Darius était satisfait de lui-même.
Sa journée s’était divinement passée : il avait dû traiter le cas de trois sorciers rebelles pour les faire avouer leur appartenance avant de les envoyer à Azkaban.

Malheureusement, il n’avait rien pu tirer de la rébellion elle-même. Apparemment, il s’agissait de trois nouveaux qui n’étaient pas encore mêlés aux secrets.

Pour être honnête, peu importait au jeune homme. S’il avait découvert une chose depuis sa sortie d’Azkaban, c’était que l’odeur et le goût du sang restaient foncièrement les mêmes.


C’est d’ailleurs ce qui lui plaisait le plus.

Quand le sang avait giclé sur son visage, et que les premiers sanglots s’étaient faits entendre, il était déjà sur son nuage. Pas de crise de rage pour lui aujourd’hui. Du moins pour le moment. Mais il ne saurait expliquer celle-ci tant sa journée continuait bien.

Il était bientôt temps de retrouver son double féminin pour une discussion sans doute salée et il se promena dans le parc et passa discrètement dans la serre puis dans sa chambre de dépendance…

Il se pressa ensuite de se rendre au sommet de la tour d’Astronomie. Les cours étaient finis et la tour n’était plus éclairée que par les derniers rayons de soleil.

C’était presque romantique.

Darius s’assit les pieds dans le vide face au paysage rouge sanguin de l’astre se couchant sur les montagnes écossaises et entreprit d’emballer rapidement ce qu’il avait ramené de ses escapades.
Une fois fait, il se détendit enfin. Il était grandement en avance et son regard se perdit dans le vide.

Demain, il avait cours avec Nicholas. Il lui apprenait en ce moment les différents nerfs du corps humain. Savoir les titiller pour une souffrance longue et des plus agréables à l’oreille. S’il craignait son mentor, il lui était redevable de beaucoup et il avait bien du respect pour ses talents.

Darius était habillé de noir. Toujours. Ca lui permettait de cacher les sombres tâches de sang qui pouvait atterrir sur ses tenues et qui ne s’enlevait pas toujours. Vérifiant sa veste, il en remarqua d’ailleurs une et ne put s’empêcher de mettre le nez dessus. Une trace encore fraîche ! Il la lécha avec délectation, sentant presque le goût de l’horreur de ses victimes. Darius se permit un ricanement avant de se retourner.

Ayla était arrivée.

Il pencha la tête de côté, comme un animal curieux, avant de lui sourire chaleureusement et de tapoter de sa main la place à côté de lui.

-        Salut Belladona !

Il attendit qu’elle s’approche avant de lui tendre bourrument les cadeaux qu’il lui avait préparé :

-        J’ai dû attendre d’avoir assez d’argent pour t’offrir ça…

Il lui tendit une petite boite noire toute en longueur et y rajouta un bouquet. A première vue, on pouvait croire à un bouquet de fleurs. Mais il n’en n’était rien. C’était un mélange de plusieurs herbes servant à la fabrication de potions : menthe poivrée, coquelicot, digitale, aconit, belladone, valériane…

-        C’est pour te féliciter de ta première année en médicomagie !

Une journée de cours qui touche à sa fin. Les cours d’anatomie font partis de ceux qui attirent le plus mon intérêt. Comprendre comment le corps humain fonctionne même si mes désirs les plus profonds dévient du chemin de la plupart de mes camarades. Les cours également sur les traitements et surtout comment les doser afin de ne pas mettre en vie la santé du patient. Tant de précautions qui nous sont enseignées et qui me laissent parfaitement indifférente en réalité. Les cours cessent alors que je dois retrouver une des rares personnes à qui je destine le qualificatif d’ami. En dehors de ma famille, les personnes sont évaluées en fonction de leur utilité mais sans que des critères affectifs n’entre en jeu. Cette distance froide et calculatrice me caractérise. Avec lui pourtant c’est différent. Depuis trois ans que je le connais, il apparaît comme une forme de double masculin. Il est différent en terme de caractère mais des sensibilités nous rapprochent. Il a ses secrets comme j’ai les miens et aucun ne cherche à percer ceux de l’autre. Un respect mutuel qui le rend fort appréciable. Le rendez-vous a été donné en haut de la tour d’astronomie. Un lieu éloigné des oreilles indiscrètes alors que je préfère toujours être dans un lieu où il est possible de surveiller les issues. Il est devenu un réflexe d’être prudente. Toujours repérer les issues, privilégier les lieux plus difficiles à écouter. Souvent c’est moi qui choisi les lieux de rendez-vous, lui communiquant par le code que j’ai créé. Les communications sont toujours cryptées alors que je suis bien consciente que tout peut être lu.

