Dix heures du matin, c’est une bonne heure pour prendre un peu l’air frais. Alejandro était à son bureau depuis maintenant vingt-six heures et les mots commençaient à se troubler sur le parchemin sous ses yeux. Il était temps pour lui de prendre cinq minutes pour souffler. Pause, ce mot était compliqué à appréhender pour le jeune médicomage qu’il était. Il voulait montrer à tous qu’il était infaillible et que l’on pouvait tout lui demander en terme de travail. Depuis quelques heures, il était d’ailleurs en train de se pencher sur les devoirs de certains assistants. Il leur avait assigné un travail et ils devaient lui rendre un parchemin sur le sortilège d’amnésie. Plus précisément sur quelles étaient ses conséquences à court et à moyen terme. Le sujet était pourtant simple du point de vue d’Alejandro. Cependant, les parchemins n’étaient pas à la hauteur de ses hauteurs et cela l’irritait. Tout cela manquait cruellement de rigueur. Lui qui ne jurait que par cela, il essayait de l’inculquer aux assistants mais il semblait le faire avec trop de douceur. Il allait devoir passer à la vitesse  supérieure. Ils allaient enfin comprendre ce que perfection signifiait. S’ils n’y arrivaient pas, la porte leur était grande ouverte et Alejandro les accompagnerait avec plaisir pour la passer.


Les coudes posés allègrement sur sa chaise de bureau, Alejandro se saisit de sa baguette afin d’ouvrir les fenêtres non loin de son bureau. Une fois celles-ci ouvertes, il conserva sa baguette dans ses mains et l’examina précisément. Trente-six centimètres de cèdre avec une épine de monstre du Fleuve Blanc, elle était parfaitement équilibrée et facile à manier dans ses mains. Alejandro se rappelait le jour où il l’avait acquise, c’était gravé dans sa mémoire. Sa visite chez Ollivander, il l’attendait depuis son enfance et qu’il avait été découvert sa magie. Cette dernière s’était faite un peu attendre. Alejandro avait tellement la tête plongée dans les livres qu’il n’avait pas réalisé, à dix ans, qu’il n’avait plus besoin de tenir ses livres dans les mains. Ils lévitaient autour de lui. Cela durait depuis des jours et des jours mais ce ne fut qu’un matin, alors que sa mère pénétra dans sa chambre après l’avoir appelé à plusieurs reprises, que cette dernière cria sa joie. Sur le coup, Alejandro avait à peine haussé un sourcil en se demandant ce qu’elle pouvait bien avoir. Elle l’encouragea à regarder autour de lui et alors le monde d’Alejandro changea. Il était enfin digne de son nom, d’être un Travers. Ce jour là, il était arrivé avec un grand sourire dans le bureau de son père pour lui annoncer que sa magie s’était enfin révélée à lui. William avait à peine hoché à la tête laissant le petit garçon au bord des larmes. Il avait fini par pleurer dans les bras de sa mère comme il le faisait depuis sa plus tendre enfance. Une fois sa magie découverte, les choses avaient quelque peu changées dans sa vie. Son père avait commencé à lui apprendre l’histoire de la magie, comment l’utiliser et quelques sortilèges simples qu’il devait maîtriser. Les leçons

Un coup à la porte sorti Alejandro de ses pensées bien lointaines. Il se passa une main sur le visage pour se redonner consistance. Il s’éclaircit également la gorge. En somme, il se préparait à redevenir le Dr Travers, jeune médicomage déjà reconnu dans son domaine. Il ne devait en aucun cas laisser paraître une trace de faiblesse surtout auprès des assistants.

« -J’espère que vous avez une bonne raison de me déranger. »

Fut sa manière d’inviter la personne à pénétrer dans ce bureau si bien rangé. Personne n’avait le droit de pénétrer dans ce dernier sans qu’il n’y ait été invité. Même les elfes de maison étaient priés de correctement faire le ménage et tout replacer à l’endroit même où ils les avaient trouvés. Tout manquement irritait Alejandro et il ne tardait pas à le faire savoir.

Callista était de très bonne humeur ce matin-là. Elle n’était pas en train de préparer l’arrivée de ses enfants, et encore moins en train de préparer un mariage ou encore des fiançailles, ce qui aurait pu sérieusement lui faire plaisir ou encore la mettre de bonne humeur, elle était seulement en train de préparer l’arriver de son fils aîné. Rien que d’y penser, la jeune femme en était tout particulièrement excitée, on aurait dit à cet instant précis une adolescente, tellement qu’elle souriait, tellement qu’elle chantonnait. La plupart de ses domestiques devaient probablement se demander ce qu’elle avait pu recevoir sur la tête, cependant, cela ne voulait pas pour autant dire qu’elle aurait changé caractériellement, cela ne l’empêchait en effet pas pour autant de beugler dans tout le manoir et d’exiger des elfes et de ses serviteurs la perfection, après tout, son fils aîné le méritait amplement.

**

Pour le peu qu’il revenait au manoir, Callista avait malgré tout décider de conserver sa chambre. Celle-ci était toujours aussi bien rangé et propre qu’à l’accoutumer. Elle en profita d’ailleurs pour en profiter un peu en s’installant dans celle-ci, car il y avait encore et toujours ses affaires. Qu’est-ce qu’il pouvait lui manquer, elle regrettait à cet instant précis qu’il ait autant grandit et qu’il soit à ce jour devenu un véritable homme. Elle était à la fois triste, mais également très fière. C’est pour cette raison qu’elle ne resta pas bien longtemps triste, et qu’elle entreprit d’occuper le reste de sa journée.
Elle s’évertua donc de faire le maximum pour que tout soit parfait avant l’arrivée de son fils, il ne devrait d’ailleurs plus tarder, elle entreprit donc de vérifier que la table était déjà mise, que le repas était à la fois consistant mais également somptueux, elle s’assura également qu’il ne le laissera pas attendre à l’extérieure, tout comme qu’ils ne les laissent pas ensuite à l’intérieure mourir de faim ou que sais-je encore.

