dommage collatéral

one-shot ★ janvier 2002 ★ ootd

La jeune femme avait repris son stage au ministère, elle savait parfaitement que rien ne serait simple avec son tuteur, mais pour l’instant tout semblait rester calme et étrangement tranquille. Le sorcier semblait s’intéresser un peu plus à son apprentissage qu’elle ne l’avait compris au début de son stage et de ce fait, elle pouvait profiter un peu plus de découvrir un peu mieux ce qu’elle avait à apprendre. S’il lui demandait toujours d’aller lui chercher son café, il ne dédaignait plus de lui expliquer tout ce qu’il faisait et lui trouver des tâches où elle pouvait être plus utile qu’en servant d’elfe de maison. Donc elle quittait le bureau d’Ambrose Rosier sans avoir réellement vu l’heure aussi tardive, il fallait qu’elle rejoigne le domaine de l’école de magie de Poudlard, le lendemaine elle avait cours et donc elle préférait très clairement passer sa nuit dans sa chambre d’étudiante plutôt que chez elle. Surtout que si elle pouvait éviter la présence de Nicholas, elle ne dirait très clairement pas non.

Une fois à l’atrium, elle transplana à Pré-au-lard afin de s’approcher le plus possible de l’école. Le froid du mois de janvier la faisait se réfugier dans sa cape et s'emmitoufler dans son écharpe alors qu’elle marchait sur la neige fraîche. Elle avançait aussi vite qu’elle le pouvait, tentant de retrouver les dépendances aussi vite qu’elle aurait pu dire quidditch. La jeune sorcière connaissait les nouvelles mesures prises par le ministère pour la protection de l’école de magie, alors qu’elle voyait les silhouettes virevolter dans la pénombre, elle continuait d’avancer vers le portail. Elle ne vit aucun professeur ou membre du personnel au loin, chose qui l’étonna néanmoins, jamais ils ne laissaient les étudiants entrer seuls dans l’école, préférant s’assurer que chacun d’eux arrivait en sécurité dans le domaine. Mais les pensées de la jeune femme devinrent bien sombres sans qu’elle ne s’en apperçoive à mesure qu’elle s’approchait de la grille. Une fois qu’elle compris ce qu’il se passait, un des détraqueurs s’était rapproché d’elle bien vite et si elle n’avait pas levé la tête vers la créature, jamais elle n’aurait pensé que celui-ci allait lui faire vivre l’une des pires expériences de sa vie.

Victoria senti la présence de la créature se rapprocher de plus en plus d’elle, lui enlevant toute possibilité de fuite et de sentiment positif. Elle ne s’était jamais sentie aussi malheureuse et impuissante qu’à ce moment-là, la peur et la douleur commença à prendre le dessus sur ses émotions. Néanmoins elle était comme pétrifiée et si elle essaya de reculer, elle tomba simplement au sol, mais le détraqueur ne décida pas de s’en aller. Il se délectait de l’aura de la fille Bulstrode, elle se doutait que la noirceur de sa vie viendrait un jour la rattraper avec ces créatures. Les souvenirs lui rappellant la perte Penny et sa fuite arrivèrent rapidement, tout comme les coups et les mots qu’elle recevait et entendait régulièrement semblaient bien trop réels. Pourtant, elle savait qu’ils ne l’étaient pas, il n’était pas là, elle ne l’avait pas vu. Elle était à Poudlard, il ne pouvait pas l’atteindre. Pourtant il y arrivait, elle cherchait à protéger ses oreilles pour ne pas entendre la voix de son père, mais cela ne fonctionnait pas. Le détraqueur, en lui enlevant ses souvenirs heureux, ne lui rappelait que la souffrance que son père lui faisait endurer. Elle se recroquevillait autant qu’elle le pouvait sur elle, lorsqu’elle tentait de se protéger des coups, mais rien y faisait, cette sensation semblait pire que le sortilège de torture.