Je le rejoins alors qu’il est assis les pieds dans le vide. Je me mets à ses côtés, m’installant avec grâce. “Bonjour Phénix”. Les noms par lesquels nous nous appelons depuis quasiment notre rencontre. Je l’observe me tendre un paquet et ce qui ressemble à un bouquet de fleurs. Je serais surprise que ce soit un vrai alors qu’il me connaît. Il me suffit d’un coup d'œil pour me rendre compte des différentes plantes composant le bouquet. Que des fleurs utilisables dans une potion et surtout dans les poisons. Des fleurs qui peuvent être mortelles et c’est ce qui les rend aussi intéressantes. J’ouvre aussi la boîte, découvrant ainsi un scalpel. Un rare sourire vient orner mon visage, appréciant le cadeau. Je ne saurais dire ce que cela éveille en moi mais je ressens une forme de plaisir anticipatoire à l’idée de l’utiliser. Il est certain qu’il me servira lorsque les cours de chirurgie commenceront. Des cours qui n’ont pas lieu de suite dans l’année car les professeurs estiment que nous avons d’autres connaissances à acquérir avant. Et ma référente de stage n’est pas décidée non plus à me permettre cela. Elle estime que je dois apprendre l’empathie avant. Elle a de l’espoir alors que c’est de l’empathie dont je suis dépourvue envers la plupart des personnes. Je continue de lui sourire. “Merci pour ces cadeaux si délicatement choisis”. Je manie le scalpel entre mes mains avec dextérité. “Ma référente de stage s’est mise en tête de m’apprendre l’empathie”. Il est un des rares à pouvoir comprendre ce que cela implique. Il a pu percer certains bouts de mon masque et je peux ainsi me livrer plus facilement à lui. Un sourire ironique apparaît sur mon visage.

Darius était satisfait de lui-même. Parce que sa meilleure amie avait eut un sourire franc. Il la connaissait bien et savait les reconnaître à présent. Elle n’en offrait pas souvent et ses cadeaux semblaient lui plaire. Parfait. Enfin quelqu’un de bon goût.

Il s’était toujours senti à l’aise avec Ayla. Si chacun avait ses secrets, ils pouvaient les garder pour eux, sans jamais se questionner dessus. Une sorte de confiance mutuelle… de commun accord sans pour autant s’être dit quoi que ce soit. C’était agréable. Et simple. Darius avait du mal à comprendre les convenances des êtres humains. Lui, il aimait parler quand il le voulait et taire ce qu’il ne voulait pas que l’on découvre. Avec Ayla, ça avait toujours été ainsi. Elle était normale. Certains auraient pu dire sombre, étrange, cachotière. Lui la trouvait parfaite et juste. Et puis : elle avait bon goût ! Enfin quelqu’un comme lui !

Darius savait qu’un jour, elle apprendrait pour Azkaban. Ou pour son métier. Mais il ne lui en parlait pas. Non pas pour lui cacher ses sombres secrets mais… parce qu’avec elle, il n’en ressentait pas le besoin. Elle était ainsi et lui aussi. Il n’était même pas sûr qu’Azkaban soit un sujet qui l’intéresse finalement. Car il ne lui apporterait pas grand-chose au final. En revanche, la torture, le métier de bourreau lui titillerait sans doute l’esprit. Mais Darius n’était pas pressé. Il allait à son rythme, elle aussi. Tout était bien dans le meilleur des mondes.

Il sourit donc à son tour, avec engouement en voyant que ça lui plaisait. Mais son sourire se fana très vite. Qu’était-ce encore que cette lubie ?!? L’empathie ! La première question qui lui vint était sans ironie aucune :

-        Pourquoi ?

Il soupira en levant les yeux au ciel :

-        Ca sert à rien. Pourquoi souffrir avec les autres ? Moi je préfère les voir souffrir et être bien dans ma peau. Nom d’un dragon les gens sont d’un compliqué ! Limite maso ta référente !