Lorsqu’il fut heure, la jeune femme entreprit d’attendre un verre de vin en main au petit salon. Elle ne fut pas spécialement inquiète de le voir arriver en retard, cependant, lorsqu’elle ne le vit pas une heure plus tard, elle ne put s’empêcher de s’inquiéter et de demander à ses messagers d’envoyer des messages à Sainte Mangouste et plus particulièrement à son fils. Au bout de quelques minutes, elle perdit patiente, et elle s’empressa dès lors d’aller le chercher, peut-être avait-il oublié leur rendez-vous ou peut-être qu’il avait trop de travail. Elle désirait le voir, et le plus vite possible.

Après avoir transplané, elle arriva sans difficulté à Sainte Mangouste, et elle se dirigea avec ferveur jusqu’au bureau de son fils. Elle en bouscula l’assistante qui se trouvait sur sa route, et elle s’empressa de frapper à la porte du bureau de son cher et tendre fils. Elle fut tout particulièrement bien accueillie (ironiquement bien entendu), elle s’empressa d’entrer et de dire ces quelques mots « Est-ce comme ça que vous accueillez votre mère mon fils, j’ose espérer que vous m’ayez confondu avec votre assistante, une véritable incompétente » entreprit-elle de dire. Elle attendait à présent qu’il réagisse. « Votre mère est-elle si peu importante à vos yeux pour que vous en oubliez un repas en sa compagnie ? » l’interrogea-t-elle tout simplement.

A l’instant même où la porte s’ouvrit, Alejandro savait d’instinct que c’était sa mère et qu’il avait fait une erreur de parler ainsi. Il ne parvenait pas à expliquer ce lien qui les unissait mais il était particulièrement beau et fusionnel. La plupart du temps, ils n’avaient pas besoin de se parler pour savoir, pour comprendre ou encore pour sentir la présence de l’autre. En croisant son regard, Alejandro comprit qu’il allait devoir se faire pardonner. L’avantage d’être le petit préféré de la famille, c’était qu’il était très facile de se faire pardonner. Il accorda donc à sa mère un grand sourire et s’ensuivirent des excuses sincères.

« -Veuillez m’excuser mère. Je ne vous parlerai jamais ainsi, pensez le bien. Je pensais que c’était encore un de ses idiot d’assistant. »

Alejandro prit ensuite le temps de consulter sa montre en entendant la seconde phrase de sa génitrice. Effectivement, il devait se rendre au manoir Travers pour prendre le repas en sa compagnie. Absorbé par son travail, il l’avait complètement oublié. Il faut dire qu’Alejandro se rendait encore très régulièrement au manoir et que le recevoir pour le repas était encore une habitude de longue date. Bien qu’il vivait à présent seul entouré de quelques elfes de maison à sa merci, Alejandro faisait encore beaucoup d’allées et venues au manoir familial notamment pour rendre visite à sa mère. Secrètement, il espérait régulièrement y croiser son père pour obtenir l’approbation familiale. Il était évidemment qu’il n’en disait rien et essayait de le dissimuler de la meilleure des manières. Ses passages au manoir étaient plus ou moins express. Il s’y rendait pour prendre le déjeuner en bonne compagnie ou encore en sortie de garde pour s’y faire cajoler tel un grand enfant. Rien de tel pour se reposer que de n’avoir rien à faire n’y à diriger. Sa mère se chargeait de guider les elfes pour les besoins d’Alejandro.

« -J’avoue être impardonnable sur ce coup mère. Comme vous le voyez, j’étais absorbé par mon travail et je n’ai pas vu le temps passé. J’espère que vous avez bu un verre en attendant ma très chère compagnie. »

S’il y avait bien une personne sur cette planète qu’Alejandro ne voulait pas décevoir, c’était bien sa mère. Il la vénérait, il n’existe pas d’autre terme pour devenir ô combien il a du respect pour elle. Jamais il ne lui viendrait en terme de lui faire faux bond.

« Puis-je vous servir un whisky pour tenter de me faire pardonner mère ? Edition familiale bien évidemment. »

Alejandro se leva de son fauteuil en cuir marron pour se rendre dans un endroit reclus de son bureau, un secrétaire en acajou s’y trouvait. Une bouteille de whisky trônait dessus accompagné de ses verres en cristal. Alejandro s’en saisit d’un qu’il remplit à moitié en attendant la réponse de sa mère. Toujours avoir une bouteille du whisky familiale dans son bureau, c’était une règle qu’il respectait. Elle était utile lorsque vous recevez du monde ou encore sur les gardes compliquées où certaines pathologies étaient compliquées à gérer. En revanche, il convenait de ne l’offrir qu’à des personnes qu’il chérissait. Soit sa famille, Augustus lorsqu’il lui rendait visite, ou lui-même.
 

Callista avait attendu pratiquement toute la journée. Elle était si impatiente de retrouver son fils aîné qu’elle s’était évertuée à l’accueillir comme il le méritait. Il ne venait que très peu au manoir familial car il possédait son propre appartement, mais Callista lui avait gardé une chambre, sa chambre, qui n’avait pas du tout évoluée depuis qu’il avait quitté le domicile familial. Elle s’efforçait de l’entretenir malgré tout au cas où il reviendrait, elle avait beaucoup d’espoir, cependant, elle savait qu’en réalité, il ne reviendrait peut-être pas, il n’était plus un bébé ou encore un enfant après tout, il avait bien grandi, et correctement grandit, dans le bon sens du terme bien entendu. Elle resta un moment dans la chambre de ce dernier à se remémorer les bons moments en sa compagnie.