Victoria n’aurait jamais su dire combien de temps elle était restée recroquevillée de la sorte dans la neige. Mais l’un des professeurs était arrivé afin de s’assurer que la créature s’en aille et laisse l’étudiante en paix. Sauf qu’elle ne voulait pas se laisser approcher. Si elle avait remarqué sa directrice de maison, elle n’arrivait pas à entendre ce qu’elle tentait de lui dire. La lumière du sortilège du patronus l'éblouit et elle se réveilla à l’infirmerie le lendemain. Persuadée que l’infirmière lui avait donné une potion afin de l’aider à dormir, elle mis quelques instants à comprendre la raison de son installation dans cet endroit de l’école qu’elle avait évité la plupart de sa scolarité. Pas parce qu’elle ne s’était jamais fait mal à Poudlard, mais plus par crainte qu’on puisse découvrir certaines blessures qui n’avaient pas forcément cicatrisées comme il le fallait, même si le temps avait fait son œuvre.

La directrice de la maison Gryffondor semblait attendre qu’elle s'éveille assez pour l’approcher. La fille Bulstrode ne se souvenait pas réellement de ce qui c’était passé la veille. « J’ai quelques questions à vous poser Miss Bulstrode. » Elle s’en serait douté, mais elle devait y répondre malheureusement il allait falloir qu’elle s’enfouisse dans les profondeurs de ses souvenirs et le rappel du détraqueur la veille ne lui avait clairement pas fait de bien. Le peu de bonne humeur qu’elle avait pu avoir la veille lui avait été arraché d’une manière trop dure. « Vous souvenez-vous de l’attaque que vous avez subie hier soir ? » Un soupir qu’elle ne pu empêcher sortit de sa bouche. « Je rentrais du ministère et un détraqueur… » Elle ne saurait dire si plusieurs s'étaient mêlés par la suite à cette attaque. Cependant, elle eut la réponse plus vite qu’elle ne l’avait demandé. « Il y en avait une dizaine autour de vous lorsque je suis arrivée. » C’était donc pour cela qu’elle se sentait aussi faible. Au fond, ce n’était pas très étonnant, ces créatures étaient attirées par le malheur, la peur et la douleur et elle avait ce combo gagnant en elle. La présence de son père dans sa vie causait sa perte, elle le voyait de plus en plus. Néanmoins, c’était Darius qui lui avait mieux expliqué ce qu’un détraqueur pouvait créer en nous et elle n’aurait pas survécu aussi longtemps que lui, c’était une évidence. La folie l’aurait certainement guetté vite. « Avez-vous fait quelque chose qui aurait pu les attirer ? » La jeune femme se mit à rire, sérieusement, connaissait-elle ses élèves de maison ? S’il y avait bien une de ceux-ci qui ne s’amuserait pas à ennuyer un détraqueur c’était bien elle. Elle se sentait presque insultée par le fait qu’elle puisse imaginer cela. « J’étais dans mon droit, je rentrais de mon stage au ministère, peut-être un peu tard, mais là n’est pas le problème. Ils n’ont pas le droit d’attaquer les élèves... Encore moins une sorcière de mon rang.. » Elle savait que rappeler sa place au sein de la société magique pouvait avoir un effet important. Surtout si Nicholas Bulstrode entendait parler de ce moment. Il n’accepterait pas qu’ils touchent à sa fille, même s’il appréciait qu’elle souffre, il devait être la raison de sa souffrance, personne d’autre ne pouvait l’être. « Vous avez les réponses que vous souhaitiez ? Je commence à être fatiguée… » Victoria se doutait que cette phrase risquait de déplaire, mais elle avait envie d’être seule pour se remettre de cette expérience des plus désagréables. « La directrice a envoyé un hibou à votre père pour l’informer de cette attaque et de votre état. » Elle lui offrait l’une des informations dont elle ne doutait pas vraiment. Elle savait parfaitement que les professeurs étaient contre le fait que des détraqueurs soient placés autour de l’école. La directrice devait en faire partie.

L’infirmière écourta la discussion entre la directrice de maison et l’étudiante. Et la fit rester dans l’infirmerie le reste de la journée avant de l’autoriser à rejoindre sa chambre dans les dépendances. Même si elle semblait préférer qu’elle reste une nuit de plus dans cette partie du château. Il en était hors de question pour la jeune femme, une nuit lui avait suffit, elle resterait sagement dans sa chambre le lendemain, mais elle devrait rattraper ces deux journées de perdus dans son apprentissage et ce n’était très clairement pas une bonne chose. Mais elle souhaitait retrouver un semblant de normalité, même si elle n’avait qu’une envie actuellement, celle de s’enfoncer sous ses draps pour lâcher toutes les larmes qu’elles avait refoulé depuis la veille.  

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