L’orage battait son plein en cette période de fin d’année. Les éclairs déchiraient le ciel, aveuglants, parfois, les moins avertis, tandis que le retentissement des bruits de claquages de foudre se faisaient entendre. C’était impressionnant. La pluie tombait dru et la plupart des élèves s’étaient réfugiés dans les dépendances ou dans le château. Seul l’équipe de Serpentard continuait son entraînement.

C’était excitant. Darius avait aimé par-dessus-tout le déchainement des éléments. Mais il se connaissait. Depuis 3 ans qu’il était sorti d’Azkaban, il avait remarqué un lien de cause à effet entre certaines crises de rage et les orages. L’on disait que ceux-ci exacerbaient les émotions. C’était sans doute vrai car Darius ne manquait jamais de se déchaîner lui-même dans ces instants-là.

Si le jeune homme aimait voir les éléments se déchaîner, depuis quelques mois, cela le rendait plus anxieux qu’heureux. Il ne manquait pas de se tenir à l’écart de tout humain et d’essayer de se contenir… La plupart du temps en vain.
Darius se contenta donc de se défaire de sa baguette -même si il se sentait fort démuni sans- et d’aller s’installer au bord du lac. Debout, droit comme un « i », il observa le vent rendre l’eau si agitée qu’elle vint lui tremper les chaussures… et entendit sa cape noire claquer au vent.

Au bout d’une heure, l’orage s’éloigna enfin. Darius serra les dents. Apparemment, l’orage avait été trop violent pour lui. Il tomba à genoux et frappa avec violence un bout de bois flotté qui explosa en mille morceaux. Il tremblait et cherchait des yeux de quoi se défouler. Il se releva, attrapant une grosse pierre qu’il lança avec force le plus loin possible, sans vraiment viser, bandant juste les muscles pour expulser l’énergie négative. Le ciel restait très sombre et l’humidité mêlée à la couleur des nuages lui rappelait Azkaban. Nom d’un dragon ! Jamais il ne s’en déferait ?

Darius mit sa tête entre ses mains avant de se courber pour hurler. La rage l’avait envahi comme un mauvais sort. Jamais il ne réussirait à s’en défaire. N’y avait il que la violence pour contrer sa violence ?

Aujourd’hui, je n’ai eu le temps de penser à rien. L’avantage des devoirs est leur capacité à occuper l’esprit pendant des heures. Surtout quand le devoir prend du temps à rédiger et qu’il s’agit du cours de défense contre les forces du mal. J’ai désormais une forme d’obligation de remonter mes notes. Je mets donc beaucoup plus de soin dans ses devoirs alors que je cherche à être à la hauteur de ses attentes. J’ai donc passé la journée le nez plongé dans les différents livres afin de rédiger le devoir demander. En tout cas j’essaie même si certains jours cela est plus complexe que d’autres. Je me suis réveillée déterminée après la discussion de la veille avec le professeur. La promesse récente rend les choses d’autant plus facile à respec L’occupation est suffisante pour que mes pensées ne se focalisent plus autant sur tout ce qui peut me tracasser ces derniers temps. Parfois quelques pensées parasites tentent de s’incruster mais rien de bien trop envahissant. Au bout de quelques heures, je ressens le besoin d’une pause afin de pouvoir récupérer. Je range les livres et je me rends alors compte du temps à l’extérieur. Une journée d’orage certainement mais l’accalmie semble désormais présente. Une fois les affaires à leur place, je sors de la bibliothèque et je décide de me rendre à l’extérieur afin de prendre l’air. Je marche dans le parc tout en respirant à fond le grand air extérieur. Un instant, je me demande si je ne devrais pas rejoindre Daemon mais à vrai dire je n’ai aucune idée de là où il se trouve. Je n’ai vu absolument personne de la journée. Je continue de me promener et parfois je m’arrête simplement pour observer le ciel. Soudainement, des cris attirent mon attention. Les hurlements sont si fort et semblent presque inhumains. Un instant pour identifier la localisation approximative et ensuite je me rends dans cette direction. Le pas est rapide alors que forcément je ressens une forme d’inquiétude tout en me demandant ce qui se passe.

Alors que j’arrive près du lac, je découvre un garçon au sol. Au vu de son état, il est bien difficile d’évaluer son âge et à vrai dire ce n’est pas réellement la priorité. Je ressens une forme de colère et de détresse qui semblent si importantes que cela l’envahit totalement. Je m’arrête à quelques pas de lui. Il y a des choses qui sont parfois inexplicables et auxquelles il ne sert à rien de venir chercher du sens. Je devrais peut-être avoir peur de constater un tel état. Rien n’indique comment il va réagir si je m’approche mais j’ai la certitude qu’il ne voudra pas me faire du mal volontaire. C’est un parfait inconnu pourtant mais je ressens cette certitude au plus profond de mon être. “Bonjour. je m'appelle Hope”. Les salutations ne sont pas une question de convenance à cet instant mais c’est bien plus une manière de capter son attention. Le mot est prononcé durant un laps de temps où les hurlements ont diminué d’intensité. J’avance alors pour me placer devant lui. Je ne désire qu’une seule chose: c’est de pouvoir l’aider à s’apaiser. “Regarde moi s’il te plait. Tu ne me connais pas mais tu peux suivre ma respiration pour t'apaiser si tu le désires”. J’approfondis mes respirations afin qu’il puisse suivre mon rythme. C’est totalement spontané alors que je n’ai aucune idée de comment il va réagir. Je teste ce que mon instinct me dicte alors que le voir ainsi me fait oublier tout manque de confiance en moi. Je suis calme et assurée alors que j’espère pouvoir l’aider.