Puis elle s’évertua à lui préparer un repas d’exception. Elle espérait qu’il serait ponctuel, comme d’habitude. Après tout, elle appréciait grandement son sens du devoir et sa ponctualité, il est inutile de vous rappeler que Callista était une femme d’exception et ce qu’elle ne parvenait pas à supporter c’étaient les bêtises et le manque de discernement et les personnes qui arrivaient systématiquement en retard. Elle était donc impatiente qu’il arrive, mais lorsqu’il fut l’heure, il n’était pas là, ce qui eut pour effet de surprendre Callista, ce n’était pas après tout dans ses habitudes, elle fut donc conciliante et elle entreprit de l’attendre jusqu’à vraiment perdre patience. Elle s’empressa donc de se vêtir et de transplaner jusqu’au travail de son fils, car après tout, il ne pouvait être que là.

Elle se dirigea avec détermination jusqu’à son bureau, elle en bouscula l’assistante et elle entreprit d’entrée tout en écoutant la phrase menaçante de son fils. Elle s’empressa de lui répondre froidement et fermement, car elle n’avait que très peu apprécié son ton et encore plus qu’il l’est obligé à se rendre ici. Elle ne put s’empêcher d’ailleurs de le lui faire la remarque, elle attendait à présent des explications. (Même si elle ne pourrait jamais trop en vouloir à son fils). Nul doute qu’elle venait de le mettre de l’embarras, mais comme elle l’avait si bien éduqué, il parvint sans difficulté à le lui cacher et la brosser dans le sens du poil tout en reportant la faute sur son assistante (sans pour autant le dire oralement puisqu’il l’avait prise pour l’un d’entre eux) et sur une certaine surcharge de travail, Callista s’empressa de dire ces quelques mots « Vous êtes puissant et vous avez le pouvoir mon fils, renvoyez-là donc et prenez donc quelqu’un de plus compétent qui arrêtera de vous déranger de trop pour des broutilles. » lui dit-elle distinctement et froidement.

Elle redevint cependant beaucoup plus douce et aimable lorsqu’elle l’entendit s’excuser platement et lui proposer un verre, il avait plutôt bien rattrapé le coup, et sans vouloir se vanter, Callista en était très fière et très touchée, décidemment, Alejandro était son fils préféré, il n’y avait pas de doute, sinon elle ne lui aurait pas laissé prendre un appartement et encore moins faire carrière tout seul. Il y était d’ailleurs plutôt bien arrivé, elle en était donc encore plus fière. Puis, il entreprit de lui parler de son travail « Je sais bien mon fils, vous prenez votre travail très à cœur, mais vous avez aussi besoin de repos, arrêtez donc de travailler pour ce soir voulez-vous et venez donc tenir compagnie à votre mère qui a énormément de chose à vous dire » s’enquit-elle de lui dire tout en se retrouvant rapidement derrière lui, et après avoir déposé ses mains sur ses frêles épaules. Il s’empressa de se lever et d’aller leur servir un verre, verre qu’elle entreprit d’accepter, tout en lui répondant également suite à ces précédentes phrases « J’ai bien évidemment bu quelques verres de vins, le repas était tout prêt pour votre arrivée, mais à présent, ce dernier risque d’être froid, je suppose même qu’il ne doit plus être mangeable une fois réchauffer, que c’est regrettable » conclut-elle tout simplement.

« Je vois que vous conserver toujours d’excellentes cuvés, vous m’en voyez ravis, mais je ne me tiendrai qu’à un seul verre, il vaut mieux si vous ne désirez pas ramener votre chère et tendre mère chez elle » conclut-elle tout simplement.

« -Oh je désire bien vous ramener au manoir mère. Mais je conçois de vous ramener sur deux jambes effectivement. »

Répondit-il à sa mère après lui avoir tendu un verre. Il but une première gorgée et ferma les yeux afin d’apprécier le liquide qui coulait lentement le long de sa trachée et la chaleur qui se répandait par la suite. Alejandro ne put s’empêchait un petit soupir d’aise en sentant également ses muscles se détendre.  Ces derniers temps, Alejandro était tendu et constamment sur la défensive. Augustus semblait l’avoir remarqué puisqu’il n’avait cessé de lui envoyer des hiboux pour savoir comment il se portait. Annoncer qu’il était tendu revenait à avouer une faiblesse et, même à son meilleur ami, cela n’était pas envisageable. Il se contentait donc de se cacher derrière son travail. Pourtant, une idée le taraudait et l’empêchait de dormir la nuit.

Les années commençaient à défiler et les études étant à présent terminées, Alejandro sentait qu’il devait se tourner vers l’avenir à présent. Fonder une famille devait devenir une priorité à ses yeux. Pour cela, la recherche de la conquête idéale devait commencer et qui de mieux que sa mère pour l’aider à choisir sa future épouse. Cependant, il n’avait encore parlé à personne de cette idée de fonder une famille, de donner par la suite un descendant à la lignée des Travers. Il ne savait pas comment aborder le sujet auprès de sa mère. Il se doutait bien que cela allait la rendre heureuse. Pourtant, Alejandro concevait son mariage de manière totalement non-romantique.

Effectivement, il ne voulait pas particulièrement aimer sa future épouse. L’amour était une faiblesse en un sens et il ne souhaitait pas se rendre vulnérable pour le moment. Non, Alejandro cherchait plutôt une femme qui serait un minimum indépendante. Il ne souhaite pas devoir lui tenir la main constamment ou encore qu’elle le dérange inutilement. D’ici quelques mois ou années, elle devra fournir un héritier, mâle de préférence, à Alejandro ainsi que sa famille. De plus, il aimerait qu’elle soit belle, évidemment, mais qu’elle n’en joue pas. Une poupée gonflable pourrait très bien faire l’affaire mais pour des raisons évidentes, cela n’est pas compatible avec la reproduction humaine. Pourtant, cela aurait arrangé les affaires d’Alejandro.