Darius jeta un regard au loin en réfléchissant. Petit à petit, sa tête se pencha en imaginant comment calmer la référente de stage qui demandait cela à Ayla.

-        Si tu veux, je te montre comment lui trancher la langue avec ton canif ?

Il sont rares ceux que j’appelle des amis parce les gens sont souvent dans les extrêmes. J’ai eu le temps d’observer depuis l’ombre. Ils veulent tout savoir de la vie de ceux qu’ils appellent des amis et ne respectent aucunement la notion de secret. Ils prennent même offense lorsqu’ils découvrent que des mystères résident comme si tout devait être dit et quand ce n’est pas le cas c’est vécu comme un manque de confiance. Je trouve cela inintéressant au possible. Tout comme les discussions futiles qui peuvent avoir lieu. Je suis pleine de secrets et je ne compte pas changer ni me mêler à des discussions qui n’ont pas d’intérêt selon moi. Même s’il m’arrive de me joindre à la masse de moutons afin de leur donner l’illusion que je suis comme eux. Un art que j’ai appris à maîtriser durant ma scolarité qui réside sur un savant équilibre entre être dans l’ombre et me joindre à la populace sans intérêt pour ne pas paraître hors du lot. Je jongle entre les deux avec une certaine aisance. Darius ne me demande rien alors que nous pouvons autant rester en silence que partager ce que nous désirons. Son cadeau serait mal jugé par la plupart des personnes mais moi il me plait. Justement parce qu’il est vraiment choisi en fonction de ce que je suis. Il a donc le droit à un de mes rares sourires francs.

Je suis assise à côté de lui alors que les paroles de ma référente me reviennent en tête. Une femme bien trop empathique à mon goût et je partage avec Darius, la certitude en tête qu’il me comprendra d’une certaine manière. Sa réponse ne fait que confirmer ce que je pensais. Je l’observe alors qu’il soupire. J’imite alors ma référente de stage avec une certaine exactitude. “L’empathie permet de se mettre à la place du patient et de mieux comprendre sa douleur pour mieux le soigner. Un médicomage doit être proche de ses patients. C’est une partie essentielle du processus de guérison”. L’habitude d’observer me donne cette aptitude à l’imitation alors que j’ai cette tendance à noter les moindres détails d’une personne. “ Je suis bien d'accord”. Je prends alors mon scalpel pour m’entailler le bras sans la moindre douceur. Un filet de sang coule alors. “Oui je ressens une douleur mais ce n’est qu’une information envoyée par mon cerveau. Je ne vais pas me mettre à hurler de douleur juste parce que mon cerveau me dit que je vais mal. Je vais localiser la douleur et t’en informer si j’ai besoin de soin. Je ne vais pas te demander d’être empathique mais de me soigner. Juste une perte de temps et d'efficacité”. J’ai un soupir d’exaspération en repensant à ma référente de stage. Je récolte du sang sur le scalpel et je tends celui-ci à Darius. “Tiens cadeau, régale toi”. J’ai un sourire alors qu’il me propose de me montrer comment lui trancher la langue. “Ton idée est tentante mais j’ai besoin d’elle pour valider mes stages. C’est obligatoire alors tant qu’elle est utile, elle doit garder sa langue. Mais merci, j’y penserais la prochaine fois qu’elle me parlera d’empathie. Rien que l’idée devrait m’aider à rester à l’écoute. Une fois que j’ai fini mes études, l’idée deviendra beaucoup plus réalisable”. Oui elle est utile pour l’instant alors je ne peux rien faire.

Darius sourit avec gourmandise en attrapant le scalpel plein du sang d’Ayla. L’attention le toucha. C’était aussi pour cela qu’il appréciait la jeune femme : elle ne se rebutait pas de choses que peu faisait. Darius n’était pas un vampire, mais il aimait gouter le sang, il avait l’impression que celui-ci lui chuchotait ses secrets. Celui d’Ayla était sucré et sans ce goût âcre qui caractérisait la peur.

Tandis qu’il léchait avec précaution le scalpel, il écouta Ayla lui raconter comment on lui justifiait le fait de prendre des cours d’empathie. Darius ne put s’empêcher de lever les yeux au ciel. Le jeune homme nettoya méticuleusement le scalpel ensuite avec un mouchoir de soie blanche, avant de le rendre à sa meilleure amie :

-        Merci.

