fatiguée de mon statut et de tout ce que cela impliquait.

Ce matin, alors que je descendais dans la salle commune de Serdaigle, je faisais tout pour éviter les ennuis. Je n’en avais pas peur d’habitude : j’étais même plutôt provocatrice. Mais aujourd’hui… j’étais si fatiguée, j’avais si mal dormi, passant ma nuit à penser à Hope… que je n’avais envie que d’une chose : que l’on me laisse tranquille. Alors que je portais mes livres de cours de la matinée, on me rentra dedans. Tous mes livres par terre, je me baissais. La collision avait été volontaire : je le savais mais pour une fois, je décidais de ne pas relever. Ce qui ne dut pas plaire aux crétins qui ricanaient bêtement en face de moi :
-        Bah alors Sang de Bourbe ! On s’excuse pas ?
Je sentis le sang me monter au visage. J’avais -malheureusement- l’habitude des insultes en tout genre. Mais « sang de bourbe » était sans doute la pire. Car c’était m’insulter mais aussi insulter mes parents. Et je ne le supportais jamais. Je me relevais d’un bond en balançant mes livres sur les crétins :
-        NE REDIS JAMAIS CA !
-        Quoi ? Sang de bourbe ? C’est pourtant ce que tu es saleté !
Avant que je puisse répliquer, l’un des crétins m’avait collée au mur tandis qu’un autre me frappait avec chacun de mes livres. Quand ce fut finit, ils me relâchèrent en riant. L’incident était clos. Seulement, j’avais mal partout. Les tomes lancés était très lourds et volumineux. Et mon moral en avait prit un sacré coup. Je ramassais les livres et me rendit enfin au premier cours de la journée : métamorphose.

Et voilà. J’étais assise là, fatiguée de me battre contre des crétins, fatiguée de notre époque et me sentant terriblement impuissante. J’étais aussi mécontente de n’avoir pas réagi mieux que cela. Je savais me battre ! J’aurai pu… non. A quoi bon. Je soupirais lourdement. Seulement, je n’avais même pas réalisé que le cours était fini et que chacun avait quitté la salle sauf le Professeur Granger qui effaçait les tableaux. Les yeux dans le vide, je ruminais.