« -Mère, il y a quelque chose qu’il faut que je vous parle mais je ne sais comment l’aborder. C’est sur mon avenir. »
 

Face à son fils, la sorcière échangeait quelques mots avec ce dernier. Elle s’était directement rendue à son travail, à défaut de l’avoir retrouvé chez elle, à l’heure du dîner comme convenu. Elle avait donc débarqué en quelques secondes dans son bureau, et elle s’empressa en seulement quelques secondes de lui faire la morale et de l’inviter à congédier son assistante. Puis quelques minutes après, son fils entreprit de lui donner raison et de lui proposer un verre de whisky pur feu à boire. Elle s’empressa d’accepter tout en lui disant qu’elle ne prendrait qu’un seul verre, elle avait en effet bu quelques verres déjà et elle ne désirait en réalité point être ramené chez elle par son fils (bien que cela lui était d’ores et déjà arrivé par le passé, mais elle ne désirait point s’en rappeler).

Elle s’empressa de lui tendre un verre, et de son côté, elle entreprit de s’en saisir. Puis, elle entreprit de boire une gorgée après avoir trinqué avec celui-ci. Elle resta pendant un moment, silencieuse, mais elle n’entreprit pas pour autant de ne pas garder un œil sur son fils qui semblait être tendu, mais également soucieux et pensif. Elle s’empressa rapidement de l’interroger « Vous semblez pensif mon fils, rencontrez-vous des difficultés ? ou encore des problèmes ? » demanda-t-elle tout simplement. Puis, il s’empressa ensuite de lui répondre et de prendre la parole, lorsqu’il eut terminé, elle reprit « Votre avenir ? Regrettez-vous votre choix de ne pas avoir repris l’entreprise familiale ? avez-vous un problème pour payer votre logement actuel ? Vous savez que vous pouvez à tout moment revenir au manoir, votre chambre vous y attend toujours » lui dit-elle tout simplement « Dites-moi tout mon fils, je vous écoute, votre mère est et sera toujours là pour vous, vous pouvez toujours tout me dire » conclut-elle tout simplement.

Alejandro ne put s’empêcher de sourire en entendant les paroles de sa mère. Évidemment qu’elle n’attendait qu’une chose : qu’il rentre au manoir. Seulement, Alejandro aimait son intimité et surtout l’aspect de la vie privée qui était loin d’être préservé lorsqu’il résidait encore chez ses parents. Il appréciait d’autant plus les moments privilégiés avec sa mère depuis qu’il la voyait moins, il se rendait compte de la qualité du temps passé en sa compagnie.

Dans ces nombreuses interrogations, Callista avait également abordé le sujet de son travail. Il savait qu’être médicomage n’était pas exactement ce qu’on avait attendu de lui dans la famille. Seulement, pour la première fois de sa vie, il avait choisi ce que lui voulait et non ce que sa famille ou la société lui imposait. L’idée même de reprendre l’entreprise familiale donnait de l’urticaire à Alejandro. Il ne souhaitait absolument pas travailler dans le domaine de la vente, surtout pas travailler avec son père et encore moins avec son frère. Non, Alejandro aimait beaucoup trop son travail pour rejoindre l’entreprise des Travers.

« Je n’appellerai pas ça une difficulté mais plutôt un obstacle... »

Alejandro laissa un silence s’installait, qui était nécessaire pour formuler correctement ce qu’il allait annoncer à sa génitrice et finalement à lui-même car c’était la première fois qu’il allait l’annoncer à haute voix. Des doutes, il en avait de nombreux mais il savait que c’était la chose à faire pour construire un avenir et une famille de son propre chef.

« Comme vous le savez, je commence à vieillir. Certes, j’ai encore de nombreuses années à venir mais je pense qu’il est temps pour moi de fonder une famille. Pour cela, je vais partir à la recherche d’une fiancée. »

La bombe était lâchée. Maintenant, le jeune homme attendait impatiemment la réponse de sa mère ne sachant guère comment cette dernière allait réagir.


 

Inquiète pour son fils, elle n’avait pas osé prendre la parole, cependant, lorsqu’elle s’était rendue compte qu’il tentait de vouloir lui dire quelque chose, la sorcière s’était empressée de se rapprocher de lui et de l’interroger. Fidèle à elle-même et à l’amour inconditionnel qu’elle éprouvait pour son fils, elle ne put s’empêcher de se créer d’elle-même quelques films et d’en faire part oralement à ce dernier, espérant qu’il pourrait probablement en confirmer quelques-uns. Elle espérait peut-être ainsi de cette manière retrouver son fils et passer davantage de temps en sa compagnie, cependant, au fonds d’elle-même, elle savait qu’elle se trompait et qu’elle se faisait des idées, mais elle ne désirait pas se l’avouer.

Elle dut cependant rapidement redescendre sur terre et elle fut ramenée à la réalité par son fils qui entreprit de lui répondre, tout en restant des plus sérieux. A priori, cela n’avait absolument rien à voir avec son travail, mais plutôt d’un problème des plus personnels, Callista resta des plus attentives et à l’écoute. Elle fut des plus comblée intérieurement en écoutant la suite, enfin, il était prêt, prêt à fonder une famille, elle avait tenté d’aborder le sujet depuis très longtemps sans réellement y être parvenue et elle allait enfin pouvoir en avoir l’occasion, Alejandro venait de lui dire qu’il allait très sérieusement commencer à chercher une fiancée.

« Mon fils, vous m’en voyez ravie, je m’attendais à quelque chose de beaucoup plus grave, je suis partiellement soulagée » lui répondit-elle avant de reprendre « Vous avez tout votre temps pour trouver la femme idéale, je ne vous obligerai jamais à vous marier ou à vous fiancer contre votre gré, cependant, je suis tout particulièrement ravie d’entendre que vous commencez à y songer » lui répondit-elle tout en buvant une nouvelle gorgée « Je serais bien évidemment disponible pour vous y aidez, il se pourrait même que j’ai d’ores et déjà une liste de coter prête depuis longtemps à vous suggérer, même si elle s’est amenuisée depuis » conclut-elle tout simplement.

