Dans le monde où ils étaient, les Nés-Moldus n’étaient pas autant considéré comme de la vermine que comme des déshérités. De pauvres malheureux que la vie a condamné en leur donnant naissance dans une famille dépourvue de pouvoirs. L’école d’Eleonore faisait donc office d’hospice de charité aux yeux des riches sangs-purs. Ce n’était pas un statut qu’elle trouvait particulièrement flatteur mais mieux valait cela qu’être employée à de basses besognes, méprisée ou humiliée. Elle était de sang-mêlé, mais le fait d’être naine aurait pu la mettre en première ligne. Et elle n’avait pas vraiment envie de savoir dans quelle galère on l’aurait installée dans ce cas.

Si la plupart se contentaient de l’éviter autant qu’ils le pouvaient, d’autres se faisaient un malin plaisir d’utiliser son institut pour dorer leur blason en se faisant passer pour de charitables personnes qui rendent visite à de pauvres enfants moins favorisés. Et puis, il y avait ceux qui venaient pour contrôler ce qu’elle enseignait aux nés-moldus. Mais ces visites-là, elle les préparait longtemps à l’avance en briefant tous les enfants, du plus petit au plus grand, histoire qu’il n’y en ai pas un pour dire un mot de travers et ouvrir la porte aux débordements préférés de ces sangs-purs dangereux.

Mais celle qui venait aujourd’hui était un mannequin qui faisait un geste de charité pour de pauvres Nés-Moldus qu’on essayait d’éduquer correctement. C’était ainsi que les choses étaient présentées au Ministère de la Magie et dans tous les lieux qui allaient avec le nouveau régime. Eleonore avait donc mis leurs costumes aux enfants, histoire qu’ils aient leurs plus beaux habits pour la visiteuse. Puis, elle les avait mis en rang pour accueillir celle qui serait leur bienfaitrice du jour. Elle se sentait un peu mal à l’aise de toute cette mise en scène, mais cela allait avec son rôle.

« Miss Selwyn, je vous souhaite la bienvenue à l’Institution pour Nés-Moldus de Londres. Les élèves ont réalisé un petit quelque chose qu’ils souhaitent vous offrir. »

Tout avait été organisé avec les responsables de l’évènement. Les élèves étaient censés réalisés une peinture avec le logo de la marque et quelques produits. Ca ressemblait plus à une affiche de publicité fait main, et les petits n’avaient peint que quelques endroits localisés, le gros du travail ayant été fait par les élèves les plus âgés, mais l’essentiel était l’image que cela donnait et surtout l’image de la jeune femme qui devait venir avec plein de photographes pour immortaliser sa bonne action pour ces pauvres malchanceux qui n’étaient pas nés là où il fallait.

Eleonore faisait semblant d’accueillir les invités avec joie, les invités faisaient mine d’être heureux d’être là, tout ceci n’était que mensonges, faux-semblants et poudre aux yeux. La naine ne comprenait définitivement pas l’intérêt de tout cela. Mais elle s’y prêtait sans poser de questions. Il n’était pas question que son comportement remette en question la sécurité de ses protégés, qu’elle sermonnait avant et après chaque visite pour être certaine qu’ils se conduisent bien. Si l’un d’eux se retrouvait puni pour défaut de comportement, Ely souffrait avec lui. Et elle ne voulait pas qu’ils doivent payer pour les considérations honteuses de ce gouvernement sordide.

Elle et les enfants étaient donc impeccables, accueillant avec affection une personne dont ils n’avaient rien à faire, Ely pas plus que les enfant, parce que c’était ce qu’il fallait faire. Cela dit, elle devait bien reconnaître que la jeune femme jouait aussi bien sa comédie qu’elle, la sienne. Douceur, sourire de circonstance, bienveillance évidemment fausse, la jeune starlette savait faire oublier qu’elle voudrait être partout sauf dans cette maison qui avait, à ses yeux, tout de sordide. Eleonore prit sur elle pour ne pas entendre le mépris sous-jacent qu’elle devinait et prit pleinement la mesure de ce rôle si peu agréable.