Il ne put s’empêcher de faire la moue : pas de coupage de langue en vue. Quel dommage : il aurait adoré montrer comment faire à Ayla. C’était toujours pratique à savoir… Tant de gens était trop bavards !

-        Dommage, j’ai une super technique. Je l’ai développé au travail et ça marche très bien. C’est drôle d’ailleurs : les gens essaient toujours de parler après… enfin de hurler. Ça donne « Hmmmmouaaaaaaaa » ils ont l’air de gobelins débiles.

Le jeune homme rit de bon cœur. Il ne semblait pas avoir conscience d’avoir lâcher qu’il avait un travail… En tout cas ça ne le dérangeait pas. Il ne disait jamais les choses par hasard. Pour lui, c’était juste le moment de le dire. Il avait envie de partager ses expériences avec sa meilleure amie. C’était une vie enrichissante et pleine de surprise et Darius n’avait personne pour en parler. Enfin… il avait Nicholas mais… ce n’était pas son ami.
 
Le jeune homme se demandait aussi si Ayla relèverait l’indice qu’il venait de laisser. Il va s’en dire qu’il serait déçu si non. Parce qu’il aimait à savoir que sa meilleure amie était attentive à ce qu’il disait…
Darius s’allongea sur le côté, le coude posé par terre et le bras relevé pour pouvoir poser sa tête dans sa main. Il était tout à fait détendu avec Ayla et c’était rare qu’il ait des crises de rage avec elle. Il l’observa. Elle était belle, charmante, sexy… et ne semblait pas en avoir conscience à ce moment précis. Ce qui fit sourire le jeune homme. Elle était au naturel avec lui et il aimait ça plus que tout.

Notre amitié me convient parfaitement depuis le départ. Il est passé d’un simple objet méritant mon intérêt à la considération rare que je peux porter à celui qui a le statut d’ami. Il est possible de partager beaucoup avec lui sans qu’aucune pression de parler n’existe. Il sait certaines choses sur moi que d’autres ignorent mais d’autres choses restent encore de l’ordre du secret. Simplement parce que ce n’est pas venu dans la conversation. Il n’y a pas de reproche ni de lui ni de moi, simplement une écoute lorsqu’un des deux veut parler. Je connais son goût pour le sang alors c’est tout naturel pour moi de lui tendre le scalpel tâché de ce qui est un divin nectar pour lui. Je ne partage pas son goût mais pourtant je ne juge pas tout comme je connais sa propension à la violence par moment. Il est ainsi et n’a pas besoin que je vienne lui jeter une quelconque opprobre. Il est donc tout naturel pour moi de lui parler de ma référente de stage qui désire m’apprendre l’empathie alors que son point de vue me fait sourire. Je pourrais être tenté si elle ne s’avérait pas utile. Mais peut-être que lorsqu’elle sera devenue inutile, la situation deviendra bien différente. La conversation file ainsi alors qu’il me parle pour la première fois de son travail. Je ne savais pas d’ailleurs qu’il en avait mais je prends l’information telle qu’elle est. Il a voulu me le dire et il a donc toute mon écoute.

“Ton métier a l’air bien intéressant s’il te permet de développer ce genre de technique”. La question n’est pas directe mais le regard que je lui porte est interrogatif alors que je laisse transparaître dans mes yeux la question qui me trotte en tête. Je ne lui forcerais pas la main pourtant s’il ne souhaite pas en dire plus. Je lui laisse un espace pour parler avant de sortir quatre fioles de mon sac. “Accepterais-tu de tester avec moi mes créations s’il te plait? Nous serions tous les deux des cobayes”. J’ai un sourire fier qui se dessine sur mon visage alors qu’il est rare de pouvoir observer une telle émotion chez moi. Ce sont un peu mes bébés alors que j’ai passé du temps à les concevoir et ensuite à les réaliser. Je me sens excitée à l'idée de les essayer comme une enfant devant un cadeau. “Je pense que l’idée va te plaire. La blanche anesthésie totalement les signaux de la douleur alors que la rouge les intensifie. C’est une totale création et je ne les ai pas encore expérimenté donc il est possible que d’autres effets apparaissent. Mais est-ce que cela ne rend pas les choses encore plus intéressantes?” Je serais vraiment déçue qu’il refuse en réalité alors qu’il est une des seules personnes à qui je peux demander cela. Même ma jumelle, je ne serais pas certaine de sa réaction. “Il faut commencer par boire la rouge et plus tard nous boirons la blanche”. La douleur ne me fait absolument pas peur. Je prends tends une fiole rouge à Darius et je bois l’autre sans attendre sa réponse. Je testerais quoi qu’il arrive. La douleur est assez intense alors que j’ai l’impression d’avoir mal dans tout le corps. Ce n’est pas insupportable et cela reste gérable. Cela me lance dans absolument toutes les parties du corps sans que je ne puisse réellement distinguer de partie du corps d’où provient la douleur. Je respire doucement en attendant que cela se passe tout en affirmant. Je m’attendais à mieux en réalité. J’observe Darius si jamais il l’a bu pour voir sur lui.