« Désirez-vous la voir à moins que vous désiriez m’en parler de vous-même ? » répondit-elle tout simplement.

En entendant la réaction de sa mère, Alejandro ne put s’empêcher un soupir dans un premier temps. Il était soulagé qu’elle le prenne ainsi. Puis, dans un second temps, il ne put réprimer un sourire en apprenant qu’elle possédait déjà une liste. Il lui répondit donc sur un ton amusé :

« Je n’ai pas encore pris le temps de faire une liste moi-même mais je n’ai aucun doute sur le fait que la votre me sera déjà bien utile, pour faire une première sélection du moins. Je pourrai mettre ma main à brûler que vous avez étudié leurs dossiers scolaires, leurs connaissances et relations et bien évidemment la famille. Je peux donc tout à fait me fier à votre liste Mère, je sais que vous ne voudrez que la meilleure pour moi. »

Alejandro avait confiance aveugle en sa génitrice pour ce genre de sujet qu’elle prendrait à cœur, il en était certain. Sa mère avait toujours été à ses côtés pour ses choix et il était évident à l’esprit du sorcier qu’elle aurait son mot à dire sur sa prochaine belle fille. Il était essentiel à Alejandro que sa future épouse s’entende avec Callista. Auquel cas, la situation allait être compliquée à gérer pour le sorcier qui pencherait toujours pour le côté de celle qui l’avait mis au monde.

Pour la suite de sa tirade, Alejandro plongea le nez dans son verre et en examina le contenu. Il avait bu le liquide ambré mais un résidu restait au fond, collant. Il tourna plusieurs fois le verre, essayant de le décoller et capitula en posant un peu bruyamment le verre sur son bureau en acajou. Il inspira longuement avant de poursuivre d’une voix plus sérieuse cette fois-ci :

« Il est également évident que je ne souhaite guère avoir de relation fusionnelle avec elle, ou que sais-je encore d’utopique. Je souhaite une épouse afin de concevoir prochainement une famille et poursuivre notre lignée familiale. Je ne peux me fier à mon cher frère pour produire des descendants corrects, cela va sans dire. Et puis, je suis certain que vous ferez une grand-mère parfaite, comme vous l’avez été en étant mère.»



 

Initialement inquiète pour son fils, Callista n’avait guère pu s’empêcher de lui demander ce qu’il désirait tant lui dire et ce qu’il semblait le perturber autant. Bien évidemment, elle n’avait guère pu s’empêcher de se faire également des films dans son esprit, divers et variés. Son cœur de mère n’allait pas tarder à s’arrêter s’il ne rompait pas vite le silence qui s’était installé suite à son long monologue. Elle fut soulagée de l’entendre parler et qu’il se confie à elle, il n’avait pas de problème d’argent ou encore avec son appartement, loin de là. Tout ce qu’il désirait, c’était enfin se trouver une épouse (oui enfin, Callista n’avait pas voulu le brusquer et l’obliger jusqu’à maintenant, car il demeurait son fils aîné, celui qui avait pour l’instant le plus réussi et celui qu’elle préférait). Callista était comblée, elle eut beaucoup de mal à se retenir de lui montrer sa joie, mais encore plus sa fierté.

Elle s’empressa tout autant de le rassurer sur ce point, en lui spécifiant qu’il avait tout son temps (même si son temps était en réalité compté), elle ajouta également qu’elle serait toujours là pour lui et qu’elle pourrait l’aider s’il le souhaitait, tout en ajoutant qu’il se pourrait bel et bien qu’elle ait pu faire pour lui d’ores et déjà une liste, liste qu’elle gardait de coter pour le moment venu ou encore le moment opportun. Elle s’empressa de la lui proposer tout en lui laissant la possibilité bien évidemment de lui proposer la sienne s’il avait d’ores et déjà débuté une liste de son côté.

Elle marqua une pause et elle entreprit de le laisser parler. Il s’empressa de lui confier qu’il n’avait pas encore débuté de liste, mais qu’il se reposait antérieurement sur elle, et qu’il était persuadé que la liste de sa mère était tout particulièrement complète et qu’elle avait étudié scrupuleusement chacune des demoiselles avec attention pour lui trouver l’épouse idéale. Il s’empressa d’ajouter ses critères et conditions. Elle entreprit d’enregistrer chacune de ses paroles, lorsqu’il eut terminé, elle ne put s’empêcher de prendre la parole à son tour « Je comprends vos critères mon fils, mais n’oubliez pas malgré tout que tout mariage peut s’avérer au bout du compte bénéfique pour les deux parties et heureux, vous n’avez qu’à prendre pour exemple votre chère et tendre mère et votre père. Initialement, les sentiments n’étaient pas présents, mais avec le temps, nous avons réussi à nous faire confiance et à développer des émotions l’un envers l’autre, entre autres, le respect et de l’affection, une affection réciproque » conclut-elle tout simplement.

« Puisque vous semblez décider, je vais vous parler de cette fameuse liste, mais, en amont je tiens à déjeuner avec vous, connaissez-vous un bon restaurant où nous pourrons tous deux aller ? » lui demanda-t-elle tout simplement.

