• • • Les rumeurs courraient vite à Poudlard. Depuis le coma d’Arya, la jeune fille étendue dans un lit de l’hôpital Sainte-Mangouste, tous y avaient mis du sien pour en trouver la cause. Les hypothèses étaient nombreuses et parfois même loufoques. Je m’amusais à les attraper au bon dans un coin sombre du cachot humide du cours de potion ou parmi tous les chuchotements présents dans la Grande Salle parce qu’habituellement, celle-ci était vu bruyante. Il ne fallait donc pas être un géni pour comprendre que des chuchotements égalaient à des secrets.

C’était donc amusant d’entendre les idées, parfois for étranges, quant au sort d’Arya Nott dites Lestrange. Mirabella et moi, nous avions bien rigolé un soir dans notre dortoir respectif à imaginer celle d’un élève de troisième année. Selon lui, Alexander Lestrange, père d’Arya violenta celle-ci à l’en blesser à un point tel qu’elle tomba dans un état comateux. Ils sont tous des trolls alors que je psalmodiais souvent ces mots les semaines s’achevant sur Halloween, la tête plutôt à cette fête pour ma part.

Et oh ! Surprise !
Au début novembre, la reine de Poudlard fut de retour pour continuer ses cours dans le cursus universitaire de médicomagie.

Donc résultat : le fil des rumeurs avait recommencé de plus belle. Je ne pouvais pas dire aimer Arya. Je ne l’avais jamais connu et ainsi, je m’en tenais loin surtout à cause de Félicia qui pouvait mal lui parler de moi. Simplement, je lui en voulais beaucoup de ne pas s’être imposé plus envers sa famille pour garder Keylian comme fiancé. Elle l’aimait ! Il l’aimait ! Elle l’a fait énormément souffrir pour avoir fini par choisir Théodore Nott. C’était le choix de son père, mais à quelque part, il y avait aussi un peu du sien. C’était peut-être une reine à Poudlard, mais dans sa famille elle n’était qu’une piètre princesse incapable de s'imposer. Depuis, je voyais tous les jours la souffrance sur le visage de mon frère. Il n’était plus lui-même et on ne se parlait plus comme avant. Alors, c’était bien fait pour elle, ce prisonnier la blessant gravement lors d’un interrogatoire au ministère de la magie et sauvée par Alejandro en plus : la vie faisait bien les choses. Je me sus cruelle plus tard, mais ça avait été trop fort pour moi d’en rire. Ça avait été jouissif, l’émotion sortant agréablement de moi m’en libérant pour plusieurs heures. Pas juste à cause de Keylian, mais aussi de tout un tas de trucs parfois stupides à vos yeux d’adultes qui ne comprenaient jamais rien.

Aujourd’hui, c’était le 15 novembre. Je sortais d’un cours en histoire qui fut d’une lenteur effrayante. J’avais failli m’endormir par deux fois, Mirabella pinçant mon bras empêchant une catastrophe. Le soir tombait et je me rendais donc vers la grande salle pour dîner avec ma meilleure amie. C’était à l’intersection de deux escaliers que je m’arrêtais pour dire à Mirabella que je la retrouverais à la table des Serdaigle dans la Grande salle. Elle n’avait pas eu besoin de lunette aggrandissante pour comprendre le pourquoi du comment : Keylian se trouvait effectivement à quelques pas devant nous.
Hochant la tête, elle salua ce dernier pour passer devant et descendre.

- Keylian ! Attends, s’il te plaît l’interpellais-je avec une certaine véhémence dans ma voix. On ne s’est pas beaucoup … En fait, on ne s’est pas parlé du tout depuis que Ar … Depuis qu’elle a repris connaissance.

Que je finissais penaude et les yeux descendant maladroitement vers mes pieds malgré un début de tirade près de la jalousie. Je ne voulais pas qu’il crut que je l’espionnais, car c’était faux … Bah, c’était en partie faux. Je m’en faisais pour lui alors, je gardais un œil sur lui. Je voulais m’assurer qu’il allait bien. C’était ce qu'une sœur faisait pour son frère après tout. Depuis la fin octobre, il fut bien plus distant encore. Je ne savais pas trop, mais quelque chose me disait que ça avait un lien avec le réveil d’Arya.