Proposition:

Dé 6 1:

Deuxième Dé6:

Durée:

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'Dé à 6 faces' :

Ayla avait quelque chose de fascinant. C’est ce qui plaisait tant à Darius. Depuis qu’il la connaissait, c’était l’unique personne de sa génération qui semblait ne jamais l’avoir jugé. Darius en était troublé. Il semblait être adopté. C’était tellement agréable ! Pas de jugements, pas d’enfantillages, au naturel. Toujours. Darius avait évoqué son métier sans appréhension et sans vraiment sans rendre compte, comme un fait banal, dans une discussion équilibrée et désinvolte. A présent qu’il prenait vraiment conscience de ce qu’il avait lâché, il haussa les épaules, tranquillement.

-        C’est un métier violent. Comme j’aime. Je suis bourreau pour Lord Voldemort et toute personne du Ministère en droit de me commander. C’est fascinant ! La plupart du temps, je me contente de tortures… Mais parfois j’ai le droit de tuer. Un métier complet quoi.

Il n’eut pas besoin d’en dire plus. En réalité, il préférait laisser Ayla se décider si ça l’intéressait ou pas. Il lui donnerait des détails si elle en voulait. Sinon… eh bien il était bien avec lui-même. Il savait qu’elle ne s’effraierait pas. C’est tout ce qui lui importait.

Darius haussa un sourcil lorsque Ayla finit par parler de « ses créations ». Il se redressa et plissa les yeux en l’écoutant, les mains jointes, calme, assis. Il observa la jeune femme qui semblait très fière et un sourire vint éclairer son propre visage. Dieux qu’il aimait la voir ainsi ! Il se sentit flatté qu’elle lui propose d’essayer. Il se doutait bien que ce n’était pas à tout le monde qu’elle confierait ce genre de… chose. Darius se concentra sur ses explications, les yeux brillants. Le jeune homme ne répondit rien, prenant les fioles qu’elle lui tendait en faisant un grand sourire. ‘était une évidence pour lui : il acceptait !

Premièrement, il faisait confiance à sa meilleure amie. Elle était brillante et l’aidait à tester une création était pour lui un honneur.
Deuxièmement, Darius était résistant. A la douleur physique du moins. La douleur morale, du fait de son passage à Azkaban, s’était lourdement effritée.
De ces faits, il ne craignait rien. Advienne que pourra.

Il but sa fiole rouge cul-sec, sans se poser plus de question. Si il devait souffrir pour faire plaisir à sa meilleure amie… Eh bien « Alea Jacta Est » ! La douleur le prend lentement mais il attendit sagement, conscient que ça pourrait rester à ce niveau… ou évoluer et même le faire hurler. Il observe Ayla qui semble ne souffrir que très peu. Soit elle était très résistante, soit elle n’avait pas vraiment mal. Il se sentait fier d’elle et lui lança un sourire. La douleur était intéressante, se diffusant uniformément dans toutes les parties de son corps… Darius sourit. D’un sourire carnassier. C'était encourageant mais pas très fort... Il faudrait l'améliorer. Seulement, avant qu'il ne puisse faire de compte rendu de ses sensations à Ayla... Darius se sentit étrange. Le monde semblait étrange. Il faisait froid et le jeune homme frissonna avant de regarder tout autour de lui. Il faisait sombre et autour d'Ayla se dessinait des ombres en robes déchiquetées.
Le jeune homme retint son souffle et devint plus blanc encore qu'il ne l'était naturellement : des détraqueurs ? Ici ? Il se mit en boule, les genoux entourés par ses bras, en psalmodiant comme à Azkaban. Il ne comprenait pas pourquoi Ayla n'avait pas peur...