En écoutant attentivement sa mère parlait, Alejandro ne pouvait s’empêcher de rire un peu dans sa  moustache. Il ne voulait en aucun cas d’une relation avec de l’affection, la confiance viendrait probablement avec le temps se disait-il. Il souhaitait juste faire ses affaires avec sa femme et qu’elle rejoigne sa propre chambre par la suite. Il souhaitait également pouvoir poursuivre ses petites aventures sans lendemain sans qu’on ne vienne l’en empêcher ou pire encore le réprimander. L’idéal à ses yeux serait de pouvoir trouver une femme qui souhaite avoir au moins un enfant, plusieurs de préférence et évidemment un fils, sans attendre quelque chose en retour de sa part. Néanmoins, il avait bien conscience que cela allait être compliqué à trouver. Il devait probablement se pencher sur les femmes qui souhaitent avoir une carrière ou encore un minimum de pouvoir. Ainsi, elle n’aurait pas beaucoup d’attente envers son mari si ce n’était une présence lors de représentations, cela lui conviendrait à merveille. Une telle femme lui permettrait également peut-être d’avoir des conversations un tant soit peu intelligente, à la hauteur du sorcier qu’il savait être.

Concernant l’éducation de ses futurs enfants, la rigueur sera de mise, cela était une évidence. Il s’en assurera personnellement. Alejandro espérait également ne pas reproduire complètement le schéma donné par son père. Il aimerait être plus proche de ses enfants, les connaître un minimum tout en leur inculquant une éducation assez similaire à celle qu’il avait lui même reçu étant enfant. Il savait d’avance que la tâche n’allait pas être facile mais il était, à présent, prêt pour ce défi à venir.

A la mention d’aller se sustenter, l’estomac d’Alejandro valida les paroles de sa mère en émettant un petit son guttural. Après une courte réflexion, le sorcier se rappela qu’il n’avait pas ingurgité quelque chose de solide depuis de longues heures maintenant. Certes, il avait bu de nombreux cafés ainsi qu’un verre de whisky pur-feu mais cela ne nourrissait aucunement. Il était bien placé pour le savoir. Bien qu’il aurait préféré poursuivre cette conversation au calme dans son bureau à l’abri des regards indiscrets, le sorcier ne pouvait qu’acquiesçait aux paroles de sa génitrice.

« -Allons nous restaurer Mère. Effectivement, nous réfléchirons mieux le ventre plein. Je connais un petit restaurant pas loin de Sainte-Mangouste qui sert de la nourriture correcte. »

Pour faire suivre ses propos, le sorcier se leva de son bureau et se saisit de sa cape de sorcier. Elle était posée sur son porte-manteau à l’entrée. Il la revêtit, invitant d’un geste sa mère à se lever pour le suivre. D’un coup de baguette magique, il ouvrit la porte.

« -Après vous Mère. »
 

En compagnie de son fils favoris, Callista tentait de lui expliquer qu’un mariage n’était pas forcément et nécessairement voué à l’échec. Il pouvait s’avérer si on savait bien faire les choses, tout particulièrement bénéfique, la preuve qu’elle venait de soulever et de mettre en avant était son propre mariage avec son cher et tendre époux, William, le père d’Alejandro. Elle espérait pouvoir convaincre son fils, mais pour l’heure, il ne semblait pas spécialement convaincu et il avait sa propre vision du mariage et de sa futur épouse, elle aurait pu insister, mais son fils préféré restait son fils préféré, et elle ne pouvait jamais réellement le contredire, il demeurait après tout à ses yeux, la perfection incarnée, sa plus grande réussite, elle était très fière de lui, et elle n’était pas prête de changer d’avis.

Elle fut dès lors résigner à lui parler de la fameuse liste, mais elle désirait au préalable déjeuner avec son fils, ce dernier entreprit de la convier à un charmant restaurant, Callista put rapidement le constater et féliciter son fils pour l’avoir emmené dans cet endroit « C’est endroit est parfait mon fils et tout particulièrement chic, digne de notre rang » conclut-elle tout simplement. Elle fut rapidement accompagnée, avec son fils à une table correcte et dans un endroit peut fréquenter, ce qu’elle ne pouvait qu’apprécier, quelques minutes après, on vint leur apporter le menu, et Callista entreprit de commander une bouteille de champagne « Sans rancune mon fils, je vais être infidèle à ton père ce soir, mais que cela reste entre nous » conclut-elle tout simplement.

« Que me conseillez-vous ? êtes-vous déjà venus ici ? qu’avez-vous pris, que conseillez-vous à votre chère et tendre mère ? » demanda-t-elle. Elle lui tendrait ensuite la fameuse liste et elle en parlerait avec lui mais pas avant d’avoir entamé un bon repas en sa compagnie.

En entendant sa mère commandait une bouteille de champagne, Alejandro comprit à quel point elle était joviale de savoir son fils bientôt marié et prêt à fonder une famille. Néanmoins, les choses n’étaient qu’à leurs prémices. Sa future fiancée se résumait encore à une liste de noms sur un morceau de parchemin, rien d’officiel pour le moment. Dans un premier temps, il préférait déjà faire une présélection des noms en compagnie de sa mère. Dans un second temps, il constituera un dossier complet de la sorcière en question avec son pedigree et son historique, sentimental principalement. Alejandro ne voulait pas de bavure concernant son futur et cela allait bientôt impliqué celui de sa future femme. Rien n’allait être laissé au hasard

« - Je tairai la boisson du jour Mère, cela va de soit. Concernant le repas, je vous propose le risotto de lotte qui est excellent. Sur un tout autre sujet que notre repas, avez-vous la liste sur...»

Le serveur vint interrompre le discours d’Alejandro et le sorcier ne manqua de lui envoyer un petit regard réprobateur. Il détestait qu’on le coupe ainsi. D’une voix supérieure, il s’adressa donc à lui :

« - Le risotto de lotte. Et vous Mère ? »

Il s’enquit alors de la réponse de sa mère et congédia rapidement le serveur d’un geste de la main, ne souhaitant plus sa présence qu’il jugeait néfaste. Malheureusement, ce restaurant n’était pas connu pour abriter uniquement des sorciers de sang-pur. Tous les sangs se mélangeaient et Alejandro avait de plus en plus de mal avec cela. Lui qui soutenait de plus en plus la suprématie des sangs-purs, il pouvait en avoir des sueurs froides rien qu’à y penser. Cependant, se sachant en compagnie de sa mère, il devait ménager ses propos. A sa connaissance, il était le seul véritable partisan du Seigneur des Ténèbres de la famille. Bien qu’il ne le clamait guère haut et fort, cela était tout de même connu chez les Travers. Pour autant, ils ne parlaient jamais de politique dans la famille. Un discours sur la supériorité des sangs-pur n’était donc pas le bienvenue à la table du déjeuner.
 