« Par ici… »

Les élèves présentèrent leurs créations à l’invitée avec une fausse fierté. C’était toujours un élève âgé, représentant des autres, qui s’en chargeait. Ils étaient meilleurs pour donner le change. La Selwyn les complimenta comme des chiens qui faisaient le beau. Ca se résumait à cela, au final. Les Nés-Moldus devaient flatter l’égo des Sangs-Purs et s’en attirer les bonnes grâces, parce que c’était là le seul moyen d’avoir une place dans cette version de la société sorcière. Il ne ‘en faudrait pas de beaucoup avant qu’ils ne deviennent carrément des esclaves à lécher les bottes de leur Maîtres, littéralement. C’était quelque chose qui préoccupait la naine.

En tant que Sang-mêlée, elle était laissée relativement tranquille. On lui était même reconnaissant de parquer les indésirables dans une maison, où on ne pouvait pas dire qu’ils étaient mal traités ou pas correctement éduqués. Elle offrait une bonne image pour le gouvernement su ce chapitre-là. Mais ses protégés, eux, continueraient de descendre les échelons au rythme des décisions gouvernementales, et la blonde ne pouvait s’empêcher de penser que la direction que les choses prenaient n’était pas des plus rassurantes. Pour le moment, il fallait donner le change. Les photos prises, elle prit en main la suite des évènements.

« Les enfants vont avoir droit à leur quart d’heure de récréation pendant que nous poursuivons la visite des lieux. Préférez-vous commencer par les salles de classes ou les dortoirs ? »

Tout ce tintouin pour savoir si les élèves étaient traités avec la rigueur nécessaire. Les objets personnels et les éléments trop éloignés de l’image austère que l’on voulait montrer étaient dissimulés et seuls quelques doudous de qualité inférieure étaient encore visible sur les lits des plus jeunes pensionnaires. Quant aux salles de classes, elles avaient été briquées à fond et les bibliothèques présenteraient des livres valorisant les grandes familles de sorciers. Les apparences, rien que les apparences, évidemmment.

En entendant la remarque de la jeune femme, Eléonore ne put s'empêcher de lui jeter un regard intrigué. Cette phrase sonnait bien, comme tout ce qu'elle disait jusqu'à présent, mais elle ne sonnait pas aussi faux. Cet intérêt sincère était déjà déroutant, mais s'ajoutait à cela l'incertitude de ce qui avait exactement motivé cette réponse. Éléonore avait l'impression qu'elle était en train d'évoquer librement l'hypocrisie dont elles faisaient preuve toutes les deux, et d'une certaine façon, elle semblait compatir à l'épreuve que subissait ces jeunes enfants. Elle était peut-être pas complètement sans cœur, après tout.

Elle savait que les plus jeunes parmi ses élèves trouvaient amusante la réalisation de ces créations pour plaire à ceux qui venaient les visiter. Ils manifestaient un certain plaisir à voir la satisfaction sur le visage de leurs visiteurs. Les plus âgés avaient, eux, bien conscience de l'enjeu que représentait cette situation, et ils se montraient un peu moins désinvoltes par rapport au résultat qu’ils essayaient de produire. Eléonore savait que pour eux, qui prenaient pleinement conscience des enjeux et de ce qui se passerait si l'inspection ne se montrait pas à la hauteur ou si un enfant avait un mot de travers, la récréation ne serait effectivement pas de trop.

« Je vous remercie pour cette considération Mademoiselle. J’en déduis que leur travail est à la hauteur de vos attentes. »

Leur travail, quel que soit le moment où l'on se trouvait, visait surtout à leur faire comprendre qu'ils étaient des personnes inférieures qui devait se soumettre à ceux qui avaient le sang pur. La question que Eléonore se posait toujours, c'était de savoir à quel moment les règles de cet apprentissage consisteraient à les emmener vers une vie d'esclavage. La naine ne serait jamais directement impactée par les règles concernant les enfants nés de parents moldus, puisqu'elle était de sang-mêlé. Mais elle était attachée à ses petits pensionnaire et l'idée de devoir leur apprendre à ne plus avoir de respect pour eux-mêmes lui était extrêmement pénible.