Darius resta ainsi une quinzaine de minutes avant que les détraqueurs ne disparaissent. Il n'avait plus mal mais il était fortement secoué. Il se tourna vers Ayla :

- Tu... tu les as vu n'est ce pas ? Les détraqueurs ?

Si le jeune homme retrouvait des couleurs, son coeur battait la chamade et il se passa une main sur le visage :


- Nom d'un dragon ! Que s'est-il passé ?!?

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#1 'Dé à 6 faces' :


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#2 'Dé à 6 faces' :


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#3 'Dé à 6 faces' :

L’amitié est un concept qui a souvent que très peu d’intérêt à ses yeux. Une perte de temps alors qu’elle décide de ce que chacun peut lui apporter ou non. La plupart des personnes ne peuvent pas déterminer ce qu’elle pense réellement. Elle donne le change, s’adaptant mais sans rien laisser filtrer de ses pensées réelles. Pourtant, elle ne peut nier que certaines personnes ont mérité sa confiance et ont su percer avec le temps sa carapace. Avec Darius, les conventions sociales n’ont pas leur place. il est nullement nécessaire de mettre une carapace alors qu’il est parfaitement naturel dans sa folie. Elle ne lui a jamais posé de questions et il en a toujours été de même dans l’autre sens. Les deux se décident à parler ou non et elle accueille sans l’ombre d’un jugement quand il évoque son travail. Qu’il soit bourreau ne risque pas de l’effrayer. Bien au contraire d’ailleurs cela pique davantage son intérêt que cela ne vient le réfréner. Elle ne se sent pas blessée non plus de ne pas avoir été mise au courant au préalable. “Tu exerces ce métier depuis longtemps?” La question est ouverte alors qu’il est libre de continuer à en parler ou non. Elle n’a nullement besoin d’en savoir plus mais l’écoutera s’il désire en parler.

Elle lui propose alors de tester une de ses créations. Les cobayes volontaires se font rares alors que la plupart ont des réticences à essayer. Elle arrive toujours à ce que les gens finissent par essayer ses potions et cela de manière plus ou moins volontaire. Il est tout de même agréable de constater que son ami est prêt à essayer. Un sourire vient agrémenter son visage alors qu’il boit une des fioles. Il est donc totalement volontaire pour tester sa création et cela la ravit au plus haut point. C’est une des choses qu’elle apprécie chez lui alors qu’il ne se montre ni apeuré ni révolté par son goût pour les poisons et les potions. Elle ne lui ferait tester rien de mortel de toute manière. Elle teste aussi mais la douleur n’est pas à la hauteur de ses attentes. Elle ne ressent quasiment rien et cela semble être également le cas de Darius. Il faudra qu’elle ajuste le dosage car les effets sont bien trop minimes pour être intéressants. Les effets secondaires observés chez Darieux sont, eux par contre, à étudier. Il semble être pris d’hallucinations comme si la potion avait atteint des zones du cerveau imprévues. Il est probable qu’il y ait eu des interactions non prévues entre les ingrédients de la potion. Il lui faudrait faire des recherches afin de comprendre. Que les effets provoquent des hallucinations est à garder mais ils doivent être contrôlés. Elle déteste ce qui échappe à son contrôle et observe avec une fascination évidente Darius victime d’hallucinations qui durent bien plus longtemps que la douleur elle-même. Elle reste ainsi à ses côtés jusqu’à ce qu’ils s’estompent. “Ma création semble avoir des effets sur certaines zones cérébrales et provoque des hallucinations. Sûrement une interaction entre certains des éléments de la potion”. La voix est brillante d’excitation alors que c’est passionnant de venir ainsi découvrir le résultat de sa création. Dans une vague d’engouement, elle tend une autre fiole à Darius et boit elle-même une autre fois. “Un deuxième essai me semble nécessaire pour voir si les effets se répètent ou si c’était seulement un effet isolé”.