Callista venait ouvertement de demander à son fils de garder le silence sur sa petite infidélité du jour. Le sourire aux lèvres, elle fut ravie de pouvoir compter sur lui. Elle entreprit bien évidemment de lui proposer également de la rejoindre, histoire de ne pas boire toute seule cette bouteille, elle désirait tout autant trinquer avec lui pour la grande nouvelle qui lui avait annoncé. Elle leva son verre, tout en demandant rapidement ensuite à son fils ce qu’il pouvait bien lui conseiller. Elle voyait depuis le départ son impatience, elle s’en réjouissait même, cela lui montrait tout autant qu’il avait hâte de découvrir cette fameuse liste, mais il fut de nouveau après lui avoir conseillé un plat interrompu par le serveur.

« Je vais vous rejoindre et prendre comme vous, vous pouvez disposer » s’enquit-elle d’ajouter en direction du serveur. « Pour en revenir à cette fameuse liste, je veux bien vous la montrer, mais en amont, vous devez la mériter, j’aimerai beaucoup savoir en amont, vous qui êtes si observateurs, avez-vous d’ores et déjà des personnes en vue ? des personnes dignes de votre intérêt et de votre rang ? J’aimerai m’assurer que nous sommes sur la même longueur d’onde » ajouta-t-elle gracieusement et tout simplement.

« Je garderai bien entendu cette conversation à l’abri de votre père, ce qu’il ignore, ne peut pas lui faire de torts » conclut-elle tout simplement.

Alejandro se servit également une coupe de champagne pour accompagner sa mère. Il en but une gorgée mais n’appréciait que peu cet alcool finalement. Il n’aimait pas ce qui était pétillant et préférait davantage un alcool fort, puissant en bouche, tel qu’un whisly pur feu comme son père lui avait appris à boire. Le jeune homme reposa donc la coupe non sans réprimer une légère grimace. Après s’être raclé la gorge, il reprit la conversation auprès de sa mère tout en essayant de répondre à ses nombreuses questions :

« - Les personnes sur cette liste seront exemplaires, je n’en ai aucun doute là dessus Mère. Je dois vous avouer que je n’ai malheureusement pas encore pris le temps d’élaborer la même. Ma décision est, tout de même, assez récente. Je n’ai pas beaucoup de critères, juste la supériorité du sang et la beauté de ma future femme. Il va de soit que je ne souhaite pas une femme trop ennuyeuse et... »

Alors qu’il allait continuer à parler, Alejandro se vit de nouveau interrompu par le serveur qui venait déposer leurs deux assiettes. Il ne put s’empêcher un « satané moldu » murmuré dans sa barbe. Il lui lança un regard toujours aussi noir, lui faisant ainsi comprendre qu’il ne souhaitait pas qu’il reste plus longtemps dans les parages. Alejandro finit par soupirer et observa son assiette. Le repas avait au moins l’air appétissant. Il se saisit de sa fourchette et en prit un petit peu dessus. Le sorcier souffla dessus et finit par déguster. C’était toujours aussi bon que dans ses souvenirs.

Tout en dégustant son plat, il continua d’écouter avec grande attention les paroles de sa mère. En entendant la mention de son paternel et le secret qu’il convint à garder, Alejandro ne put s’empêcher une réflexion. Comment son père allait-il prendre son mariage ? Allait-il être content son fils ? Allait-le montrer ? Allait-il consentir à apprécier ouvertement son fils ne serait-ce que quelques instants ? Alejandro en doutait fortement. Il allait probablement lui serrer la main et lui proposer un autre whisky pur feu, comme toute conversation potentiellement sérieuse qu’avaient les deux hommes ensemble. En attendant cette conversation qui s’annonçait intéressante aux yeux d’Alejandro, le sorcier répondit positivement à sa mère :

« - Evidemment Mère. Père n’en saura rien. »
 

Amusée en voyant son fils aîné faire la grimace après avoir bu une petite gorgée de champagne, elle aurait pu le taquiner un peu à ce sujet, cependant, elle entreprit volontairement de s’abstenir, désireuse de ne pas créer de mauvaises tensions entre elle et son fils préféré. A la place, elle entreprit après le départ du serveur de prendre la parole et de l’interroger, elle ne lui donnerait après tout pas aussi facilement cette fameuse liste qu’elle avait préparée, elle entreprit rapidement d’entendre les réponses de son fils, elle n’appréciait guère constater qu’il n’avait encore rien fait, cependant, il fallait qu’elle se rende à l’évidence, il avait besoin de son aide, et de ce fait, elle allait lui donner un coup de mains, le sourire aux lèvres.

Elle s’empressa d’évoquer le père d’Alejandro et son mari, en rassurant son fils et en lui disant qu’il n’en saurait rien, et qu’il ne mettrait pas son nez dans celle-ci. Elle vit rapidement son fils contrarier lorsqu’un serveur vint leur apporter leur plat, elle s’empressa donc avant de reprendre la parole de goûter le plat, puis, elle s’essuya convenablement la bouche et elle reprit la parole en sortant de son sac la fameuse liste, elle entreprit de déplier le parchemin et de le tendre à son fils, puis, elle reprit « êtes-vous surpris des noms inscrits ? » lui demanda-t-elle avant de reprendre « Ce sont toutes des jeunes femmes acceptables et convenables pour vous et notre famille, commençons par la plus âgée, Cassiopée Malefoy, une charmante jeune femme, avec un travail, certes prenant, mais qui dispose d’une excellente influence et d’une fortune colossale, probablement identique à la nôtre. Elle cherche à se marier, et les sentiments ne sont pour elle, pas une priorité » lui expliqua-t-elle tout en attendant bien évidemment ses réactions avant de reprendre.