Cela étant, si les choses changeaient dans cette direction, elle n'aurait pas le choix. Soit elle leur apprenait à survivre, même si le prix était élevé, soit elle les entraînait à souffrir, voir très probablement à mourir lorsque ceux qui estimeraient en avoir la possession en aurait le caprice. Pour le moment, elle n'en était pas encore à ce dilemme et s'en voyait satisfaite. Mais elle ne pouvait pas s'empêcher d'avoir en tête que tout pouvait changer sur les paroles fâcheuses d'un seul de ces visiteurs au sang-pur.

La visiteuse choisit de s'orienter vers les dortoirs et tout ce que Eléonore espéra, c'était que les élèves avaient bien respecté ces consignes de ne rien laisser trainer. Il y avait toujours le risque qu’un des tout-petits soit parti en oubliant de faire son lit, qu'un doudou soit tombé mais n’ait pas été ramassé et revenu dans le lit concerné, mais la directrice faisait passer des grands dans les chambres pour le vérifier et il n'y avait plus qu’à espérer qu'ils avaient effectué leur travail correctement. Si ce n'était pas le cas, ils allaient le sentir passer, mais ce serait probablement son cas en premier lieu.

« Veuillez me suivre, je vous prie. »

La visite commençait justement par le dortoir des tout petits, les premiers sur le chemin. Comme les enfants lui étaient amenés à la première démonstration de magie, il était exceptionnel qu'elle en ait de moins de six ans. Il s'avérait cependant qu’une petite de quatre ans lui avait été ramenée, quelques semaines auparavant. Elle avait été mise avec les plus grands qui s'occupaient un peu d'elle, mais c'était encore difficile pour elle de s'adapter à la perte de ses parents. Son petit lit semblait néanmoins aussi bien fait que les autres. Eléonore ne plus que soupirer de soulagement à cette constatation. Elle se tourna vers leur visiteuse.

« Voici le dortoir des filles les plus jeunes, six ans pour la majorité, quelques-unes de cinq ans et une fillette précoce de quatre ans tout juste. Nous les éduquons dès le plus jeune âge à prendre soin des affaires qui leur sont attribuées. »

Eleonore avait quelques échos de la rigueur de la vie d’une héritière de sang pur au-travers de ce qu’elle avait vécu aux côtés de Callista. Elle savait combien les existences de ces femmes étaient régies par les codes et les règles, à quel point il fallait toujours paraître et que la pression pouvait être dure à supporter. Elle ignorait si son invitée vivait bien cette façon d’être ou non, mais ce qui était certain, c’était que le regard qu’elle avait surpris semblait teinté d’une certaine envie, envie devant la quiétude de l’innocence ou celle de l’absence de responsabilité, elle n’aurait su le dire.

Mais quand elle revint porter sa concentration sur Eleonore, ce fut pour la féliciter pour le travail accompli. Bon, il n’y aurait pas de punition aujourd’hui. Enfin, l’inspection n’était pas fini, mais la naine avait bon espoir au vu de ce que la visiteuse disait. Chacun de ces évènements mettait une pression et de la torture dans le cœur de la petite blonde, mais elle savait qu’il n’y avait rien d’autre à faire que d’avancer et de chercher à passer ces moments là avec le moins de difficulté possible. Elle s’en sortait généralement bien, si tant était que son interlocuteur ou interlocutrice soit honnête dans ses jugements.

« Je vous en suis très reconnaissante. »

La visite se poursuivit et heureusement, aucun incident en fut à déplorer. Eleonore aurait bien voulu que les chambres soit davantage personnalisées, qu’elles soient pleines de vie, de leurs vies à tous. Mais ce n’était pas possible. Pour que cela soit possible, il aurait fallu qu’on soit dans une maison de famille et non dans une maison d’éducation rigide. La pensée même d’offrir à ces enfants un peu de confort matériel et psychologique n’allait pas dans le sens de ce pourquoi ce lieu existait. Mais encore une fois, la seule chose qu’elle pouvait faire, c’était d’assurer pour qu’ils ne soient pas punis.