La douleur est cette fois plus intense. Elle a l’impression de se sentir vivante alors que la douleur vient se répercuter dans l’ensemble de son corps. Un sourire s’affiche sur son visage dans une dimension extatique. Il va falloir qu’elle réfléchisse pour que l’intensité de la douleur soit toujours stable et déterminée par elle et non par un effet aléatoire Rapidement, elle se retrouve dans le noir complet. Une sensation d’étouffement l’envahit alors que de ses mains, elle vient tatonner autour d’elle. Elle ressent une sensation de panique alors que ses doigts tatent une surface dure de chaque côté. Elle est complètement enfermée sans qu’aucunes issues ne soient perceptibles. Sa terreur absolue alors qu’elle ne trouve pas sa baguette et que l’enferment est sûrement ce qui la terrifie le plus. Cette sensation de n’avoir aucun contrôle alors qu’elle a l’impression d’avoir de moins en moins d’air. Les hurlements de sa jumelle se font entendre avant qu’elle ne reprenne contact avec la réalité. Cela n’a duré que quelques minutes et son souffle est court. La terreur se dissipe sur son visage pour laisser place à une fascination malsaine. “C’est vraiment très intéressant”.

Dé 6 1:

Deuxième Dé6:

Durée:

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'Dé à 6 faces' :

Détraqué. C’était le mot qui revenait en boucle dans la tête de Darius depuis 3 ans. Depuis qu’il était sorti d’Azkaban. Au quotidien, il souffrait de se sentir si différents des autres. Pas étonnant alors qu’Ayla soit devenu sa meilleure amie. Elle était différente. Elle ne jugeait jamais. Elle s’intéressait à la souffrance sous toutes ses formes. En somme : ils se comprenaient parfaitement. Darius ne s’étonna guère de voir Ayla s’intéresser à son métier sans pour autant s’en offusquer ou pire : s’en effrayer. Voilà pourquoi il l’appréciait tant !
-        Je suis bourreau depuis 3 ans. Ton père est l’un de ceux qui peuvent me convoquer d’ailleurs.
Il le dit d’un ton enjoué et sans gêne. C’était agréable. Dans la relation qui unissait Darius à Ayla, c’était une conversation parmi d’autres. Il aurait pu lui en dire plus mais… cela viendrait avec le temps. Il n’aimait pas tout balancer sur lui comme cela. Et puis, il avait rejoint Ayla pour une chose bien particulière aujourd’hui.

Une fois la première potion testée, Darius se remit un peu trop lentement à son goût. Il reprit des couleurs -si tant est que ce soit possible- et s’essuya plusieurs fois le visage, frottant ses yeux pour s’assurer qu’il n’y avait plus de détraqueurs dans le coin et regardant dans tous les coins, la baguette tendue. Puis il se tourna vers Ayla :
-        La douleur physique est beaucoup trop insuffisante. Je suppose que tu n’as pas eu d’hallucinations ? Bon de mon côté ce fut visuel et sensitif. A noter. Comme dit mon mentor, la douleur c’est dans la tête. La douleur morale peut faire plus de dégâts que ce que l’on croit. Il faut juste que tu puisses contrôler cet effet et que ce ne soit pas un vulgaire effet secondaire éventuel.
Son bilan terminé, il remarqua l’excitation d’Ayla. Il ne pouvait pas lui en vouloir. Il aurait eu la même réaction. Et même s’il aurait voulu éviter de revoir son pire cauchemar, cela ne le refroidit pas. C’est donc sans aucune réticence qu’il attrapa la deuxième fiole pour la boire cul-sec.

La douleur physique fut tout de suite plus intense. C'était presque comme se recevoir un Endoloris en pleine figure et Darius, la mâchoire crispée, glissa par terre en riant. C'était parfait. Il ne pouvait même plus parler tant il avait mal. Cela ne dura que quelques minutes avant que la douleur ne s'estompe et il se releva très vite, enjoué :
- Alors là ! C'était génial ! La douleur est intense, juste un peu moins qu'un sortilège Doloris. Dommage que ça ne dure pas plus longtemps. Je n'ai eu cette fois aucun effet secondaire... Tu tiens quelque chose !!! Il te faudrait travailler la durée !


Le jeune homme se calma et sonda le visage de son amie pour savoir ce qu'elle en pensait... quand une idée lui vint en tête :
- Tu comptes les montrer à quelqu'un ensuite ou c'est pour ton usage personnel ? Car mon mentor, Nicholas Bulstrode serait sans doute intéressé... par tes recherches ! En tout cas, moi je t'en commanderai quand ce sera au point : rien ne vaut une bonne petite potion de douleur pour avoir des aveux. Dans mon métier c'est parfait !

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#1 'Dé à 6 faces' :


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