En voyant sa génitrice commençait à manger, Alejandro décida de continuer la dégustation de son déjeuner improvisé. Il appréciait la qualité des repas proposés dans ce restaurant. Ce risotto était un plat qu’il ne connaissait que trop bien puisqu’il venait régulièrement mangé dans cet endroit proche de son lieu de travail. Il ferma les yeux quelques instants, profitant des saveurs en bouche de ce plat. Le fondant se mariait parfaitement avec le poisson, la texture était crémeuse et le goût était très bon, bien relevé par certaines épices qu’il ne saurait identifié. Afin de faire passer le tout, le sorcier se saisit de sa coupe de champagne et en but une gorgée, non sans grimacer discrètement une nouvelle fois. En voyant le serveur passa, il l’interpela d’une main levée et lui commanda un whisky pur feu, sans plus de politesse.

Bien que la dégustation était très bonne, Alejandro avait un autre sujet en tête et ne souhaitait tout de même pas trop s’en éloigner. Pour la suite, il écouta donc très attentivement sa mère. Elle évoqua une personne qu’il connaissait vaguement, Cassiopée. Il la connaissait surtout de nom mais il savait que c’était une belle femme. En revanche, il ne savait rien de son historique. Quel travail faisait-elle ? Avait-elle de l’ambition ? Avait-elle de la conversation ? Des sujets importants à ses yeux. Il allait donc devoir mené sa petite enquête pour en apprendre davantage sur cette femme qui était dans la liste de sa mère, donc intéressante aux yeux de cette dernière.

« - Je ne suis pas surpris de cette liste. Des familles recommandables et respectables, je n’en attendais pas moins de vous Mère. Concernant cette femme, Cassiopée, je la connais de nom mais n’ai jamais fait sa rencontre dans les règles de l’art. Sa famille est bien évidemment très connu dans notre monde et respectée. Il va de soit qu’il me faut plus d’information sur cette femme pour me faire une idée. Je vais m’atteler prochainement à cette tâche...quand le travail me le permettra bien sûr. »
 

« Vous m’en voyez ravis » se contenta-t-elle de répondre à son fils par suite des paroles de son fils, des paroles très intéressantes. « Elle dispose de quelques charmes qui plus est, ce qui n’est pas complètement inutiles » conclut-elle tout simplement en marquant une pause et en reprenant quelques instants après la parole « Nous avons également la jeune Daphné Greengrass, plus jeune et disponible, ou encore la petite Freyja Rosier, du même âge que votre frère » conclut-elle tout simplement.

« Je dispose de quelques photos, j’aimerai connaître vos avis et opinions mon fils et pas seulement vos promesses de rencontre ou de mise en relation lorsque vous aurez du temps, si ce n’est que ça, je peux me charger d’effectuer quelques invitations » conclut-elle tout simplement. « Je pourrai ainsi vous faire gagner du temps, mais en amont, continuons cet excellent repas » lâcha-t-elle tout simplement.

« - Effectivement, elle n’est pas désagréable à regarder dans mes souvenirs. Je connais davantage Daphné oui mais je la trouve peut-être un peu jeune effectivement. »

Alejandro réfléchit quelques instants. Il connaissait un petit peu Daphné effectivement notamment car il connaissait Astoria de part le travail mais également en tant qu’une de ses patiente. Il avait donc eu l’occasion de voir Daphné à plusieurs reprises. Quant à la troisième personne, il la trouvait également jeune et la comparaison avec son frère venait de lui tirer une petit rictus au niveau du visage, et classait la malheureuse en bas de la liste de sa génitrice.

« - Terminons ce repas effectivement et nous pourrons passer à la découverte de ces jeunes femmes, peut-être une autre fois ? Ce sera l’occasion pour nous de déjeuner à nouveau ensemble. »

Il lui gratifia d’un grand sourire avant de poursuivre son repas, avec grand plaisir. Il était à présent soulagé d’avoir eu cette conversation avec sa mère qui n’avait finalement pas été gênante, du moins de sa part.
 

Callista était plus que ravie, elle était même aux anges que son fils ait enfin décidé de se trouver une épouse et de se marier. Elle s’était empressée une fois la nouvelle annoncer par ce dernier de l’interroger et de débuter les suggestions qu’elle avait tranquillement laissé de coter depuis maintenant quelques temps. Et oui, Callista conservait cette fameuse liste sur elle et elle l’avait dans n’importe quelle circonstance ne serait-ce que pour continuer à l’agrémenter ou à rajouter divers commentaires et notes concernant ces charmantes jeunes femmes.

Après avoir débuté son récit, elle s’empressa de réclamer l’avis de son fils tout en lui proposant de regarder quelques clichés. Elle entreprit ensuite de lui proposer d’organiser quelques rencontres et de faire quelques invitations. Elle n’avait plus qu’à attendre ses réponses. Elle fut ravie d’entendre qu’à la vue de certains clichés, Alejandro trouvait la première concernée à son goût, le sourire aux lèvres, elle lui suggéra de continuer ce repas, il entreprit d’acquiescer et de savourer un maximum la suite du repas, tout comme elle.

Elle pourrait avoir d’autres conversations avec lui, d’autres moments où elle pourrait échanger avec lui à ce sujet ou sur divers autres sujets. Pour l’heure, elle terminait son repas, le fromage et le dessert et elle fut ravie que son fils daigne à la raccompagner jusqu’à chez elle pour terminer cette soirée. Après avoir échangé quelques politesses et des au revoir avec ce dernier, elle entreprit de regagner ses appartements, combler.