Evidemment, les petites de cet âge n’avaient pas une aussi grande propension à l’ordre que ce qu’elle voulait bien faire croire, mais avec l’aide des plus grandes, le résultat était suffisant pour que ceux qui appuyaient ce projet se montrent satisfaits. Le résultat, c’était que la quadragénaire pouvait montrer les lieux et être certaine que son implication dans le projet ne serait pas remise en cause. Ayant pour amie la propriétaire légitime de l’établissement, elle ne serait écartée que si son enseignement était visiblement défaillant. Elle devait s’assurer que ce ne soit pas le cas.

« Les recommandations gouvernementales sont claire à ce sujet. Peu de bien personnels et il faut se montrer économes avec ce qu’ils ont. En grandissant, ils pourront utiliser la magie, mais en attendant, ils apprennent à repriser leurs affaires afin de les garder plus longtemps. »

Même les moldus ne reprisaient plus leurs affaires, mais elle n’avait pas d’autre choix. Il était impossible de faire le tour des chambres et des classes pour réparer magiquement chaque accroc ou trou dans les vêtements et il fallait bien trouver un moyen. Quelquefois, les plus âgés qui avaient démarré Poudlard et appris des sorts aidaient les plus jeunes en reprisant magiquement leurs affaires. Mais il valait mieux que ce soit fait de manière moldue par sécurité. L’invitée avait mis les mots, se rendre utiles. Il était évident que dans l’avenir, le seul rôle des Nés-Moldus serait celui-là.

« Je vous remercie. Notre ligne pédagogique se construit directement à-partir des directives gouvernementales. Après tout, nous somme une institution publique, c’est le gouvernement qui nous dirige véritablement, même si la propriétaire des lieux est une personne privée. »

La règle d'or que Eleonore avait pour diriger cet établissement, c'était de suivre les préconisations du gouvernement dans le but avoué de rester la personne responsable des nés-moldus. Ce n'était pas forcément une position très enviable sur le plan gouvernemental, mais c'était un moyen pour elle d'être sûre que les enfants seraient traités avec le minimum de dignité et de bienveillance. Si une autre personne était mise à la tête de cette maison, ce serait sûrement une punition que la personne ferait alors payer aux enfants. Il n'était pas question pour la naine d'accepter que cela se produise.

Elle était donc obligée de trouver un juste milieu entre la maltraitance des enfants nés de parents moldus et le respect des consignes gouvernementales. La vie dans la maison était austère et rigoureuse et les enfants n'avaient pas la possibilité de faire tout ce qu'il voulait, mais le gouvernement était satisfait et le peu de douceur qu'elle pouvait intégrer au quotidien était le meilleur moyen de donner une petite compensation à ces enfants que l'on avait arrachés à leur famille. La remarque de Mademoiselle Selwyn était donc l'assurance que les choses allaient pour le moment dans le bon sens.

« Je dois admettre ce que le gouvernement a été très clair sur le sujet. Je m'efforce de suivre ses directives de mon mieux. Je vous remercie pour votre compliment. »

La façon dont la jeune femme montra sa satisfaction n'était pas pour rassurer Eleonore. La jeune sang-pure lui faisait bien comprendre que la place de ses protégés devrait toujours être celle qu'ils occupaient actuellement. Elle parla même de multiplier les visites, ce qui n’augurait de rien de bon, surtout si les visites incluaient celle de cet homme qui essayait toujours de prendre les enfants en défaut. Eleonore essayait de se montrer le plus vigilante possible, mais elle ne pouvait pas tout contrôler, surtout chez les plus jeunes. Il arrivait souvent que cette visite en particulier cause toutes sortes de problèmes.

« Nous serons honorés de recevoir quiconque souhaite rencontrer nos jeunes élèves », se contraignit elle à répondre. « Il est évident que le gouvernement est ici chez lui. »

À cet instant, quelqu'un les interrompit pour communiquer une information discrète à leur invitée. Celle-ci informa aussitôt Eleonore qu’elle souhaitait remettre quelque chose aux enfants. Eleonore avait bien conscience qu'il ne s'agissait pas d'une demande, mais bien d'un ordre. Elle n'avait donc pas le choix, même si la perspective de recevoir quelque chose devrait être plus agréable que d'habitude pour ses petits protégés. Elle remit donc un sourire sur ses lèvres tout en se demandant au fond d'elle-même ce que cela cachait et se fit coopérative comme elle avait l'habitude de le faire.

« Voilà qui est très généreux de votre part, Mademoiselle. je ne vois aucune objection à faire cela immédiatement. Comment voulez-vous que nous nous organisions ? Peut être pourrions-nous les réunir dans la grande salle de repas. Cela vous conviendrait-il ? »

!Il était évident que rien ne pourrait être plus réel que la présence du gouvernement dans ces lieux et dans ce programme. Même s’il n’y avait pas à demeure un agent du gouvernement pour évaluer leur travail, ils pouvaient s’inviter quand ils voulaient. Même une simple visite de charité n’était rien de plus qu’un moyen de constater que l’emprise était toujours présente sur les jeunes Nés-Moldus et qu’ils sauraient où était leur place. Si Eleonore avait envie de les chérir et de les cajoler, le moindre faux-pas serait détecté rapidement et elle en paierait un prix beaucoup trop lourd pour pouvoir se le permettre.

L’assurance de la jeune femme à ce sujet donna envie de grimacer à la naine. Elle était consciente de son pouvoir et de son statut et il était des plus évidents qu’elle tenait à ce que ça se sache. Elle était là pour faire un contrôle, un rapport et tout le reste n’était que de la poudre aux yeux. C’était un système totalitaire qui pouvait causer des conséquences beaucoup plus graves à long terme. Elle en était consciente mais elle n’avait pas la main sur la possibilité de tout arrêter ou pas. Elle n’avait pas le choix. Elle pouvait juste leur offrir un abri et leur apprendre les règles.

« En effet, Miss Selwyn. »

Même un petit cadeau offert aux enfants était le prétexte pour tester leur obéissance et leur ordre naturel. En réalité, il n’y avait plus rien de naturel dans ce genre de moments. Mais Eleonore n’allait pas en faire grand cas. Elle ne releva qu’à-peine la provocation concernant l’impatience qu’elle aurait à les voir obéir au doigt et à l’œil. Elle se concentra plutôt sur le fait que tout était organisé pour ce genre de cas. En donnant ses consignes, elle oublierait peut-être un peu que tout cela n’était qu’une mise en scène, une pièce de théâtre joué pour ceux qui voyaient les enfants comme des objets qu’ils pouvaient manipuler à leur gré.

« Helen, avertissez les responsables de section, que tous les élèves soient réunis dans la salle de repas. Veillez à ce qu’ils soient rangés et calmes. Par ici, Mademoiselle, je vous en prie. »

Évidemment, quand elles arrivèrent, les enfants n’étaient pas prêts. Le temps de tous les réunir, il lui fallait quelques instants. Mais elle put les voir arrivés, tous rangés derrière les autres, disciplinés et sages comme elle tenait à ce qu’ils le soient en public. Même les plus petits étaient sous contrôle, un plus grand tenant par la main chacun des enfants qui n’avaient pas encore maîtrisé le concept d’auto-gérance. Et en un rien de temps, ils furent rangés par taille, sans bouger, devant leur invitée qui semblait leur apporter des présents mais qui leur apportait surtout la sensation puissante d’être sous contrôle.

« Mademoiselle Selwyn a quelque chose pour vous les enfants. Remerciez-la. »

Une clameur de remerciements unie s’éleva. Il ne savait même pas ce qui les attendait mais ils se devaient de se montrer reconnaissants. C’était le monde à l’envers.